Laffaire dite Tamsir Jupiter Ndiaye est peut-ĂȘtre partie pour secouer tout le SĂ©nĂ©gal car dit-on, son amant, Matar Diop compterait pas mal
French Arabic German English Spanish French Hebrew Italian Japanese Dutch Polish Portuguese Romanian Russian Swedish Turkish Ukrainian Chinese English Synonyms Arabic German English Spanish French Hebrew Italian Japanese Dutch Polish Portuguese Romanian Russian Swedish Turkish Ukrainian Chinese Ukrainian These examples may contain rude words based on your search. These examples may contain colloquial words based on your search. Les chefs ont fait valoir que le droit coutumier leur donnait le droit de renvoyer la femme chez son mari. The chiefs argued that customary law give them the right to make a woman return to her husband. M. Buffett a reconnu dans son tĂ©moignage que, mĂȘme s'il a accompagnĂ© sa femme chez son endocrinologue, il n'a jamais Ă©tĂ© le patient de ce mĂ©decin. Mr. Buffett acknowledged in his testimony that although he accompanied his wife on her visits to her endocrinologist, he was never that physician's patient. Selon le rescensement de 1851, alors rentier, il loge avec sa femme chez son fils, Damase, dans la maison de pierre qui restera sa rĂ©sidence jusqu'Ă  sa mort en 1864. According rescensement of 1851, when annuitant, he lives with his wife in his son, Damase, stone house which remained his home until his death in 1864. Des relations compliquĂ©es et tendues avec son mari, l'incertitude intĂ©rieure d'une femme chez son conjoint, des doutes sur la psychologique de la grossesse chez cet homme. Surmonter l'infertilitĂ© psychologique Complicated, strained relations with her husband, inner insecurity of a woman in her husband, doubts about the "correctness" of the continuation of family relations provoke a psychological "ban" on pregnancy from this man. Other results RĂ©actions allergiques locales possibles - Ă  la fois chez les femmes et chez son partenaire. Possible local allergic reactions - both in women and in her partner. AprĂšs le mariage, la femme emmĂ©nage chez son mari. After marriage the bride moves to live with her husband. et votre femme retourne chez son mari. You go to jail and your wife goes back to her legal husband. Ma femme vit aussi chez son amant. Ils peuvent aussi entrainer une dĂ©tresse chez la femme et chez son partenaire, voire de la peur, de l'anxiĂ©tĂ©, un Ă©tat dĂ©pressif... They can also lead to distress for the woman and her partner, or even fear, anxiety, depression, etc. pour qu'une femme arrive chez son ex-petit ami plus vite ? Vous connaissez l'histoire de cette femme qui va chez son mĂ©decin. You know the story about the women in the doctors office. Declan dit que sa femme a Ă©tĂ© chez son superviseur avec la confirmation que Brodeur se dĂ©barrasse de dĂ©chets toxiques. Declan said his wife went to her supervisor with allegations that Brodeur was dumping toxic waste. Il a mĂȘme envoyĂ© sa femme, Osono, chez son pĂšre. He has even sent his wife, Osono, to her father's so that she would be out of the way. Harry, avez-vous accordĂ© une escorte policiĂšre pour qu'une femme arrive chez son ex-petit ami plus vite ? Harry, did you okay a police escort to get a woman to her ex-boyfriend's house faster? Marisa, Ă  l'allure typiquement italienne dans ce film, se glisse dans la peau du personnage de Maria Montagne, jeune femme vivant chez son amie Gina qui exerce le mĂ©tier de pharmacienne. Marisa, looking typically Italian in this one, glides with ease into the role of Maria Montagne, a young woman living with her friend Gina, a pharmacist. Le rapport Badgley, Ă  la p. 163, constate qu'il s'Ă©coule un intervalle moyen de 8 semaines avant qu'on ne provoque l'avortement, aprĂšs la premiĂšre visite de la femme enceinte chez son mĂ©decin. The Badgley Report, at p. 146, identified an average interval of weeks until the induced abortion operation was done after the pregnant woman's initial visit to her physician. Si un couple se sĂ©parait, on invitait le plus souvent la femme Ă  retourner chez son conjoint, souvent sous peine de punitions. Generally, the woman was approached when it was learned that a couple had separated; threats of punishment were often used to encourage the wife to return to her husband. Ma femme va rĂ©guliĂšrement chez son esthĂ©ticienne et jusqu'Ă  il y a peu, je pensais qu'elles parlaient chiffons, soin de la peau et tutti quanti. My wife goes regularly in her aesthetician and until there is little, I thought that they spoke rags, care of the skin and tutti quanti. Nous avons suivi Jermaine Lapwood, Directeur du design des collections femmes chez Primark, et son fils Camden, lors d'une sortie entre garçons au parc Lego Land de Windsor. With fatherhood in mind, we hung out with Primark's very own, Womenswear Design Controller, Jermaine Lapwood and his son Camden, on a boy's day out to Lego Land in Windsor. No results found for this meaning. Results 46563. Exact 5. 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Dun cĂŽtĂ© on condamne les violences faites aux femmes, et de l’autre on ferme des centres d’hĂ©bergement pour femmes battues Au quotidien, l’AKP tient un discours qui s’apparente Ă  un retour en arriĂšre et relĂšve d’une conception un peu pĂ©tainiste du rĂŽle de la femme dans la sociĂ©tĂ© : elle n’est considĂ©rĂ©e que comme une mĂšre, Ă  qui l’on dĂ©conseille de travailler

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AprÚsles épisodes pluvio-orageux qui ont touché les départements du Var et des Bouches-du-RhÎne, deux chasseurs d'orages, des photographes fascinés par ces événements météorologiques
Accueil A propos Nouvelles Romans La premiĂšre fois Histoires Livre d’or Contact Menu Roman lesbien Laisser passer l'orage Laisser passer l’orage est un roman lesbien d’une premiĂšre histoire d’amour homosexuel. Elle a ce tout petit supplĂ©ment d'Ăąme. Cet indĂ©finissable charme. Cette petite flamme. Laisser passer l'orage chapitre 20 Mardi matin. Pauline laissa un mot pour la femme de mĂ©nage afin de lui dire que dorĂ©navant il y aurait la deuxiĂšme chambre Ă  nettoyer. Pour le moment elles continueraient Ă  faire chambre Ă  part. En effet Pauline Ă©tait insomniaque. Afin de terminer sa nuit sans avoir Ă  ruminer les problĂšmes professionnels elle lisait ou regardait la Ă©taient aussi passĂ©es au tutoiement. Cependant pour l’agence, leur relation n’étant pas encore officielle elles garderaient le vouvoiement. Quant Ă  la voiture, Jess et Pauline continueraient Ă  prendre chacune la leur. Leur activitĂ© leur occasionnait de nombreux dĂ©placements. Finalement le seul changement visible Ă©tait la nouvelle tenue de Jess. Costume et chemise habillĂ©e, plus rien Ă  voir avec ses tenues ne put s’empĂȘcher de la complimenter pour son Ă©lĂ©gance. Elle dut aussi se faire violence pour ne pas lui faire l’amour car la vision de son amante dĂ©clencha en elle une pulsion difficilement contrĂŽlable. Heureusement qu’elle tenait Ă  son maquillage sinon elle l’aurait embrassĂ©e Ă  pleine bouche. Elle se contenta de passer sa main dans son entrejambe et de lui caresser le sexe Ă  travers le tissu. Ce frottement excita Jess qui glissa sa main dans son chemisier Ă  la recherche de ses l’heure sur la pendule de la cuisine qui calma leurs ardeurs. Si elles ne se hĂątaient pas elles allaient ĂȘtre en retard. L’arrivĂ©e de Jess ne passa pas inaperçue. Bertrand se moqua gentiment de Jess. Il la surnomma Mini Pauline. Le mimĂ©tisme Ă©tait flagrant mais il Ă©tait loin de se douter du reste. Caroline piaffait de coincer Pauline dans son bureau pour en savoir davantage. En particulier de savoir si depuis leur entretien la situation avait matinĂ©e fut difficile pour Jess car son changement vestimentaire n’était pas passĂ© inaperçu. Elle eut le droit Ă  toutes sortes de rĂ©flexions plutĂŽt positives de la part des clients et des prestataires. Elle Ă©tait sensible aux compliments qui Ă©taient Ă  son avantage. A croire que Jess Ă©tait nĂ©e pour porter un costume. Avec sa petite poitrine, cet habillement renforçait le genre neutre qui Ă©tait le sien depuis dĂ©jĂ  plusieurs midi Pauline annonça Ă  Jess et Caroline qu’elles tiendraient l’agence pendant qu’elle et Bertrand partiraient en prospection. C’était assez inhabituel car d’habitude chacun avait ses clients. Caroline voulut en savoir davantage mais Pauline resta muette comme une tombe. Elle serait au courant le moment venu. Pour l’instant c’était entre elle et Bertrand. Afin de calmer Caroline elle l’invita pour le mercredi midi au une maniĂšre pour Pauline de remercier ses collaborateurs. En gĂ©nĂ©ral aprĂšs la prime et la galette, il y avait un bon repas. Jess avait eu l’occasion d’apprĂ©cier aux beaux jours les soirĂ©es entre filles. L’hiver les sorties Ă©taient diffĂ©rentes car les envies l’étaient aussi. Caroline Ă©tait pressĂ©e d’ĂȘtre au lendemain car elle voulait absolument tout savoir de ce qui s’était passĂ©. Jess ne disait rien mais elle commençait Ă  la trouver insupportable de se mĂȘler de tout. Elle ne savait pas rester Ă  sa place. Et jouait de sa relation avec Pauline pour n’avoir aucune limite dans ses rare que Caroline et Jess se retrouvent seules Ă  l’agence. Soit il y avait Bertrand soit il y avait Pauline. Leurs bureaux se faisaient face. Caroline observait en coin sa collĂšgue. Jess Ă©tait occupĂ©e avec le manuel du logiciel comptable. Demain elle se rendrait Ă  l’autre cabinet se former auprĂšs de la comptable. Elle devait comprendre un minimum le fonctionnement. Pauline l’avait chargĂ©e de l’accueil pour l’aprĂšs-midi. Mais en ce mardi c’était assez 16 heures Pauline et Bertrand n’étaient toujours pas revenus. Jess qui avait fini d’étudier Ă©tait descendue aux archives. En effet certaines copropriĂ©tĂ©s changeaient de syndic au cours de leurs assemblĂ©es gĂ©nĂ©rales. Pauline savait qu’elle serait dĂ©barquĂ©e lors de la rĂ©union qui aurait lieu ce soir. Elle n’était pas mĂ©contente car elle l’avait rĂ©cupĂ©rĂ© la gestion avec l’acquisition de l’autre cabinet. Il y avait trop de mauvais payeurs. C’était la quasi-cessation de paiement. Aucun intĂ©rĂȘt pour elle. Un administrateur judiciaire serait nommĂ©. Aussi Jess prĂ©parait le avait fermĂ© momentanĂ©ment l’agence car elle avait besoin d’une pause. Les archives et la salle de dĂ©tente Ă©taient dans les sous-sols du cabinet. Elle proposa Ă  Jess de la rejoindre boire une tisane. Tu sais ce que Pauline mijote Jess ?– Non.– Pauline ne te confie pas ses secrets ?– Non– Je peux te parler Jess ?– Oui.– Je ne t’aime pas beaucoup.– Et pourquoi tu ne m’aimes pas beaucoup ?– Tu es une petite arriviste. Tu as rĂ©ussi Ă  manipuler Pauline pour obtenir d’elle ses faveurs. Regarde-toi ! Un costume que tu n’aurais jamais pu te payer. Et tu es passĂ©e sans transition de la citĂ© Ă  l’hĂŽtel particulier.– Tu as fini ?– Je te prĂ©viens je t’ai Ă  l’Ɠil. Et si jamais je vois que ça va trop loin, j’ai l’oreille de Pauline tu dĂ©gages.– Ce qui se passe entre Pauline et moi ne te regarde pas ! Et si tu ne m’aimes pas, ce n’est pas grave. On est lĂ  pour travailler ensemble.– Tu vas en parler Ă  Pauline ?– Tu regrettes dĂ©jĂ  tes menaces ?– Non.– Ne t’en fais pas ! Cela restera entre toi et moi. Je ne sais pas oĂč je vais avec Pauline. Tout s’est passĂ© trĂšs vite entre nous c’est vrai. Mais je suis sincĂšre et j’ai des sentiments pour elle. Je sais que tu as vu Pauline hier et qu’elle t’a parlĂ©. Elle t’a donc racontĂ© que c’est elle qui est venue me chercher et non l’inverse.– J’en ai connu des vierges effarouchĂ©es qui avaient dĂ©jĂ  vu le loup.– Je ne comprends pas ce que tu me racontes.– Laisse tomber ! Demain je dĂ©jeune avec Pauline. J’aurais une discussion avec elle.– Je peux Ă  mon tour te poser une question ?– Tu as dĂ©jĂ  couchĂ© avec Pauline ?– Non. Je suis hĂ©tĂ©ro.– Et ça ne t’a jamais tentĂ©.– Je n’ai pas envie de te rĂ©pondre.– Tu es jalouse c’est ça ?– N’importe quoi ? Pauline est une amie. Je la dĂ©fends.– Pauline est une femme forte elle peut se dĂ©fendre toute seule. Elle n’a pas besoin de toi ! »Caroline n’eut pas le temps de rĂ©pondre car elles entendirent que Bertrand et Pauline Ă©taient revenus. Chacune lava sa tasse et remonta Ă  son bureau comme si de rien n’ n’avait pas que des amis Ă  l’agence. Elle qui pensait que sa pĂ©riode de harcĂšlement Ă©tait derriĂšre elle, rĂ©alisait que le monde du travail Ă©tait un milieu violent malgrĂ© les apparences. Caroline se posait en rivale et jouait de sa proximitĂ© ainsi que de l’anciennetĂ© de sa relation avec Pauline pour dĂ©stabiliser la question Ă©tait de savoir maintenant Ă  quel point elle avait de l’influence sur Pauline ? Mais il Ă©tait certain que Caroline mettrait tout en Ɠuvre pour les sĂ©parer. Laisser passer l'orage chapitre 21 Pauline s’enferma avec Bertrand dans son bureau. Ils avaient tous les deux la mine grave. Jess et Caroline se regardaient en chien de faĂŻence. Heureusement Jess avait deux Ă©tats des lieux Ă  faire pour lui permettre de lever le camp. Ainsi elle n’aurait pas Ă  repasser Ă  l’agence et supporter Caroline. En effet elle les enchainait jusqu’à 18 heures. Elle rentrerait directement chez derniĂšre Ă©tait dans son bain quand Jess franchit la porte. Elle frappa Ă  la porte de la salle de bain pour savoir comment elle allait. Son comportement bizarre l’avait intriguĂ©e. Quelque chose allait mal mais quoi ? Pauline l’invita Ă  entrer. Elle proposa Ă  Jess de se dĂ©shabiller et de venir la rejoindre. Celle-ci Ă©tait chaude et la mousse formait une Ă©paisse couche sur sa surface. Pauline se poussa au fond pour laisser Jess venir devant elle. La baignoire Ă©tait comme les volumes de l’appartement. DĂ©mesurĂ©e. Elles tenaient facilement Ă  deux sans avoir Ă  se recroqueviller. Pauline prit un gant de toilette et commença Ă  lui frotter le dos sans un mot. Puis le tendit Ă  Jess qui continua Ă  se laver. Ensuite elle rinça le savon avec le pommeau de moment de refermer l’eau Pauline attrapa Jess par la taille et se colla contre elle tendrement. Jess se pencha lĂ©gĂšrement en avant pour attraper ses genoux et se caler. Elles restĂšrent ainsi un long moment. Jess sentait la chaleur du corps de son amante. C’était dĂ©licieux. Pauline finit par dĂ©coller sa tĂȘte de son dos pour l’embrasser. Sa main cherchait Ă  se frayer un chemin entre les cuisses de Jess Ă  la recherche de son clitoris qu’elle se mit Ă  caresser lentement. Jess totalement passive se laissait aller au plaisir. Je jouis » dit Jess dans un souffle. Pauline serra de nouveau Jess contre elle. Tu en as envie ? » demanda Jess. Pas maintenant. J’avais envie de te caresser. Cela m’a procurĂ© beaucoup de plaisir tu sais. » Pauline Ă©tait habituĂ©e depuis des annĂ©es Ă  des soirĂ©es en solitaire. RedĂ©couvrir la vie Ă  deux Ă©tait inespĂ©rĂ©e pour elle car elle avait fait une croix dessus depuis sa sĂ©paration. Elle se satisfaisait de ses rapports expĂ©diĂ©s avec son ex. Jess Ă©tait pour elle un cadeau du confia Ă  Jess qu’elle apprĂ©hendait l’assemblĂ©e gĂ©nĂ©rale. Jess lui proposa de l’accompagner. C’était nouveau pour elle. En plus d’apprendre le mĂ©tier elle serait lĂ  pour la soutenir. Elles sortirent du bain et s’habillĂšrent. Pauline ne se remaquilla pas. Elles dineraient maintenant car la rĂ©union Ă©tait Ă  20 heures dans une salle prĂ©vue dans l’autre syndic. Il la louait cher Ă  des heures de nuit. Pauline avait d’autres mĂ©thodes. La mairie mettait gratuitement Ă  sa disposition des locaux. Ainsi elle n’étranglait pas ses clients Pauline avait eu raison. Quand elle arriva l’ambiance Ă©tait survoltĂ©e. Dans la salle elle reconnut l’ancien gestionnaire du cabinet venu avec sa comptable. Et un homme qui devait ĂȘtre le futur administrateur. Les copropriĂ©taires s’étaient dĂ©placĂ©s en nombre. Ils accusaient ouvertement Pauline d’avoir vidĂ© les prĂ©sident du conseil syndical prit la parole. Il demanda Ă  inverser l’ordre du jour de l’assemblĂ©e et d’aller directement Ă  la cinquiĂšme rĂ©solution. A savoir voter le quitus pour la gestion par le syndic. A l’unanimitĂ© les copropriĂ©taires votĂšrent contre. Son cabinet Ă©tait dĂ©barquĂ© comme elle le prĂ©voyait. Pauline qui n’avait mĂȘme pas eu le temps de s’asseoir ni de poser ses affaires salua la salle sous les insultes et se retira. Jess qui n’avait rien compris Ă  la scĂšne la suivit Ă  la voiture Pauline appela Bertrand et l’informa de la situation. Ils en reparleraient demain Ă  l’agence. Au moment oĂč Pauline s’apprĂȘtait Ă  quitter le parking, elle entendit un bruit contre la vitre passager. Elle baissa la vitre de Jess. C’était une copropriĂ©taire. Merci Madame Legrand. A demain. »Pour Jess le mystĂšre s’épaississait. Pauline la rassura. Demain elle saurait tout. En attendant elle avait hĂąte de rentrer et de passer Ă  autre chose. Jess admira la voiture de Pauline. Elle n’était jamais montĂ©e dans une berline de luxe comme celle-ci. Elle Ă©tait Ă©patĂ©e par toute sa technologie. Pauline alluma l’autoradio et monta le son. C’était la chanson du moment, un air latino assez dansant. Jess se mit Ă  se trĂ©mousser sur son siĂšge et Ă  chanter Ă  tue-tĂȘte. Pauline l’imita. En un Ă©clair elle venait de tout oublier. Ce vent de jeunesse que lui procurait sa compagne fit monter en elle un dĂ©sir Ă©tait 21 heures quand elles franchirent la porte. Pauline embrassa Jess et se mit Ă  la caresser frĂ©nĂ©tiquement. Jess comprit que Pauline avait besoin qu’elle s’occupe d’elle. Elle l’entraina dans sa chambre oĂč elles se dĂ©shabillĂšrent. Jess l’allongea sur le dos et lui prit les deux poignets alors qu’elle Ă©tait sur Pauline. Laisse-toi faire ». Elle l’embrassa. Puis glissa entre ses jambes afin de lui Ă©carter les cuisses. Elle prit son sexe Ă  pleine bouche. Pauline n’en revenait pas de son audace car elles en Ă©taient restĂ©es aux caresses aimait jouir ainsi. Chacune de ses amantes avait sa maniĂšre de faire. Jess dĂ©couvrait le plaisir de lĂ©cher le sexe de Pauline. C’était totalement nouveau et inĂ©dit pour elle. Elle aimait sentir Pauline rĂ©pondre aux mouvements de sa langue et gĂ©mir de plaisir. Ce goĂ»t salĂ© l’excitait. Pauline ne mit pas longtemps Ă  jouir. Jess refusa que Pauline la touche pour qu’elle profite pleinement de son orgasme. Cependant elle conservait son excitation. Elle se blottit dans les bras de Pauline qui s’endormit aussitĂŽt. Contre la chaleur de ce corps abandonnĂ© elle se frotta trĂšs lentement contre sa cuisse sans la rĂ©veiller. Elle eut un orgasme d’une grande intensitĂ© qui lui vrilla le cerveau tant la dĂ©charge fut cet instant elle ressentit tout l’amour qu’elle Ă©prouvait pour Pauline qui Ă©tait tout pour elle. Une amante, une mĂšre, une sƓur, une amie, une patronne. Elle Ă©tait toutes les femmes. Jess pour la premiĂšre fois de sa vie se sentait comblĂ©e. Pauline se rĂ©veilla et voulut rejoindre son lit. Reste avec moi. » Depuis qu’elle Ă©tait nĂ©e Jess avait toujours dormi seule. C’était la premiĂšre fois lĂ  aussi qu’elle partageait son lit avec quelqu’un. Dans ces premiers fantasmes homosexuels inavouĂ©s elle se rĂȘvait collĂ©e contre une femme. Pauline Ă©puisĂ©e ne rĂ©sista pas. Elle se roula en boule sur le cĂŽtĂ© droit. Et Jess vint se lover contre elle. Elles s’endormirent toutes les deux l’une contre l’autre dans cette avait bien dormi, d’une traite sans insomnie. Elle se rĂ©veilla cinq minutes avant que le rĂ©veil ne sonne. Elle embrassa Jess dans le cou. Je vais dans ma chambre me prĂ©parer. » Jess Ă©mergea tranquillement avant d’en faire de que Jess prĂ©parait le cafĂ©, Pauline s’affairait avec le pain toastĂ©. Pauline avait dĂ©jĂ  la tĂȘte au travail et demanda Ă  Jess ce qu’elle avait pensĂ© de la soirĂ©e. Celle-ci lui rĂ©pondit qu’elle n’avait rien compris Ă  la situation. Elle ignorait dĂ©jĂ  tout de la tenue d’une assemblĂ©e gĂ©nĂ©rale. Mais lĂ  en plus ces copropriĂ©taires mĂ©contents qui la remerciaient alors qu’ils venaient de la virer, elle avouait qu’elle Ă©tait la mit alors dans la confidence. Toute Ă  l’heure elle annoncerait tout cela officiellement. Jess se figea devant la cafetiĂšre. Pauline qui s’attendait Ă  une toute autre rĂ©action voulut en savoir s’approcha de Pauline. Serre-moi fort dans tes bras, j’en ai besoin ». Pauline s’exĂ©cuta. Le cƓur de Jess battait Ă  toute vitesse. Elle sentit monter les pleurs. Toute l’émotion accumulĂ©e depuis des jours explosa. Jess se dĂ©tacha de Pauline et alla s’écrouler sur la chaise la tĂȘte entre les bras. Elle sanglotait comme une enfant qui aurait un gros se sentit envahie d’un amour maternel pour Jess. Elle lui rĂ©vĂ©lait une fibre qu’elle avait jusque-lĂ  rĂ©primĂ©e. A cet instant elle ressentit tout l’amour qu’elle Ă©prouvait pour Jess qui Ă©tait tout pour elle. Une amante, une enfant, une sƓur, une amie, une passer l’orage. Le coup de foudre avait frappĂ© deux fois en moins de vingt-quatre heures. Laisser passer l'orage chapitre 22 Pauline sortit les toasts du grille-pain et versa les cafĂ©s dans les bols. Jess finit par se calmer. Elle s’essuya le visage et se moucha avec le papier jetable que lui tendit Pauline. Elle s’excusa pour la scĂšne matinale. Ce n’était pas dans ses habitudes de se mettre dans des Ă©tats pareils. En fait c’était un trop plein. Elle Ă©tait touchĂ©e et bouleversĂ©e par ces propos et la s’excusa aussi. Elle ne voulait pas brusquer Jess ni ĂȘtre maladroite avec elle. Mais la situation Ă©tait trĂšs critique pour l’agence. Elle n’avait pas vĂ©ritablement le choix. Jess finit par demander ce que les autres en penseraient. Pauline rĂ©pondit que leur avis n’avait aucune importance car tout le monde Ă©tait sur le mĂȘme dĂ©jeunĂšrent puis terminĂšrent de se prĂ©parer. Pauline proposa Ă  Jess de ne prendre qu’une voiture car aujourd’hui elle n’aurait pas besoin de la sienne. ArrivĂ©es Ă  l’agence, Pauline attendit l’arrivĂ©e de Bertrand et Caroline. Elle mit sur la porte un panneau indiquant que l’agence ouvrirait exceptionnellement Ă  onze heures. C’était rĂ©union de crise dans le bureau de de la prĂ©paration des derniĂšres assemblĂ©es gĂ©nĂ©rales, Pauline avait Ă©tĂ© prĂ©venue par le prĂ©sident du conseil syndical qui l’avait dĂ©barquĂ©e la veille que les anciens gestionnaires avaient organisĂ© l’insolvabilitĂ© de tous les comptes. Ils avaient ouvert un compte parallĂšle sur lequel Ă©tait versĂ© l’argent des budgets. Et depuis des mois ils ne payaient plus les diffĂ©rents prestataires. Ils avaient Ă©galement Ă©vitĂ© de relancer les mauvais payeurs pour aggraver les comptes qui devraient ĂȘtre votĂ©s par les copropriĂ©taires. En fait Pauline s’était fait escroquer avec ce rachat car on lui avait prĂ©sentĂ© des faux derriĂšre les prĂ©sidents des conseils syndicaux avaient Ă©tĂ© approchĂ©s par les anciens gestionnaires pour dĂ©barquer leur nouveau syndic contre rĂ©tribution en liquide. Le but de la manƓuvre Ă©tait de manipuler les copropriĂ©taires pour leur faire croire Ă  la faillite de leur copropriĂ©tĂ©. Et d’arriver Ă  l’assemblĂ©e gĂ©nĂ©rale avec un nouveau gestionnaire qui serait leur sauveur. Comme la loi interdit de reprendre ses anciens clients, en fait c’était une coquille vide administrative qui leur servait pour ce montage ignoble. Un prĂȘte-nom. Celui de l’ex comptable qui n’était autre que la maitresse du Pauline avait Ă©tĂ© informĂ©e par ce prĂ©sident c’est parce que celui-ci avait constatĂ© des malversations financiĂšres. En particulier des factures supĂ©rieures aux devis pour des prestations de mauvaise qualitĂ©. Il connaissait le travail de Pauline car sa belle-sƓur Ă©tait gĂ©rĂ©e par son cabinet. C’était la nuit et le jour. Si les autres prĂ©sidents marchaient dans la combine c’étaient parce que l’appĂąt du gain passaient avant l’intĂ©rĂȘt gĂ©nĂ©ral. Qui se ressemble s’ elle s’était absentĂ©e avec Bertrand car ils avaient eu trois rendez-vous. Le premier avec un avocat car il fallait d’urgence par rĂ©fĂ©rĂ© mettre ce compte sous sĂ©questre avant que l’argent ne s’évapore. De l’autre nommer l’administrateur judiciaire pour Ă©viter la mainmise de la copropriĂ©tĂ© par ces ils avaient rencontrĂ© le pĂšre de Bertrand qui Ă©tait le fondateur de ce cabinet. Il Ă©tait encore dans les affaires. Il leur avait conseillĂ© entre-autre de se sĂ©parer des anciens collaborateurs du cabinet. Pousser la comptable Ă  la retraite avec une plainte pour dĂ©tournement de fonds. Et se sĂ©parer des autres avec une rupture conventionnelle. Il y avait des moyens pour les dissuader de s’ embaucher une nouvelle comptable car il fallait tout remettre d’équerre. Et Caroline ne pourrait pas tout absorber. Enfin Pauline devait prendre un associĂ© de confiance pour crĂ©er une autre agence car il allait falloir rĂ©cupĂ©rer les clients. Sinon pour elle c’était le dĂ©pĂŽt de bilan, le rachat lui avait coĂ»tĂ© assez ne voulait pas reprendre cette place. Aussi Pauline voulait que Jess le devienne. Elles travailleraient en binĂŽme au dĂ©part afin de se former. Il faudrait aussi revoir son contrat de travail car elle ne serait plus salariĂ©e. Et pour ce qui Ă©taient des transactions immobiliĂšres un autre collaborateur Ă©tait nĂ©cessaire. Pauline avait des candidatures, elle commencerait rapidement les entretiens d’ Ă©videmment elle rĂ©siliait le bail de l’autre agence car elle devait couper les ponts avec tout ce qui la rappelait. C’était le troisiĂšme rendez-vous. Le cabinet devenait trop petit. Bertrand et Pauline avaient visitĂ© leurs futurs bureaux. C’était le double de superficie sur trois Ă©tages. Au premier un open-space pour les comptables. Au rez-de-chaussĂ©e les bureaux du syndic et de la gestion et vente immobiliĂšres. Au sous-sol les archives et la salle de dĂ©tente. C’était le mĂȘme prix qu’en ville, un grand parking en plus parce que c’était en n’avait interrompu Pauline. Le visage de Caroline Ă©tait fermĂ©. Elle adressa un regard de haine Ă  Jess qui n’échappa Ă  personne. Caroline tu veux dire quelque chose ? » demanda Pauline. Elle se leva sans un mot et claqua la porte. demanda Ă  Jess ses impressions. Pauline l’avait lui aussi informĂ© de sa relation avec Jess. Autant jouer la carte de la transparence sinon Jess ne pourrait jamais prendre sa place. Elle avoua sa peur de ne pas ĂȘtre Ă  la hauteur. Et s’inquiĂ©tait de sa relation avec Caroline. Pauline en faisait son affaire car elle dĂ©jeunait avec elle Ă  midi. Les crises de Caroline commençaient Ă  bien terminer la rĂ©union Pauline proposa afin de laisser l’agence ouverte que Bertrand aille faire visiter les nouveaux locaux Ă  Caroline maintenant. Elle emmĂšnerait Jess ce soir aprĂšs la fermeture. Bertrand Ă©tait chargĂ© de nĂ©gocier le bail dans la journĂ©e car il fallait agir rapidement. Pauline avait un an jusqu’aux prochaines assemblĂ©es gĂ©nĂ©rales pour redresser la barre et rendre opĂ©rationnelle et indĂ©pendante Jess. Ce ne serait pas de trop. D’ici lĂ  les actions judiciaires auraient produit leurs effets en neutralisant l’ Pauline savait qu’il lui faudrait gagner la confiance des conseils syndicaux rompus aux mĂ©thodes des anciens gestionnaires. Cela signifiait des rĂ©unions rĂ©guliĂšres. Le suivi de leurs dossiers et travaux. Un travail minutieux qui se gagnait sur le terrain dans les relations interpersonnelles. Imposer Jess la novice ne serait pas chose facile. Sauf Ă  lui donner ses clients et s’occuper des nouveaux. Mais dans un cas comme dans l’autre l’inexpĂ©rience de Jess lui reviendrait en boomerang. Aussi elle ne devait pas la n’était pas mĂ©contente d’échapper au logiciel comptable. C’était un conflit en perspective avec Caroline qui s’éloignait. Il restait encore quinze minutes avant l’ouverture de l’agence. Pauline ayant refermĂ© Ă  clĂ© la porte et baissĂ© le rideau proposa Ă  Jess de prendre un cafĂ© en salle de que Pauline prĂ©parait les tasses et choisissait sa capsule, Jess l’enlaça tendrement par derriĂšre. Elle l’embrassa dans le cou et la remercia. Alors ça te plait Jess ? » C’est un magnifique cadeau Pauline, merci ! »Pauline prĂ©para les deux cafĂ©s puis elle s’avança jusqu’à la table. Jess la suivit. Elle se replaça une nouvelle fois derriĂšre elle. Elle l’enserrait Ă  la taille tout en l’embrassant dans le cou. Pauline se laissait faire car les baisers de son amante lui procuraient une sensation de bien-ĂȘtre. Tu en as envie ? » Oui » murmura Pauline. Jess dĂ©grafa le bouton de son pantalon et baissa la fermeture Ă©clair. Elle plongea sa main Ă  la recherche de son sexe. Pauline Ă©tait excitĂ©e. Debout l’une contre l’autre, dans le silence du sous-sol Jess caressa Pauline jusqu’à l’orgasme. On entendait que le frottement de la main sur le tissu et la respiration accĂ©lĂ©rĂ©e de resta accrochĂ©e Ă  la table tant elle avait la tĂȘte dans les Ă©toiles. Jess but son cafĂ© et nettoya sa tasse Ă  l’évier. Elle revint vers Pauline. J’ai envie de toi, tout le temps et partout ! »Alors qu’elle remontait au bureau, Jess entendit le premier client frapper Ă  la porte. Pauline referma son pantalon et but son cafĂ©. Elle avait trouvĂ© une partenaire sexuelle Ă  sa hauteur. C’était trĂšs excitant pour elle de se sentir dĂ©sirĂ©e en permanence. Jess dĂ©couvrait l’amour et voulait sans cesse l’expĂ©rimenter. C’était stimulant. Cela lui procurait une Ă©nergie incroyable. Elle avait attendu que la rougeur qui lui Ă©tait montĂ©e au visage disparaisse. Puis elle se reprit et quand elle avait atteint le haut de l’escalier elle Ă©tait redevenue la professionnelle qu’elle Ă©tait. Laisser passer l'orage chapitre 23 Jess discutait avec la femme qui n’était autre que la copropriĂ©taire qui avait frappĂ© Ă  la vitre la veille. Elle Ă©tait accompagnĂ©e avec le prĂ©sident du conseil syndical. Pauline les fit entrer dans son bureau et leur proposa un cafĂ©. Jess se chargea de leur Ă©taient venus lui rendre compte de la fin de la rĂ©union. Elle s’était passĂ©e comme prĂ©vu. Ils avaient Ă©vitĂ© la catastrophe avec la nomination de l’administrateur judiciaire. L’ancien syndic n’avait pas pu imposer le sien car ils n’eurent pas l’unanimitĂ© des voix. En effet l’administrateur qui avait Ă©tĂ© invitĂ© par le prĂ©sident du conseil sous l’impulsion de Pauline avait permis de rĂ©vĂ©ler l’escroquerie. L’ancien gestionnaire et sa comptable Ă©taient partis sous les sifflets. Une plainte allait ĂȘtre dĂ©posĂ©e. CernĂ©s de toute part ils avaient compris que la fuite Ă©tait la meilleure prĂ©occupation Ă©tait de rĂ©cupĂ©rer leur argent. Pauline les rassura c’était dans les mains de leur avocat. En revanche elle ne pouvait pas les reprendre car le quitus n’avait pas Ă©tĂ© votĂ©. C’est pourquoi avec Jess qu’elle prĂ©senta comme son associĂ©e, elle avait dĂ©cidĂ© d’ouvrir un nouveau cabinet. Juridiquement rien n’empĂȘchait de la choisir quand l’administrateur aurait repris leur dossier et payĂ© les dĂ©biteurs. Dans trois mois il faudrait rĂ©unir une nouvelle assemblĂ©e et d’ici lĂ  le prĂ©sident devrait informer les copropriĂ©taires. Pauline serait aux commandes car Jess et elles travaillaient main dans la copropriĂ©taires Ă©taient rassurĂ©s. La catastrophe Ă©vitĂ©e ils n’auraient pas la crainte de retomber sur un cabinet vĂ©reux. Ils les remerciĂšrent chaleureusement. Ils avaient confiance en elles, c’était l’essentiel. Les deux femmes les raccompagnĂšrent Ă  la porte et les saluĂšrent. Jess n’en revenait pas de la facilitĂ© avec laquelle ils avaient acceptĂ© d’ĂȘtre gĂ©rĂ©e par lui expliqua qu’elle n’avait jamais dĂ» ĂȘtre soutenue pour s’étonner d’une telle rĂ©action. Elle lui donnait sa place Ă  elle de la prendre. Jess avait une furieuse envie de l’embrasser mais Bertrand et Caroline rentraient de leur virĂ©e. Caroline Ă©tait impressionnĂ©e par le local. Spacieux, confortable et aux derniĂšres normes Ă©nergĂ©tiques, il Ă©tait Ă  son goĂ»t. Ils seraient plus Ă  l’aise pour travailler. C’était le standing au-dessus de Ă©tait dĂ©jĂ  plus de onze heures et l’agence fermait entre treize et quatorze heures pour la pause dĂ©jeuner. Heureusement que Pauline avait eu la bonne idĂ©e peu aprĂšs le rachat de son concurrent de rapatrier ses archives dans les siennes. Comme elle se rendait rĂ©guliĂšrement dans cette annexe, elle rĂ©cupĂ©rait toutes les factures et autres devis une fois prioritĂ© pour Pauline Ă©tait de faire un Ă©tat des lieux des diffĂ©rentes copropriĂ©tĂ©s. Elle avait sorti la liste et pointait dĂ©jĂ  celle qu’elle gĂ©rait. Comme elle les connaissait inutile de s’appesantir dessus. En principe les documents Ă©taient gardĂ©s entre cinq et dix ans. C’étaient dans les attributions de Jess que de les ranger. Aussi malgrĂ© elle, elle connaissait bien les diffĂ©rentes copropriĂ©tĂ©s. Certaines n’avaient que les factures courantes alors que d’autres cumulaient interventions et travaux. Elle proposa de commencer par pioche. L’Ɠil expert de Pauline repĂ©ra rapidement les incohĂ©rences entre les devis et les factures. Comment pouvaient-ils facturer autant de dĂ©placements pour une mĂȘme rĂ©paration alors que le prix Ă©tait compris dans le devis ? Il Ă©tait clair que les prestataires reversaient des rĂ©trocommissions Ă  l’ancien syndic. C’étaient des pratiques illicites. VoilĂ  comment les budgets s’envolaient. En reprenant tous les contrats on pouvait leur faire Ă©conomiser au moins 30%. Mais pour cela il fallait travailler main dans la main avec les conseils syndicaux. C’était l’épreuve qui les la premiĂšre fois que Jess et Pauline travaillaient avec une telle proximitĂ©. Pauline qui Ă©tait autodidacte et avait quittĂ© le collĂšge il y a plus de vingt ans Ă  la fin de la troisiĂšme apprĂ©ciait les raisonnements intellectuels de Jess. Elle n’apprĂ©hendait pas les problĂšmes de la mĂȘme maniĂšre qu’elle. Elle synthĂ©tisait plus quand Pauline faisait appel Ă  son expĂ©rience. Elles se rĂ©vĂ©laient assez complĂ©mentaires. En plus elles s’entendaient assez bien. Elles n’étaient pas complices que sexuellement. Elles partageaient aussi le mĂȘme goĂ»t pour le travail. Jess avait refusĂ© de continuer ses Ă©tudes mais Ă©tait avide d’ qui depuis son bureau avait une vue sur celui de Pauline, dont la porte Ă©tait ouverte, observait la mĂ©tacommunication de leurs corps. La distance habituelle entre un patron et un employĂ© Ă©tait abolie. Elles se frĂŽlaient, se souriaient. La dĂ©tente physique Ă©tait visible, leurs corps ne trichaient pas. Caroline Ă©tait jalouse de Jess car elle lui prenait sa place auprĂšs de Pauline. C’était elle qui partageait d’ordinaire cette avant treize heures Pauline rappela Ă  Caroline qu’elles dĂ©jeunaient ensemble. Elle avait rĂ©servĂ© une table dans la rue piĂ©tonne, celles de bars et des restaurants branchĂ©s oĂč elles passaient leurs soirĂ©es entre filles. Pour le midi l’un d’eux proposait une formule avec une entrĂ©e, un plat et un dessert du jour. Le temps d’y aller et de revenir et de manger, elles seraient de retour vers 14h 30. Jess continuerait Ă  travailler sans Pauline. Bertrand s’occupait du bail de la nouvelle sa pause dĂ©jeuner, Jess plutĂŽt que de rester enfermĂ©e dans la salle de dĂ©tente Ă  manger un plat rĂ©chauffĂ© au micro-onde prĂ©fĂ©ra un sandwich dans la rue. MalgrĂ© le froid de l’hiver c’était agrĂ©able de marcher. C’est surtout qu’elle Ă©tait un peu angoissĂ©e par ce tĂȘte-Ă -tĂȘte entre Pauline et Caroline. Difficile de lutter contre une amitiĂ© de plus de vingt ans. Caroline avait des armes et des arguments que Jess ne possĂ©dait pas. Elle craignait son pouvoir de nuisance et ne le sous-estimait s’en voulait d’avoir gardĂ© pour elle son Ă©change avec Caroline. Elle aurait dĂ» ĂȘtre plus combative et ne pas se laisser imposer ce silence forcĂ©. Parce que Caroline ne se priverait pas d’en balancer sur Jess. Et jusqu’à quel point Pauline Ă©tait-elle influençable ? Elle l’avait vue en femme forte mais dans l’intimitĂ© elle dĂ©couvrait ses fragilitĂ©s. Caroline les connaissait et saurait en jouer. C’était inĂ©vitable et de bonne guerre contre une prenait conscience qu’on pouvait aimer les femmes et les dĂ©tester ou les craindre. Ce n’était pas incompatible. Alors qu’elle dĂ©ambulait dans les rues du centre-ville elle repĂ©ra une vitrine colorĂ©e par des inscriptions en lettres inconnues. En fait c’était un institut de massage. EntrĂ©e libre et gratuite ». C’était une invitation qui ne se refusait pas. A l’intĂ©rieur de la boutique, une odeur inconnue la saisit. AgrĂ©able et apaisante, c’était un diffuseur d’huiles essentielles qui embaumait la commença Ă  regarder les rayonnages. Des livres, des flacons et du matĂ©riel pour les massages. Une vendeuse vint Ă  sa rencontre. Jess directe expliqua qu’elle Ă©tait entrĂ©e par hasard mais n’y connaissait rien. La jeune femme qui connaissait bien son mĂ©tier chercha Ă  savoir si elle avait envie d’une expĂ©rience de massage avec son partenaire. Jess ne savait pas. La vendeuse lui fit alors l’ prit un livre et montra les diffĂ©rentes mĂ©thodes. Puis continua avec les flacons. Enfin il y avait aussi les salons et les prestations Ă©taient toutes indiquĂ©es sur le flyer qu’elle lui tentant. Jess acheta un livre et de l’huile de massage et plia le prospectus dans la poche de son costume qu’elle avait recouvert de sa veste polaire. Elle retourna Ă  l’agence pour le feuilleter. C’était un univers totalement inconnu pour elle et elle se plongea dans la lecture. Elle Ă©tait absorbĂ©e dedans quand elle entendit quelqu’un frapper. Il Ă©tait 14h05 elle avait oubliĂ© d’ouvrir l’agence. C’était un prestataire qui venait chercher les clĂ©s d’un garage d’une copropriĂ©tĂ© pour une rangea son livre et son huile dans le tiroir de son bureau, elle les reprendrait avant de partir. Cette lecture lui avait permis d’échapper Ă  l’angoisse de la rencontre avec Pauline et Caroline. C’était tant savait que Caroline lui parlerait de Jess. Aussi elle la laisserait vider son sac sans l’interrompre. L’amour rend aveugle, Caroline avait toujours su lui ouvrir les yeux quand Pauline refusait de voir les Ă©vidences. Ce qui ne manqua pas. A peine la commande passĂ©e Caroline lança le apprit ainsi l’existence de l’échange dont Jess ne lui avait rien dit. La diffĂ©rence d’ñge Ă©tait au cƓur de la discussion. Pauline se rendait-elle compte de tout ce que cela impliquait de jouer les cougars ? On les prendrait Ă©ternellement pour la fille et la mĂšre. La diffĂ©rence s’accentuerait avec le temps car Pauline vieillirait avec tous les problĂšmes que ça entraine. Tous les arguments et les prĂ©jugĂ©s y passĂšrent. Puis Caroline attaqua Jess sur le plan personnel. Elle allait se servir de Pauline pour grimper socialement. C’était une relation utile. Elle profiterait aussi de son argent et finirait pas vivre Ă  ses pouvant plus Pauline arrĂȘta Caroline. C’est elle qui avait embauchĂ© Jess qui ne lui demandait rien. Elle encore qui lui avait proposĂ© de s’installer chez elle. Elle enfin qui avait initiĂ© leur premier rapport sexuel. Pour une arriviste Jess Ă©tait surdouĂ©e pour l’avoir autant manipulĂ©e sans qu’elle n’y voie rien. Caroline se trompait de cible. Elle devait plutĂŽt interroger sa relation que Pauline avait avec Jess ne modifiait pas l’amitiĂ© qu’elle lui portait. Caroline comptait toujours pour elle. Celle-ci se mit Ă  pleurer en Ă©coutant ces mots de rĂ©assurance. Elle se sentait bĂȘte d’avoir accusĂ© Ă  tort Jess. Mais elle sentait que Pauline Ă©tait devenue diffĂ©rente depuis qu’elle la connaissait. Peut-ĂȘtre que Pauline Ă©tait amoureuse et attachĂ©e Ă  Jess. Caroline ne l’avait jamais connue dans cet moment du cafĂ©, les deux femmes Ă©taient rĂ©conciliĂ©es. Authentique et franche telle Ă©tait leur relation. Caroline fit mettre dans un sachet les chocolats et le canelĂ© qui accompagnaient le Ă©tait occupĂ©e avec les dossiers quand elles revinrent Ă  l’agence. Elle avait dĂ©cidĂ© d’un code couleur sur la liste pour prioriser les copropriĂ©tĂ©s Ă  suivre plus spĂ©cifiquement. Caroline se planta devant elle et lui offrit le sachet. C’est pour toi Jess. Je me suis trompĂ©e sur ton compte. Je suis dĂ©solĂ©e ». Jess la remercia alors que Pauline qui Ă©tait dans le dos de Caroline lui adressa un clin d’ voilĂ  qui Ă©tait momentanĂ©ment rassurĂ©e sur les intentions de Caroline. Pour autant elle ne baissait pas la garde. Une femme jalouse reste toujours une rivale. Laisser passer l'orage chapitre 24 Comme promis Pauline emmena Jess visiter les locaux. De nuit avec la lumiĂšre artificielle, vides ils semblaient immenses. Pauline se projetait dĂ©jĂ  dans sa nouvelle agence. Elle lui dĂ©signa les bureaux de chacun. Celui de Pauline Ă©tait le plus grand car elle gardait la table de rĂ©union. Celui de Jess Ă©tait mitoyen. Elle pourrait ainsi passer d’un bureau Ă  l’autre sans sortir. En face trois bureaux plus petits pour les commerciaux. Bertrand hĂ©ritait du plus grand. Au bout du couloir qui les sĂ©parait un l’étage l’open-space pour les comptables. Et au sous-sol les archives et la salle de dĂ©tente. Rien Ă  voir avec le cabinet actuel. En plus c’était neuf. Pauline prendrait une entreprise pour dĂ©mĂ©nager. Depuis l’annonce Pauline rĂ©flĂ©chissait Ă  la restructuration. En particulier sur la masse salariale. Le pĂšre de Bertrand avait vu grand et elle ne voulait pas rogner sur ses revenus. En effet elle n’était pas assurĂ©e de garder tous les contrats de fait elle voulait Ă©conomiser sur le poste de comptable et de commercial. Et mieux rĂ©partir les tĂąches. Elle devait passer Ă  la vitesse supĂ©rieure pour la comptabilitĂ©. Informatiser davantage quitte Ă  envoyer Caroline en formation. Demander Ă  Bertrand de former Jess Ă  la vente immobiliĂšre. Et embaucher une personne qui remplacerait Jess et qui serait en appui Ă  ayant prĂ©fĂ©rĂ© le salariat, les commissions Ă©taient versĂ©es Ă  l’agence. Ainsi il avait des revenus rĂ©guliers et une prime d’intĂ©ressement. Il Ă©tait motivĂ© par le chiffre d’affaire la pression en moins. Jess demanda le salaire de Bertrand. Elle eut des Ă©toiles dans les yeux en entendant le montant. Pauline lui assura que l’an prochain elle en aurait autant. Et dans quelques annĂ©es si tout allait bien et que le cabinet continuait Ă  prospĂ©rer et gagner des parts de marchĂ©, elle aurait autant que Pauline qui avait plus du avait le tournis. Elle avait passĂ© son enfance Ă  voir sa mĂšre compter chaque centime d’euros. Jamais elle n’avait imaginĂ© gagner autant d’argent en si peu d’annĂ©es. Elle ne regrettait pas son choix d’avoir arrĂȘtĂ© ses Ă©tudes. Pauline lui dit qu’elle avait mis dix ans Ă  monter son affaire. Jess en mettrait cinq. Et quoi qu’il arrive c’est un mĂ©tier qui ne connaissait pas la crise. Pauline regarda Jess avec attendrissement. Elle la serra fort contre elle. Tu me donnes une telle Ă©nergie Jess. »Jess Ă©tait partagĂ©e entre l’envie de se projeter dans cette vie rĂȘvĂ©e et celle de se dire que du jour au lendemain tout pouvait s’arrĂȘter. Elle n’était pas certaine que la trĂȘve proposĂ©e par Caroline soit sincĂšre. Et inĂ©vitablement elle serait jalouse de son succĂšs. TĂŽt ou tard elle remettrait sur le tapis son procĂšs en arrivisme et proposa de rentrer. Jess n’avait pas dit un mot sur le chemin du retour. Pauline le mit sur le compte de l’émotion et ne chercha pas Ă  la faire parler. En rentrant comme d’habitude Pauline s’enferma dans la salle de bain. Et Jess qui prĂ©fĂ©rait se doucher en profita pour rĂ©chauffer au four un gratin pendant que Pauline se prĂ©lasser dans la baignoire. Le sandwich Ă©tait loin et elle avait d’un peignoir Pauline sortit de la salle de bain. Elle observait du haut de l’escalier Jess qui s’affairait Ă  mettre la table. Cette vision lui procura une sensation de bien-ĂȘtre. Elle avait beau aimer la solitude et ne pas la craindre, que c’était bon d’avoir une compagne Ă  ses Ă©tait encore Ă©mue de la dĂ©tresse que Jess avait difficilement camouflĂ© durant la journĂ©e. D’abord avec Caroline. Ensuite Ă  la nouvelle agence. Elle en Ă©tait en partie en cause. Ce soir elle crĂšverait l’abcĂšs avec table Pauline raconta Ă  Jess son dĂ©jeuner avec Caroline. Elle s’en voulait d’avoir laissĂ© la situation dĂ©raper entre Caroline et Jess. Jamais Caroline n’aurait dĂ» se permettre d’avoir ces propos dĂ©placĂ©s dans la salle de dĂ©tente. Ce qui se passait entre Jess et Pauline ne la regardait pas. C’était un enchainement de circonstances que personne n’avait choisi ou contrĂŽlĂ©. Jess demanda Ă  Pauline pourquoi elle faisait tout ça pour elle. Finalement elles se connaissaient Ă  peine. Et avoir eu des relations sexuelles ne l’obligeaient en tout elles Ă©taient deux adultes consentantes. Elles se plaisaient, prenaient du plaisir ensemble. Il y avait un dĂ©sĂ©quilibre entre ce que Jess pouvait apporter et ce que Pauline lui donnait. Tout cela commençait Ă  la mettre trĂšs mal Ă  l’aise car elle passait aux yeux des autres pour ce qu’elle n’était pas. En fait tout ça allait trop vite !Pauline comprenait Jess. Mais elle n’était pas dans la mĂȘme urgence qu’elle. Elle approchait de la quarantaine et elle n’avait rien construit ou presque de sa vie affective. Elle avait instrumentalisĂ© Bertrand pour Ă©chapper Ă  son milieu. Et n’avait pas su rĂ©pondre aux besoins de sa premiĂšre compagne trop accaparĂ©e par son ascension sociale. Si elle tirait le bilan personnel il Ă©tait maigre et en fait arrivait dans sa vie comme un miracle et un cadeau. Elle rĂ©alisait qu’il Ă©tait temps pour elle de s’occuper de la femme qu’elle Ă©tait. Jess la comblait sur tous les points. Sexuel, affectif, professionnel. D’instinct Pauline savait qu’avec elle, elle ne se trompait pas. Ce matin, dans la salle de pause, quand Jess l’avait fait jouir elle avait vĂ©cu un moment inouĂŻ de bonheur et de complicitĂ©. Tout ça s’était passĂ© si naturellement, sans mot ou presque. Pauline adorait cette tension sexuelle permanente entre elles deux. Cette Ă©nergie la portait, elle avait envie de conquĂ©rir le monde avec l’écoutait attentivement sans oser l’interrompre. Pauline se tut et lui demanda son avis. Jess reconnut qu’elle aimait ĂȘtre en phase avec Pauline. Sans se parler elles partageaient les mĂȘmes fantasmes au mĂȘme moment. Elle en tremblait encore de ces caresses matinales. Elle n’en revenait pas de cette transgression. Pauline aimait que Jess la surprenne et la dĂ©sire en permanence. Au moment oĂč elle devait invisible par son Ăąge pour les hommes, elle existait dans les yeux de Jess. Mais ça elle ne pouvait pas lui remercia Pauline. Cette discussion l’avait apaisĂ©e. Elle allait arrĂȘter de s’angoisser pour l’avenir. Le prĂ©sent Ă©tait Ă  construire. Comme tous les soirs Pauline invita Jess Ă  partager son rituel de la tisane sur le canapĂ©. Elle en profita pour lui annoncer le programme du lendemain. Elles termineraient de faire l’état des lieux des copropriĂ©tĂ©s et prendraient contacts avec les prĂ©sidents de conseils syndicaux pour se la pause de midi, elle emmĂšnerait Jess s’acheter un manteau car cette veste polaire n’allait vraiment pas avec son costume. D’autre part il faudrait d’acheter Ă©galement un anorak et une tenue de ski car samedi elles partaient toutes les deux pour une semaine Ă  la montagne en club. Jess n’était pas au courant. Pauline expliqua qu’elle prenait toujours la semaine qui prĂ©cĂ©dait les vacances scolaires. Jess n’avait pas pris de vacances depuis presque un an et ça lui ferait le plus grand bien ! En plus elles avaient besoin de recharger les batteries avec ce qui les attendait au n’était jamais partie aux sports d’hiver et elle ne savait pas skier. Pas de souci elle apprendrait pendant que Pauline skierait dans un groupe Ă  son niveau. C’était tout l’intĂ©rĂȘt d’un club. D’ailleurs elle avait dĂ©couvert les joies de la glisse avec Bertrand qui lui avait connu ça dĂšs son plus jeune Ăąge. Elle transmettait Ă  son tour Ă  Jess. De toute maniĂšre dans peu de temps, le salaire de Jess allait s’élever, elle pouvait commencer Ă  vivre selon ses futurs que les vĂȘtements Ă©taient une gratification de Pauline pour sa promotion. Et les vacances, le moment idĂ©al pour apprendre Ă  se connaitre mieux et surtout loin des regards n’étaient plus des Ă©toiles que Jess avait dans les yeux mais toute la voie lactĂ©e. Jess proposa Ă  Pauline d’abrĂ©ger la soirĂ©e dans le salon et de monter dans sa chambre. Elle avait trop envie de lui faire l’ la veille Jess l’entraina dans sa chambre oĂč elles se dĂ©shabillĂšrent. Elle l’allongea sur le dos et lui prit les deux poignets tout en se penchant pour l’embrasser. Puis glissa entre ses jambes afin de lui Ă©carter les cuisses et prendre son sexe Ă  pleine bouche. Alors que Pauline Ă©tait bien excitĂ©e, elle s’arrĂȘta et s’allongea Ă  cĂŽtĂ© d’elle. Pauline les cuisses Ă©cartĂ©es Ă©tait offerte Ă  son amante. D’une main elle la pĂ©nĂ©tra et de l’autre stimula son clitoris. Une onde de plaisir envahit Pauline qui se mit Ă  Jess avait-elle pu deviner qu’elle en avait autant envie ? Un cri dĂ©chirant traversa l’air. Jess s’allongea et prit Pauline dans ses bras. Et toi ? » Jess ne rĂ©pondit pas. Elle serra encore un peu plus tendrement Pauline contre ses seins. Cette derniĂšre se mit Ă  la caresser. Elle Ă©tait tellement excitĂ©e qu’elle jouit tout de suite. Et tellement Ă©puisĂ©es qu’elles s’endormirent dans cette milieu de la nuit Pauline regagna sa chambre. Elle aimait la fougue de Jess et l’excitation permanente qu’elle lui procurait. Rien que d’y penser elle avait envie d’elle de nouveau. Pauline Ă©tait amoureuse. Comme jamais elle ne l’avait Ă©tĂ©. Et maintenant c’était sĂ»r elle voulait construire sa vie avec elle. DĂ©finitivement et pour toujours. Laisser passer l'orage chapitre 25 Pauline s’était levĂ© la premiĂšre et avait prĂ©parĂ© le petit-dĂ©jeuner. Jess serait bien restĂ©e au lit car toutes ces Ă©motions l’avaient fatiguĂ©e. Mais Ă  peine avait-elle aperçut Pauline dans la cuisine qu’elle se sentait prĂȘte Ă  affronter la journĂ©e. Bien dormi mon amour ? » demanda la premiĂšre fois qu’elle l’appelait de la sorte. Jess vint se placer derriĂšre elle et l’embrassa dans le cou. Tu en as envie ? » Oui » murmura Pauline. Et comme la veille contre la table de la cuisine elle la caressa pour la faire jouir. C’était bon mon amour ? » demanda Jess. Pauline adorait comment Jess colorait sa vie en noir et blanc. Elle adorait la libido dĂ©bordante de Jess. Elle n’en avait jamais assez. Elle l’embrassa pour toute la journĂ©e serait dense et qu’elle n’aurait pas trop d’intimitĂ© elle apprĂ©ciait les initiatives de Jess. Ainsi elle partirait au travail avec son envie satisfaite mais aussi une tension sexuelle qu’elle garderait jusqu’au moment oĂč Jess aurait envie de la prendre. Que c’était bon de se sentir matinĂ©e passa rapidement. Jess ne calcula pas Caroline. La veille Jess avait laissĂ© volontairement son livre et son flacon d’huile dans le tiroir car elle voulait surprendre Pauline. Avec les achats du midi elle pourrait les dissimuler dans les sacs et les rapporter chez Pauline sans que celle-ci ne s’en aperçoive. Le mieux serait de l’expĂ©rimenter au club. Elles auraient tout le temps nĂ©cessaire pour un avait ses boutiques chics en ville. Elle avait repĂ©rĂ© dans une vitrine un manteau droit mi long en drap de laine. Il existait en diffĂ©rents coloris. Jess ne savait que choisir. Elle laissa Ă  Pauline le soin de trancher. Elle opta pour le bleu marine qui irait avec ses deux costumes. En ce qui concernait l’anorak et la tenue de ski, Pauline avait ses habitudes dans une boutique spĂ©cialisĂ©e dans les sports. Comme c’était de saison, il y avait un rayonnage vendeur se prĂ©cipita sur elles. Pauline expliqua la situation. Comme Jess n’avait aucun Ă©quipement, il prit un panier et leur demanda de le suivre. Jess lui indiqua sa taille. Bonnet, gants, bottes de neige et autres accessoires, Jess Ă©tait parĂ©e pour affronter son sĂ©jour Ă  la montagne. Alors qu’elles Ă©taient chargĂ©es de paquets et remontaient Ă  pied la rue qui les menaient Ă  l’agence, le tĂ©lĂ©phone de Pauline sonna. Impossible de avait foncĂ© directement dans son bureau. Jess descendit en salle de dĂ©tente les sacs afin de ne pas encombrer l’espace de travail. Au prĂ©alable elle avait mis son livre et son flacon dans l’un d’eux. Caroline et Bertrand Ă©taient dĂ©jĂ  revenus de leur pause dĂ©jeuner. En remontant Jess vit Pauline au tĂ©lĂ©phone. En l’apercevant elle ferma la porte le visage fermĂ©. Jess eut juste le temps d’entendre Je ne peux pas ce soir ! »Caroline regarda bizarrement Jess. Celle-ci n’avait pas compris comment en un si court instant la situation avait pu dĂ©raper. En mĂȘme temps elle n’avait pas envie de se prendre la tĂȘte. Pauline avait vĂ©cu avant elle, elle ne pouvait pas exiger qu’elle fasse un trait dessus. Alors que Pauline et Jess devaient cet aprĂšs-midi appeler les prĂ©sidents de conseils syndicaux, Pauline annonça Ă  Jess de fixer les rendez-vous toute seule. Elle lui laissait l’agenda. Sauf exigences particuliĂšres, les rĂ©unions auraient lieu dans les copropriĂ©tĂ©s car le dĂ©mĂ©nagement aurait lieu Ă  leur retour de Caroline apprit que les deux femmes partaient ensemble. En revanche elle ignorait la raison de sa sortie qui n’était pas prĂ©vue. NĂ©anmoins elle s’en doutait un peu. Elle est au courant ? » demanda Caroline au moment oĂč Pauline passait devant elle en mettant son manteau. Non. »Pauline s’absenta durant deux heures. Pendant ce temps-lĂ  Jess avait bien avancĂ©. En dehors de deux prĂ©sidents injoignables tous les autres avaient fixĂ© une date. C’était de bon augure. D’autre part Jess s’était arrangĂ©e avec Bertrand pour les Ă©tats des lieux prĂ©vus la semaine prochaine. Elle en avait dĂ©calĂ© trois Ă  demain. Et il se chargerait des quatre autres. Quand Pauline revint Caroline Ă©tait en bas Ă  boire un thĂ© car c’était sa pause de l’ partit la rejoindre. Jess entendit des bruits de conversation mais sans en entendre le contenu. Quand Caroline remonta avec Pauline, un petit sourire s’affichait sur son visage. Jess ne sut l’interprĂ©ter. En attendant elle n’avait pas Ă©tĂ© dans la confidence. C’était assez dĂ©licat d’aller demander des explications Ă  eut toutes les peines du monde Ă  rester concentrĂ©e. En fait son histoire avec Pauline avait Ă  peine cinq jours qui lui paraissaient une Ă©ternitĂ©. Le jeudi prĂ©cĂ©dent elle se souvenait de la sortie de Pauline avec son ex. Sans doute que ce jour Ă©tait celui de leur rencontre hebdomadaire. Pauline ne lui avait pas prĂ©cisĂ© la frĂ©quence de leurs rapports. Mais nous Ă©tions jeudi et les maigres indices concordaient. Il Ă©tait clair que Pauline n’avait pas dĂ» lui annoncer qu’elle Ă©tait avec Jess. Et rien ne l’empĂȘchait de mener de front deux dĂ©couvrait les affres de la jalousie. Elle s’imaginait que Pauline durant ces deux heures Ă©tait allĂ©e faire l’amour Ă  une autre femme. Qu’elle s’était confiĂ©e Ă  Caroline parce qu’elle avait besoin de soulager sa conscience. Le mieux Ă©tait d’avoir une explication avec Pauline. AprĂšs tout elle aussi Ă©tait allĂ©e voir Lola le lundi et avait couchĂ© avec. Elle ne pouvait pas exiger de Pauline ce qu’elle-mĂȘme n’avait pas Ă©tĂ© capable de avec soulagement que Jess accueillit la fermeture du cabinet. Elle prit ses affaires et rentra avec Pauline. Celle-ci Ă©tait dĂ©jĂ  dans les vacances. Le mieux Ă©tait de commencer les sacs ce soir, elle lui prĂȘterait une valise. Il faudrait retirer les Ă©tiquettes des nouveaux vĂȘtements. D’autre part, elles partiraient avec sa voiture. Comme la nuit tombait tĂŽt en montagne, avec le dĂ©lai de route, elles partiraient avant 7 heures. Elles prendraient juste un cafĂ© et sur la route elles s’arrĂȘteraient pour manger. Avec l’autoroute elle comptait mettre huit Ă©tait aussi Ă©quipĂ©e de chaines. Avec la neige Ă  cette Ă©poque ce serait mieux pour aborder la montagne. On ne sait jamais quelle Ă©paisseur elle aurait. Mais juste avant d’aborder la montĂ©e, elles s’arrĂȘteraient sur un parking pour les mettre. Pauline Ă©tait joyeuse car elle connaissait ce club qu’elle d’habitude Pauline prit son bain. Et une fois douchĂ©e Jess commença Ă  retirer les Ă©tiquettes comme lui avait conseillĂ© Pauline. Elle n’avait pas l’habitude de partir en vacances et ne savait pas trop quoi prendre. Elle attendrait les consignes de Pauline plus aguerrie. Celle-ci contrairement aux autres soirs sortit rapidement de la baignoire. Elle rejoignit Jess dans sa chambre et lui indiqua quoi fois leurs valises faites qu’elles complĂšteraient le lendemain avec les affaires de derniĂšre minute tels que les chargeurs de tĂ©lĂ©phone, elles descendirent dans la cuisine. Tu veux qu’on en parle ? » demanda Pauline. Oui ! ».Jess avait vu juste. Il s’agissait bien de son ex. Pauline et elles se voyaient tous les jeudis. Cependant pour ne pas avoir Ă  rompre par sms ou tĂ©lĂ©phone, Pauline avait seulement annulĂ© leur sortie. Mais son ex, insistante, l’avait rappelĂ©e sentant que Pauline avait rencontrĂ© quelqu’un. Aussi Pauline qui ne souhaitait pas entretenir la moindre ambiguĂŻtĂ© avait quittĂ© l’agence cet aprĂšs-midi pour mettre un terme Ă  leur relation de vive confiance est le ciment d’un couple. Jess ne sut pas si Pauline avait eu une derniĂšre relation sexuelle avec son ex. Mais au fond elle s’en moquait. Chacun fait comme il peut avec la sĂ©paration et l’abandon. Pauline avait aimĂ© avant elle. Son expĂ©rience lui venait aussi de dinĂšrent. Puis ce fut Pauline qui entraina Jess dans sa chambre pour lui faire l’amour. Le sexe est aussi un autre ciment du couple. Les corps ne mentent pas. Ce fut animal entre elles deux, sauvage et doux Ă  la fois. L’unique façon aussi d’éliminer les tensions accumulĂ©es et de ressentir la force de leur amour. Laisser passer l'orage chapitre 26 Aucune des deux ne toucha terre le vendredi. Il leur fallait tout boucler pour partir tranquille et en laisser le moins possible Ă  Bertrand et Caroline. Pauline dĂ©testait de devoir gĂ©rer Ă  distance les problĂšmes. Elle avait besoin d’une coupure durant ses vacances. Rien de tel que de ne pas dĂ©brancher pour s’épuiser inutilement avec une charge mentale. Elle avait des collaborateurs pour la seconder. A eux de faire aussi le barrage quand des clients ou des prestataires Ă©taient trop insistants. A moins d’une catastrophe comme un incendie, le reste pouvait attendre son retour et ĂȘtre traitĂ© par d’ d’affronter la route reposĂ©e, Jess et Pauline se couchĂšrent tĂŽt. AprĂšs un cafĂ© vite avalĂ© et les bagages chargĂ©s, direction la montagne. Pauline avait rentrĂ© les coordonnĂ©es du club dans le GPS de la voiture. Sans les pauses, elles avaient sept heures de voyage. Rapidement elles se retrouvĂšrent sur l’ huit heures, elles prirent une pause pour le petit dĂ©jeuner. Pauline proposa Ă  Jess de prendre le volant. ImpressionnĂ©e d’avoir entre les mains ce vĂ©hicule bourrĂ© de technologie, Jess prit rapidement goĂ»t Ă  sa conduite. C’était reposant de rouler avec le rĂ©gulateur de vitesse. Nouveau cette basse saison la circulation Ă©tait fluide. Le paysage dĂ©filait, monotone. Elles se mirent Ă  bavarder et de fil en aiguille commencĂšrent Ă  se raconter. Peu ou prou Ă  vingt ans d’écart elles avaient vĂ©cu les mĂȘmes humiliations, la mĂȘme pauvretĂ©, les mĂȘmes politiques des villes qui arrosaient d’argent public leur citĂ© sans rien rĂ©gler de leur prĂ©caritĂ©. Des Ă©checs cuisants oĂč la religion avait remplacĂ© la politique, les banlieues rouges Ă©taient devenues voilĂ©es. Le chĂŽmage de masse avait laissĂ© prospĂ©rer les Ă©conomies souterraines. La maison brĂ»lait pendant qu’on regardait ailleurs abandonnant Ă  leur sort toute une population comme Pauline avaient compris qu’elles devaient Ă©chapper Ă  tout ça. Sans doute parce qu’avec leur homosexualitĂ©, reproduire les modĂšles forcĂ©ment c’était plus compliquĂ©. Cependant ce n’était pas dans leur milieu social qu’elles trouvaient les racines de leur orientation. Et il serait bien rĂ©ducteur pour Jess de l’attribuer Ă  sa mĂšre cĂ©libataire et son absence de pĂšre. Pauline avait Ă©tĂ© Ă©levĂ©e dans une famille aimante mais dĂ©truite Ă©conomiquement par la crise sociale. Sans doute que la rĂ©ponse Ă©tait plus Ă©voquant ses souvenirs, Jess se sentit triste. Elle prenait conscience que sa mĂšre lui manquait. Depuis qu’elle Ă©tait avec Pauline c’est la premiĂšre fois qu’elle l’évoquait. Depuis qu’elle avait vu Elise, la colĂšre Ă©tait retombĂ©e. Sans le coup d’éclat de sa mĂšre jamais elle n’aurait eu cette histoire avec Pauline. En mĂȘme temps elle Ă©tait aussi responsable de son Ă©viction du foyer maternel. A force de rĂ©pĂ©ter qu’elle ne continuerait pas ses Ă©tudes pour partir travailler, sa mĂšre angoissĂ©e par le vide qui l’attendait avait prĂ©cipitĂ© son avec sa maturitĂ© savait trouver les mots pour apaiser Jess et la dĂ©centrer de ses problĂšmes. Elle mettait en perspective les faits, les analysait et les replaçait dans le contexte. En fait Jess n’en voulait pas Ă  sa mĂšre de l’avoir poussĂ©e hors du nid mais de donner un pĂšre Ă  son futur enfant. Son pĂšre lui manquait. Pauline voulut savoir si elle l’avait rencontrĂ©e. y avait une fĂȘlure et une blessure profonde liĂ©e Ă  ce manque. Mais Jess ne souhaitait pas pour autant faire la dĂ©marche de le voir. Sa mĂšre n’avait jamais cachĂ© son identitĂ©. Sans doute que pour elle il Ă©tait trop tĂŽt pour effectuer cette dĂ©marche. Cela dit son pĂšre n’avait jamais cherchĂ© Ă  la retrouver alors qu’il connaissait son en quittant sa citĂ© n’avait jamais revu ses parents. Ils leur en avaient voulu d’avoir coupĂ© avec ses racines ouvriĂšres, de basculer dans le camp des patrons et des oppresseurs. Pauline assumait pleinement ses idĂ©es libĂ©rales, son goĂ»t pour le capitalisme. Difficile Ă  admettre pour un pĂšre communiste qui rĂȘvait encore de la rĂ©volution du prolĂ©tariat. Par moment elle le regrettait. CoupĂ©e de ses racines, sans branche, elle Ă©tait un arbre mort. Chez Pauline aussi il y avait une fĂȘlure et une blessure profonde liĂ©e Ă  ce n’était pas rancuniĂšre. Pauline l’engagea Ă  revoir sa mĂšre. Ce serait dommage aprĂšs tout ce qu’elles avaient vĂ©cu de rompre la relation. Une mĂšre on n’en a qu’une. Et puis Jess allait avoir un petit frĂšre ou une petite sƓur qui n’avait rien demandĂ©. Il ou elle aurait le droit de la connaitre. D’ailleurs est-ce que Jess savait quand Vanessa devait accoucher ? Non. Mais Ă©tant donnĂ© que sa mĂšre avait rencontrĂ© Kevin en aoĂ»t et que la grossesse datait de deux ou trois mois en janvier, ce serait pour cet voyage passa Ă  toute vitesse. Pause rapide le midi avec un sandwich hors de prix d’une enseigne connue. A quinze heures, elles Ă©taient arrivĂ©es en bas de la montagne. Les flocons de neige commençaient Ă  virevolter annonçant une chute plus consĂ©quente. Sur un parking public Pauline dĂ©balla les chaines. Un routier qui Ă©tait en pause en l’apercevant proposa son aide. Pauline le remercia. Cela lui Ă©vitait de se salir les mains. Lui Ă©tait Ă©quipĂ© de gants et avait une grande habitude. En deux temps trois mouvements l’opĂ©ration avait Ă©tĂ© une heure, en seconde la plupart du temps, Pauline nĂ©gocia avec les nombreux virages et montĂ©es en pente raide. La vue Ă©tait Ă  couper le souffle. Des arbres enneigĂ©s Ă  perte de vue Ă  flanc de cĂŽteaux. Jess n’en perdait pas une miette. Elle dĂ©couvrait la montagne et ses dĂ©nivelĂ©s. Elle avait les oreilles qui se bouchaient au fur et Ă  mesure de la montĂ©e. Par moment elle Ă©prouvait de la peur quand sur les lacets serrĂ©s, alors qu’elles Ă©taient cĂŽtĂ© ravin, Pauline devait se mettre sur le cĂŽtĂ© pour laisser passer un large enfin elles franchirent le col, elles virent la pancarte au nom de la station. Pauline savait oĂč Ă©tait le club. Elle s’y rendit sans hĂ©sitation. Et Jess ne fut pas mĂ©contente de sortir de la voiture respirer un bol d’air. Elle Ă©tait pĂąle et nausĂ©euse, il Ă©tait temps d’arriver. La nuit commençait tout juste Ă  tomber, comme la neige qui Ă©tait dĂ©jĂ  Ă©paisse Ă  cette saison. Pauline avait bien Ă©valuĂ© le trajet et la mĂ©tĂ©o. Tout s’était finalement bien la rĂ©ception l’hĂŽtesse leur demanda si elles avaient fait bon voyage et leur remit les clĂ©s de leur chambre double ainsi que les documents d’accueil. Elles avaient le temps de s’installer et de se reposer un peu avant le pot de bienvenue qui aurait lieu Ă  dix-huit heures au Pauline Ă©tait Ă  l’aise avec les codes luxueux de cet hĂŽtel cinq Ă©toiles, autant Jess ne se sentait pas dans son Ă©lĂ©ment. Elle avait le sentiment de dĂ©pareiller. D’ĂȘtre jugĂ©e et perçue comme une usurpatrice. Les autres membres du club se rendraient vite compte de ses origines. Toutes les humiliations passĂ©es remontaient Ă  la surface. Pauline l’assura que ce ne serait pas le cas. De toute maniĂšre elles Ă©taient lĂ  pour une semaine, elles seraient vite chambre Ă©tait situĂ©e au dernier Ă©tage et avait vu sur les pistes de ski. MalgrĂ© la nuit noire l’éclairage permettait d’apercevoir les tĂ©lĂ©skis et les pentes qui serait damnĂ©es dans la soirĂ©e. Pauline avait rĂ©servĂ© une chambre supĂ©rieure avec un lit king-size et une adorait prendre des bains et ensuite rester au lit dans le peignoir Ă©pais en coton ultra moelleux prĂȘtĂ© par l’hĂŽtel. Son luxe Ă©tait de ne rien faire ou presque. Skier, manger, dormir. Et bien Ă©videmment faire l’amour avec dĂ©ballĂšrent les valises et rangĂšrent leurs vĂȘtements dans le dressing. Pauline proposa Ă  Jess de prendre un bain mais elle refusa. Elle voulait s’allonger car elle ne se sentait pas trĂšs bien. L’altitude, l’émotion, la discussion, c’était un ensemble. Pauline n’insista pas. Elle se rappelait elle aussi qu’elle avait Ă©prouvĂ© le mĂȘme malaise la premiĂšre fois que Bertrand l’avait emmenĂ©e en vacances dans ce type d’ devrait s’y faire. Si elle voulait socialement s’élever, elle serait prise dans ces conflits inconscients de loyautĂ©. Ne pas se renier ni oublier d’oĂč elle venait. Mais en mĂȘme temps changer pour aller vers du meilleur. C’était cette dĂ©licate Ă©quation qui s’opĂ©rait en elle. Certains ont la rĂ©ussite modeste, d’autres plus Ă©crasantes. Pauline comme Jess Ă©taient de la premiĂšre Pauline sortit de la salle de bain, Jess s’était endormie. Elle la rĂ©veilla et lui proposa de se laver et de se changer avant le pot de bienvenue. Elles avaient faim toutes les deux. Manger leur ferait du bien. Elles ne traineraient pas Ă  table comme la plupart des clients qui Ă©taient arrivĂ©s aujourd’hui. Elles se coucheraient tĂŽt et demain serait un autre jour. Le premier de leurs vacances. Laisser passer l'orage chapitre 27 Elles s’endormirent rapidement. A neuf heures aprĂšs le petit dĂ©jeuner elles devraient choisir leur groupe selon leur niveau de ski. Jess dans les dĂ©butants, Pauline dans les confirmĂ©s. Avant de pouvoir descendre des pentes Jess devait acquĂ©rir les se levĂšrent naturellement vers sept heures et choisirent de dĂ©jeuner avant de se prĂ©parer. Ainsi elles seraient tranquilles et Ă©viteraient la cohue au buffet. Le choix Ă©tait impressionnant. Pauline conseilla Ă  Jess de ne pas charger son assiette pour Ă©viter Ă  la fois le gaspillage et la prise du poids. Elles Ă©taient lĂ  pour une semaine, Jess aurait le temps de tout apprĂ©ciĂšrent de se retrouver toutes les deux. A huit heures elles Ă©taient Ă  nouveau dans leur chambre. Jess et Pauline s’organisĂšrent pour occuper Ă  tour de rĂŽle la salle de bain. Elles mettraient leur tenue de ski juste avant de partir. Il leur restait encore une demi-heure avant de rejoindre le hall d’entrĂ©e oĂč aurait lieu la sĂ©lection des skieurs. Jess n’y tenant plus embrassa Pauline qui terminait de faire un chignon pour dissimuler ses cheveux sous le bonnet devant la glace de la salle de bain. Tu en as envie ? » demanda Jess. Oui ». Jess se colla derriĂšre Pauline qui l’observait dans la glace. Elles se voyaient l’une contre l’autre. Jess glissa sa main dans la culotte de Pauline et commença Ă  la caresser lentement. Viens ! ». Pauline entraina Jess sur le lit et elles se caressĂšrent mutuellement jusqu’à l’orgasme. Elles avaient un peu honte d’aller vite et en mĂȘme temps d’ĂȘtre dĂ©jĂ  aussi excitĂ©es. Mais l’idĂ©e de se sĂ©parer alors que depuis des jours elles ne se quittaient plus expliquait cette neuf heures elles Ă©taient dans le hall de l’hĂŽtel oĂč les moniteurs avaient conviĂ© les skieurs pour former les groupes. Jess Ă©tait toute seule Ă  dĂ©buter. A cette saison, il n’y avait pas encore d’enfants. Et tous les adultes prĂ©sents Ă©taient des habituĂ©s. Essentiellement des retraitĂ©s ou des jeunes couples sportifs. Pauline s’intĂ©gra dans un groupe de midi elles se retrouvĂšrent dans la chambre. Jess Ă©tait plutĂŽt contente de son premier cours. Elle aimait ce sport. Sa monitrice avait son Ăąge et Ă©tait trĂšs sympathique. Jess bĂ©nĂ©ficiait d’un cours individuel, aussi elle avait largement eu le temps de pratiquer tous les exercices du programme matinal. Elle savait dĂ©jĂ  pratiquer le chasse-neige arrĂȘt, indispensable pour de son cĂŽtĂ© avait un groupe de son niveau. Elle avait oubliĂ© combien les cuisses Ă©taient sollicitĂ©es. Elle craignait d’avoir des courbatures. Sinon ils avaient dĂ©valĂ© une piste assez technique oĂč les sensations de glisse Ă©taient incroyables. Les cours reprenaient Ă  quatorze heures pour deux heures car ensuite la nuit tombait et les remonte-pente s’ table elles s’étaient retrouvĂ©es avec des membres du groupe de Pauline. Ils parlĂšrent de leur matinĂ©e et du moniteur qui Ă©tait un excellent skieur. Il avait mis la barre un peu haut pour un premier jour. Mais ce dĂ©fi n’était pas pour leur dĂ©plaire. La piste Ă©tait rouge mais elle aurait pu ĂȘtre classĂ©e noire. Jess restait silencieuse car elle se sentait un peu exclue du groupe. Personne ne lui demanda qui elle Ă©tait, ni dans quel groupe elle Ă©tait. Pauline en revanche Ă©tait Ă  son aise avec plus difficile fut de remettre leur tenue mouillĂ©e qui n’avait pas eu le temps de sĂ©cher durant la pause dĂ©jeuner. Jess n’eut qu’une heure de cours car sa monitrice estima qu’elle avait acquis tout le programme prĂ©vu pour la journĂ©e. A cette vitesse lĂ  Jess saurait skier correctement Ă  la fin de la semaine. Elle Ă©tait contente de son Ă©lĂšve. Aussi inutile de trop en faire pour un premier profita de cette heure pour prendre un bain chaud. Elle sentait que certains de ses muscles avaient travaillĂ©, en particulier ceux qu’elle ne sollicitait pas habituellement. Elle but aussi beaucoup pour Ă©liminer l’acide lactique car elle craignait comme Pauline les courbatures. Quand Pauline rentra Ă  son tour elle en fit de qu’elle sortait de son bain, Jess lui proposa un massage. Elle tenait le flacon dans une main et raconta Ă  Pauline oĂč et comment elle se l’était procurĂ©. Jess avait envie de tester avec Pauline d’autres maniĂšres de se toucher et de se donner du plaisir. Pauline apprĂ©cia la surprise car elle Ă©tait dĂ©jĂ  bien douloureuse aprĂšs une premiĂšre journĂ©e de Ă©tendit une grande serviette sĂšche sur le matelas et laissa Pauline s’allonger nue dessus. La tempĂ©rature Ă©tait idĂ©ale dans la chambre, elle ne risquait pas d’avoir froid. Jess versa un peu d’huile sur son dos et dĂ©buta le massage. Elle avait en mĂ©moire les conseils lus dans le livre. Bien se positionner. DoigtĂ© ferme. Commencer par le bas puis remonter les lignes Ă©nergĂ©tiques Ă  la recherche des nƓuds. Et redescendre. Puis recommencer jusqu’à sentir les tensions se avait le dos douloureux et contracturĂ©. Jess le sentait sous ses doigts. Durant une heure que dura le massage, Pauline avait senti que ses contractures lĂąchaient les unes aprĂšs les autres. Depuis combien de temps ne s’était-elle pas sentie aussi bien ? Avec ce massage, elle Ă©tait plongĂ©e entre la veille et le sommeil qui la mettait dans un Ă©tat de conscience modifiĂ©. Elle ressentait au contact des doigts de Jess sur sa peau physiquement l’amour qu’elle avait pour voyant que Pauline Ă©tait dĂ©tendue termina le massage en couvrant Pauline avec son peignoir afin qu’elle ne ressente pas le froid provoquĂ© par le relĂąchement musculaire. Elle la laissa se reposer et s’allongea Ă  cĂŽtĂ© d’elle afin de l’observer. Jess se sentait bien avec images lui revenaient en tĂȘte. Sa premiĂšre rencontre dans le bar, leur entretien d’embauche. Ses pleurs au bureau quand sa mĂšre l’avait mise Ă  la porte. Pauline avait su ĂȘtre prĂ©sente au moment oĂč elle en avait le plus besoin. Elle avait su aussi remplacer sa mĂšre momentanĂ©ment dĂ©faillante. MĂȘme si la diffĂ©rence d’ñge n’était pas pour elle un problĂšme, elle se rendait pourtant compte que ça dĂ©sĂ©quilibrait la Pauline l’aidait Ă  gagner dix ans dans le monde du travail en lui mettant un tel pied Ă  l’étrier. Mais en mĂȘme temps Jess n’avait pas eu le temps de rĂȘver sa vie ni d’explorer tout le champ des possibles. Cependant tout cet argent la fascinait car cette vie matĂ©rielle facile rĂ©parait les manques de son Pauline elle aurait galĂ©rĂ© surtout sans formation. De plus combien de gens se lancent dans des Ă©tudes ou un mĂ©tier pour se rendre compte ensuite qu’il n’était pas fait pour eux ? D’accord Pauline dirigeait sa vie mais n’était-ce pas inconsciemment ce qu’elle recherchait avec elle. Jess aimait la sĂ©curitĂ© matĂ©rielle et intĂ©rieure que Pauline lui apportait. Pourtant une phrase que sa mĂšre lui rĂ©pĂ©tait enfant lui revenait quand Jess la questionnait sur son pĂšre. On n’épouse pas son premier amour. »Et si c’était vrai ? Est-ce que Jess Ă  trente ans ne se rĂ©veillerait pas un matin en regrettant de ne pas avoir connu d’autres femmes ? Pour l’instant elles Ă©taient sexuellement sur la mĂȘme longueur d’ondes. Mais Ă  cinquante ans, est-ce que Pauline n’aurait pas une baisse de la libido avec la mĂ©nopause ? Ce n’était pas glamour de le formuler ainsi mais c’était une rĂ©alitĂ© prit son tĂ©lĂ©phone et commença Ă  chercher sur un moteur de recherche libido femme de 50 ans ». Et lĂ  oh surprise ses prĂ©jugĂ©s en prirent un coup. C’était au contraire l’ñge du bien-ĂȘtre oĂč les femmes qui connaissaient bien leur corps et Ă©taient dĂ©barrassĂ©es des risques de la maternitĂ© Ă©prouvaient sexuellement le plus de plaisir. Bien Ă©videmment pas un mot sur les lesbiennes. Mais ce qui s’appliquait pour les hĂ©tĂ©ros valait largement pour toutes les femmes quelle que soit leur lĂącha son portable et regarda en souriant Pauline. Elle la trouvait belle abandonnĂ©e dans les bras de MorphĂ©e. Cette femme forte avait su lui dĂ©voiler ses faiblesses. Jess comprenait que ses rituels rassurants comblaient ses manques et ses peurs. Et que leur histoire Ă©tait aussi le reflet d’une crise existentielle chez elle, celle de la quarantaine. Jess s’inquiĂ©tait de leur avenir commun mais Pauline pouvait se lasser d’elle la premiĂšre. Cette incertitude partagĂ©e rendait leur prĂ©sent intense. Elles tiraient leur Ă©nergie de cette crainte du lendemain. Il n’en tenait qu’à elle de le en apercevant l’heure sur le rĂ©veil de Pauline placĂ© sur la table de nuit, se pencha et l’embrassa pour la rĂ©veiller. L’heure du diner approchait elles devaient se prĂ©parer. Laisser passer l'orage chapitre 28 Pauline eut du mal Ă  quitter la chaleur du lit. NĂ©anmoins elle avait faim avec ces deux heures de folles descentes et ce massage. Jess aussi Ă©tait affamĂ©e. Elles Ă©vitĂšrent de se remettre Ă  table avec les skieurs du midi. AprĂšs s’ĂȘtre servies au buffet elles choisirent de se mettre seules Ă  une table de huit. Rapidement les places furent occupĂ©es. Comme Ă  chaque fois les gens se prĂ©sentaient par leur prĂ©nom et Ă©ventuellement leur pays ou leur rĂ©gion. Il y avait des Ă©trangers dans ce club car les pistes françaises sont mondialement discussions Ă©taient superficielles et ça leur convenait bien. On les prenait pour une mĂšre et une fille et elles ne dĂ©mentirent pas. A quoi bon ? Pauline ne souhaitait pas qu’on lui colle l’étiquette de cougar lesbienne. Et Jess ne s’assumait pas encore suffisamment pour dĂ©tromper ses interlocuteurs. Elles se rendirent compte que sorties de leur bulle, exposer leur couple au regard extĂ©rieur Ă©tait un exercice fait c’était surtout parce que leur histoire dĂ©butait et qu’elles mĂȘme ne savaient pas quelle direction elle allait prendre. Une brĂšve aventure ou bien une longue histoire d’amour ? Avaient-elles seulement en dehors du travail des projets communs ? Des centres d’intĂ©rĂȘt ? Pour l’instant Jess suivait Pauline mais pour combien de temps ? Elle devait aussi vivre sa regrettait dĂ©jĂ  ces vacances en club. Si le format Ă©tait idĂ©al quand elle Ă©tait cĂ©libataire ou mĂȘme en couple avec Bertrand, c’était assez inadaptĂ© avec Jess. Pauline brĂ»lait les Ă©tapes avec son amante. Elle ne respectait pas son rythme ni ses besoins. Elles auraient Ă©tĂ© mieux dans une location Ă  consolider leur idylle plutĂŽt que de l’exposer sans filtre Ă  des qu’elles en Ă©taient Ă  dĂ©guster le dessert, une annonce micro invita les vacanciers Ă  se rendre Ă  la salle de spectacle pour le show du soir. Pauline fit un signe Ă  Jess de laisser filer les autres membres. Et pour une fois demanda Ă  Jess son avis ? Voulait-elle y assister ? A vrai dire Jess n’était pas trĂšs Ă  l’aise avec toute cette ambiance Pauline invita Jess au bar pour le rituel de la tisane. A cette heure il Ă©tait dĂ©sertĂ© et elles s’installĂšrent dans des gros fauteuils en cuir, profonds et confortables. En recrĂ©ant cette atmosphĂšre familiĂšre Pauline redonnait du cadre Ă  Jess qui en manquait depuis quelques jours. Elles dĂ©gustĂšrent une infusion Ă  la menthe fraiche des montagnes. IdĂ©al pour digĂ©rer car mĂȘme si elles avaient fait attention Ă  leurs portions, elles avaient quand mĂȘme trop mangĂ© pour le se dĂ©voraient des yeux. Jess apprĂ©ciait les ajustements de Pauline car elle avait peur d’une dĂ©rive autoritaire dans leur couple. Pauline gardant son ascendant sur Jess mĂȘme dans l’intimitĂ©. Mais en fait Pauline qui avait dĂ©jĂ  vĂ©cu en couple avait su tirer la leçon des expĂ©riences passĂ©es. En particulier laisser Ă  sa compagne un espace de libertĂ© suffisant grĂące Ă  la fois la tisane bue elles regagnĂšrent leur chambre oĂč elles firent l’amour. Elles avaient envie de prendre leur temps malgrĂ© la fatigue. Elles s’endormirent nues d’épuisement dans les bras l’une de l’ lendemain matin Pauline au lieu d’intĂ©grer son groupe demanda Ă  la monitrice de Jess si elle pouvait skier avec elles. Elle allait s’ennuyer rĂ©torqua la jeune femme. Pauline lui expliqua qu’elle avait envie de partager avec Jess cet apprentissage. Le client Ă©tant roi, la formatrice accepta. Elle ignorait la nature exacte de leur relation mais comprenait qu’entre Pauline et Jess c’était autre chose qu’une relation mĂšre fille. Sans doute parce qu’avant elles, elle en avait vu d’autres. De toute maniĂšre elle avait pour ordre de satisfaire la se dĂ©brouillait bien et Pauline fit en sorte de ne pas trop marquer la diffĂ©rence. Elle exĂ©cuta les exercices sans en rajouter. En mĂȘme temps c’était physiquement moins Ă©prouvant que les descentes sur les pistes bosselĂ©es. Pauline Ă©tait de nouveau Ă  Ă©prouver un amour maternel pour Jess Ă  son corps dĂ©fendant bien deuxiĂšme journĂ©e se dĂ©roula mieux que la premiĂšre. A quinze heures elles avaient terminĂ© la leçon. Elles prirent leur bain et dĂ©cidĂšrent de visiter la station. Il y avait pas mal de magasins de location de matĂ©riels de ski et de souvenirs. Mais aussi des salons de thĂ©. Elles dĂ©ambulĂšrent sur les trottoirs glacĂ©s se tenant l’une et l’autre par le bras pour ne pas glisser. Les vacanciers qu’elles croisaient leur la premiĂšre fois qu’elles s’affichaient avec une telle proximitĂ© physique. En ville elles marchaient Ă  un mĂštre l’une de l’autre. Comme si elles se protĂ©geaient des regards et des jugements. Mais lĂ , dans cet endroit oĂč elles ne connaissaient personne elles osaient des gestes plus la nuit le froid devenait plus piquant. MalgrĂ© les vĂȘtements elles sentaient les morsures du gel sur leur peau. Pauline proposa Ă  Jess de s’asseoir dans un salon de thĂ©. En pĂ©nĂ©trant dans la bĂątisse en bois elles furent saisies par la chaleur mais aussi l’odeur sucrĂ©e et chocolatĂ©e. C’était la spĂ©cialitĂ© de la la carte il y avait un choix de thĂ©, de cafĂ©s et de tisane. Mais c’est le chocolat chaud qui leur fit envie. Jess repensait Ă  sa mĂšre avec cette boisson. Pourquoi depuis qu’elle Ă©tait partie en vacances, son souvenir revenait sans cesse ? Pauline dut s’en apercevoir car elle lui posa directement la question. Sans ĂȘtre devin, elle se doutait que ce chocolat la ramenait vers l’ qui avait dĂ©butĂ© ses confidences dans la voiture les poursuivit. En fait ces vacances avaient dĂ©clenchĂ© un processus psychique qu’elle ne contrĂŽlait plus. Tout ce qu’elle avait tentĂ© de mettre sous le tapis remontait Ă  la surface. Quand elle Ă©tait enfant en dehors des colonies de vacances, jamais elle n’était partie en vacances. Ainsi avec sa mĂšre elle n’avait jamais partagĂ© d’autres moments que dans sa pourquoi enfant quand elle voyait partir ses camarades de classe au ski ou Ă  la mer avec leurs parents, elle s’imaginait adulte emmener sa mĂšre en vacances. Elle avait placĂ© ce rĂȘve comme celui Ă  atteindre et pour elle sommet de la rĂ©ussite sociale. Se retrouver lĂ  avec Pauline rĂ©activait la blessure. Elle savait que bientĂŽt elle aurait moyen de concrĂ©tiser ce fantasme rĂ©parateur. Mais elle Ă©tait fĂąchĂ©e avec sa mĂšre. Jess se disait que pour elle tout bonheur Ă©tait lui fit remarquer que sa mĂšre avait utilisĂ© Elise pour lui faire passer un message. Qu’il n’en tenait qu’à Jess de reprendre le contact. MĂȘme si des excuses Ă©taient nĂ©cessaires pour reprendre une relation apaisĂ©e, Jess n’était pas dans une impasse. Dans une relation on est deux. Si tu bouges un bout de la relation, forcĂ©ment en face ça bouge aussi. Pourquoi Jess se cabrait d’un cĂŽtĂ© et de l’autre elle se lamentait ? Elle devait comprendre cette fait Jess ignorait pourquoi pour l’instant elle Ă©tait bloquĂ©e. La grossesse peut-ĂȘtre ? Son homosexualitĂ© ? Pauline lui fit remarquer que sa mĂšre devait s’en douter un peu. Pas de petit copain. Le harcĂšlement au lycĂ©e et la convocation par le conseiller principal d’éducation qui avait dĂ» lui faire Ă©tat de la rumeur qui circulait sur son orientation sexuelle. Et Lola qui avait dĂ» parler Ă  Elise qui en avait parlĂ© Ă  que Vanessa ne laissait pas le choix Ă  Jess en lui demandant de faire le premier pas ? Elle ne lui imposait pas de reprendre une relation mais lui ouvrait le champ des possibilitĂ©s. Pour l’instant Jess se rĂ©fugiait dans la fuite. LĂ  encore trop prĂšs trop loin, elle ne trouvait pas la bonne distance avec que Jess ne voulait pas dire Ă  Pauline c’est qu’elle craignait que derriĂšre l’amour qu’elle Ă©prouvait pour elle, se cachait un autre amour. Plus dĂ©vorant, plus interdit pour sa mĂšre. Elle oubliait juste que si elle avait Ă©tĂ© hĂ©tĂ©ro et qu’elle avait eu un pĂšre elle se serait posĂ© la mĂȘme question. D’ailleurs Pauline le lui fit se sentait mal car elle cherchait Ă  se sortir de la confusion dans laquelle la plongeait encore la dĂ©couverte de son homosexualitĂ©. Elle aimait les femmes et devait l’accepter pour elle. Les autres suivront. Elle craignait que sa mĂšre la rejette de nouveau. C’est aussi pour cela qu’elle hĂ©sitait Ă  la recontacter. Sa propre sexualitĂ© faisait Ă©cho Ă  celle de sa mĂšre qui Ă©tait Ă  rĂ©pĂ©ter le mĂȘme schĂ©ma que lorsqu’elle Ă©tait Ă©tait clair que le choix de Pauline n’était pas innocent. Mais dĂšs lors que notre inconscient nous mĂšne par le bout du nez et nous oblige Ă  rĂ©pĂ©ter des schĂ©mas inconscients, autant qu’on en ait des bĂ©nĂ©fices Pauline comme Jess dans cette relation et cet amour y retrouvaient leur compte. Mais lequel ? Laisser passer l'orage chapitre 29 Pauline regarda Jess. Fragile et touchante, une nouvelle fois encore elle avait fait vibrer en elle la fibre maternelle. Alors que Jess ne cessait de penser Ă  sa mĂšre, Pauline se surprit Ă  penser Ă  cet enfant qu’elle n’avait jamais dĂ©sirĂ©. Pourtant elle avait payĂ© cher ce refus. Par la sĂ©paration et la perte de l’ĂȘtre aimĂ© homme ou femme. MĂȘme si les chiffres sont contestĂ©s, Ă  peine 15% d’enfants sont hĂ©bergĂ©s par des couples homosexuels. Aussi Pauline Ă©tait dans la large majoritĂ© des fait avec Jess, Pauline avait pris conscience que depuis toujours toute son Ă©nergie et ses objectifs Ă©taient tournĂ©s vers la rĂ©ussite sociale et le dĂ©passement de soi. Elle avait brisĂ© le tabou du prĂ©dĂ©terminisme en social en refusant de s’inscrire dans les pas de son pĂšre. Elle ne croyait pas Ă  l’utopie collectiviste du communisme ni aux lendemains qui chantent. Mais Ă  quoi bon tout cet argent pour n’en jouir que solitairement et in fine le laisser Ă  l’état quand elle l’enfant se posait la question de la transmission et du sens qu’elle comptait donner au reste de sa vie. Elle s’était prosternĂ©e devant le dieu argent. Pourtant combien de fois son pĂšre lui avait rĂ©pĂ©tĂ© cette phrase de Karl Marx. La religion est l’opium du peuple. » Si elle avait coupĂ© avec ses parents et surtout son pĂšre c’est parce qu’il ne supportait pas l’évolution de la sociĂ©tĂ©. L’effondrement des pays de l’est, le dĂ©clin du parti communiste, la montĂ©e mondialisĂ©e des religions et des idĂ©es nĂ©oconservatrices avaient Ă©tĂ© un mur d’incommunicabilitĂ© qui s’était dressĂ© entre avait prĂ©fĂ©rĂ© accompagner la marche du monde et jouer avec les rĂšgles qui s’imposaient plutĂŽt que de lutter contre cet individualisme en toute bonne libĂ©rale qu’elle Ă©tait devenue. Elle savait que le combat de son pĂšre Ă©tait perdu d’avance. Et avec son homosexualitĂ© elle apprĂ©ciait les mouvements sociĂ©taux qui s’accompagnaient de plus en plus de droits. Pourtant mĂȘme si l’homosexualitĂ© se banalisait pour autant il continuait Ă  ĂȘtre difficile Ă  vivre et Ă  assumer. Parce que les droits n’ouvrent pas toutes les Jess, elle avait trouvĂ© un substitut de maternitĂ©. Elle aimait jouer les pygmalions avec elle comme lui apprendre son mĂ©tier ou Ă  skier. En mĂȘme temps Pauline avait encore le temps de devenir mĂšre physiologiquement. Il n’était pas encore trop tard. La procrĂ©ation mĂ©dicalement assistĂ©e ne l’attirait pas car elle avait Ă©tĂ© mariĂ©e Ă  Bertrand. Les injections d’hormones, les voyages hors de France, la mĂ©dicalisation. En fait ce qui la rebutait c’est qu’on rendait compliquĂ© quelque chose qui n’aurait pas dĂ» l’ĂȘtre. Sans compter les droits de l’enfant et de reconnaissance pour l’autre comme Jess Ă©tait aussi en pleine confusion. Ce qui la soulageait momentanĂ©ment c’est que Jess comblait en partie ce dĂ©sir. Mais elle ignorait si leur histoire avait un avenir. En effet Jess une fois formĂ©e sera sur un mĂȘme pied d’égalitĂ© ou presque dans leur association. Sauf Ă  avoir un projet d’enfant ensemble, Jess aura peut-ĂȘtre envie d’une compagne de son Ăąge. Leur histoire Ă©tait belle et angoissante Ă  la sortit de ses pensĂ©es quand Jess qui s’était levĂ©e pour aller payer les boissons et aller aux toilettes revint s’asseoir. Elles dĂ©cidĂšrent de rentrer Ă  l’hĂŽtel pour se reposer avant le diner. Il restait deux qu’elles se dĂ©shabillaient dans la chambre car le contraste de chaleur Ă©tait saisissant entre dehors et dedans, Jess vint enlacer Pauline. Tu es triste mon amour ? Je t’ai contrariĂ©e avec mes confidences sur ma mĂšre ? ». Fais-moi l’amour Jess, j’ai trop envie de toi. ». Elle s’exĂ©cuta car elle sentit qu’une blessure s’était rĂ©veillĂ©e chez Pauline. Aussi elle mit Ă©normĂ©ment de tendresse dans ses caresses. Et refusa que Pauline ne la touche car elle voulait qu’elle s’abandonne totalement. Pauline eut un orgasme long et violent qui la secoua de la tĂȘte au pied. Jess ne l’avait jamais vue dans cet la serra dans ses bras et replia la couette sur elles. Pauline saurait lui parler quand elle se sentirait prĂȘte. Cette dĂ©charge Ă©motionnelle lui avait permis d’évacuer le trop plein. Pauline avait envie de plus avec Jess. Mais plus de quoi ?Comme la veille elles dinĂšrent Ă  une table d’inconnus puis se retrouvĂšrent au bar pour leur rituel tisane. Pauline observait rĂȘveusement Jess tout en lui souriant. Dis-moi ce qui te prĂ©occupe Pauline ! » Tu veux vraiment savoir ? »La rĂ©ponse fut affirmative. Aussi Pauline lui fit part de ses rĂ©flexions. Jess l’écouta en silence. Elle dĂ©butait sa vie adulte et sexuelle. Lesbienne de surcroit. Et elle Ă©tait mal placĂ©e avec son enfance et la grossesse de sa mĂšre pour savoir quoi rĂ©pondre aux interrogations existentielles de Pauline. Son horloge biologique aussi Ă©tait en marche mais pas dans la mĂȘme urgence que pas cette Ă©chĂ©ance qui rĂ©veillait ce dĂ©sir ? Pourquoi en avait-elle envie au moment oĂč elle ne pourrait bientĂŽt plus le rĂ©aliser ? Pour amorcer un deuil ou parce qu’elle Ă©tait prĂȘte ? Jess contrairement Ă  Pauline n’envisageait pas du tout les moyens naturels. DĂ©jĂ  parce qu’elle n’avait pas envie d’une relation sexuelle avec un homme. Mais aussi parce qu’elle n’avait pas envie de connaitre le pĂšre de son enfant. L’insĂ©mination artificielle lui paraissait une meilleure solution. Et passer par la procrĂ©ation mĂ©dicalement assistĂ©e rĂ©glait Ă©galement les risques liĂ©s aux maladies sexuellement ne put s’empĂȘcher de lui faire remarquer qu’elle rĂ©pĂ©tait son histoire avec son pĂšre alors qu’elle en souffrait. Et que certes les maladies sexuellement transmissibles ça existe mais qu’elle ne s’était pas posĂ© la question avec Pauline. Pourtant il y en avait dans une moindre mesure entre femmes. Cela dit Jess lui fit remarquer qu’elle avait suffisamment d’hygiĂšne pour ne pas l’infecter. Ongles courts et mains propres. Et de l’autre mĂȘme si l’une et l’autre n’avaient pas eu leurs rĂšgles, elle s’abstiendrait durant cette pĂ©riode plus Ă  risques Ă  pratiquer certains discussion prenait un drĂŽle de tour car de toute Ă©vidence Pauline comme Jess abordait le sujet avec leur histoire et leur Ăąge. Pas les mĂȘmes envies, pas la mĂȘme mentalitĂ©. Leurs diffĂ©rences commençaient Ă  Ă©merger. Si elles ne pratiquaient pas les ajustements nĂ©cessaires tout de suite, la sortie de route Ă©tait mit un terme Ă  la discussion. Jess avait raison. Sans doute que l’approche de la quarantaine l’obligeait Ă  revisiter la question de la maternitĂ©. Et que la jeunesse de son amante aussi l’avait rĂ©veillĂ©e. Mais si elle voulait ĂȘtre honnĂȘte ce qui la taraudait le plus c’était l’avenir de sa relation avec Jess. Elle craignait qu’en dehors du projet professionnel commun elles n’aient rien Ă  partager. Que tĂŽt ou tard Jess la quitterait pour une plus oĂč est-ce que Pauline allait chercher tout cela ? Jess vivait au jour le jour cette relation. Elle la construisait avec elle dans le prĂ©sent et avec les souvenirs qu’elles se composaient ainsi que le lien entre elles qui se renforçaient au quotidien. Jess ne se prenait pas la tĂȘte. Elle Ă©tait aussi de son Ă©poque et de sa gĂ©nĂ©ration qui avait intĂ©grĂ© la fragilitĂ© de l’ĂȘtre et de l’ qui rassemblait Jess et Pauline Ă  cet instant c’était leur maturitĂ©. Elles percevaient que la vie avait ses alĂ©as et ses Ă©preuves. Qu’on ne pouvait ni les contrĂŽler ni les anticiper mais les gĂ©rer. Chacune servait Ă  l’autre de tuteur de rĂ©silience. Pauline pouvait enfin envisager la maternitĂ© autrement qu’en terme de souffrance. Jess pouvait Ă©prouver l’amour qu’elle avait pour sa mĂšre grĂące au tiers sĂ©parateur que Pauline constituait. Sans crainte d’ĂȘtre dĂ©vorĂ©e. Avec la bonne distance Ă©motionnelle. Laisser passer l'orage chapitre 30 Jess n’avait jamais vĂ©cu en couple et encore moins avait eu de grandes discussions avec sa mĂšre. Elle apprĂ©ciait les Ă©changes avec Pauline. Elle n’imposait rien et partageait ses doutes et ses interrogations. C’est sans doute ce qu’elle apprĂ©ciait le plus dans sa personnalitĂ©. Son ouverture d’esprit derriĂšre un caractĂšre fort. Pauline savait reconnaitre comme valable le point de vue de Jess et savait aussi le lui dire. Elle n’avait pas une pensĂ©e figĂ©e, elle Ă©voluait et s’adaptait. Sans pour autant ĂȘtre influençable, elle entendait les arguments et en tenait avait ainsi confiĂ© Ă  Jess son envie d’une relation dans la durĂ©e mais aussi sa peur de la perdre. Jess ne savait pas encore ce qu’elle voulait prĂ©cisĂ©ment. Mais la situation actuelle lui convenait. Elle s’y sentait bien et se projetait avec Pauline dans une vie Ă  deux. D’emblĂ©e elle avait eu sa place chez son amante. Avec cette discussion elle aimerait bien officialiser l’ plus ĂȘtre recueillie provisoirement mais vivre chez sa compagne. Une domiciliation en bonne et due forme. Pauline approuva. C’était un bon dĂ©but. Quand elles rentreraient, elle lui laisserait plus de place dans l’appartement. Et reverraient ensemble la dĂ©coration et l’amĂ©nagement pour qu’elle se sente chez vacances avaient du bon car elles prenaient le temps de poser les bases de leur vie Ă  deux loin du tumulte du cabinet. Pour l’argent Jess voulait participer aux frais. MĂȘme si ça partait d’un bon sentiment, Jess se sentait dominĂ©e par Pauline. MĂȘme si ça avait Ă©tĂ© symbolique elle avait apprĂ©ciĂ© de payer les chocolats chauds. Petit Ă  petit, elles mettaient un cadre et des limites Ă  leurs rapports. Pauline et Jess apprenaient Ă  communiquer et Ă  surmonter les aimaient cette franchise de ton dans le respect mutuel. En une semaine elles avaient franchi une Ă©tape dans leur relation. Sexuellement aussi. Pauline avait confiĂ© Ă  Jess certains de ses fantasmes qu’elles avaient expĂ©rimentĂ©s ensemble. Entre 17 et 20 heures elles s’enfermaient dans la chambre. Et elles faisaient l’amour durant ces trois heures. Jess dĂ©couvrait son corps avec Pauline. Dans ce qu’il pouvait lui apporter de plaisir ou en la fin des vacances arriva, ce furent pour elles un dĂ©chirement que de rentrer. Elles auraient aimĂ© prolonger cette intimitĂ©. Ce qui au dĂ©part pour Jess avait Ă©tĂ© un grand malaise Ă©tait devenu pour elle un rĂ©vĂ©lateur. Celui de fonder un couple. De sortir de la confusion. Et assumer son homosexualitĂ©. Elle Ă©tait fiĂšre d’ĂȘtre qui elle Ă©tait grĂące Ă  Pauline. Il ne lui viendrait plus Ă  l’idĂ©e de se dire ou se penser hĂ©tĂ©ro. Fondamentalement elle aimait les femmes et ne s’imaginait pas mois de leur retour fut dense et intense Ă  cause du dĂ©mĂ©nagement du cabinet. Il leur fallait Ă  la fois administrer la gestion courante et s’installer dans leur nouvel espace de travail. Jess avait Ă©tĂ© chargĂ©e de s’occuper des archives et de son rangement. Et Caroline avait dĂ» composer avec la nouvelle recrue. Sans compter sur les copropriĂ©taires qui continuaient Ă  se rendre Ă  l’ancienne adresse et qui perturbaient l’organisation des rendez-vous avec leurs cette situation transitoire ne dura pas trop longtemps. Chacun finit par trouver ses marques. Bertrand habitait juste Ă  cĂŽtĂ© et rentrait manger tous les midis avec ses enfants. Caroline aprĂšs avoir bien critiquĂ© l’aide comptable en avait fait sa meilleure amie de commĂ©rages. Elles passaient leur temps Ă  critiquer tout et tout le monde dĂšs qu’elles avaient un moment de libre. C’étaient les avantages et les inconvĂ©nients de ces bureaux dĂ©cloisonnĂ©s. Caroline mĂȘme si elle s’en dĂ©fendait avait pris ombrage de la relation entre Jess et Pauline. Elle n’avait plus l’exclusivitĂ© des confidences. Et se sentait relĂ©guĂ©e au deuxiĂšme la dĂ©couvrait frustrĂ©e et aigrie. Leur amitiĂ© qui les avait tant soudĂ©es par le passĂ© se dressait comme un mur entre elles. Caroline dĂšs qu’elle le pouvait taclait Jess Ă  la moindre occasion, prenant parfois Ă  partie sa collĂšgue qui la soutenait. Pauline n’avait pas prĂ©vu une telle Ă©volution de la situation. Aussi elle ne savait pas quoi rĂ©pondre Ă  l’injonction non formulĂ©e de Caroline de se sĂ©parer de Jess, soit lui parler de son homosexualitĂ© refoulĂ©e. Mais Pauline gĂ©rait des biens immobiliers, elle n’avait pas ouvert un cabinet de psy. Jess Ă©tait souvent en rendez-vous extĂ©rieur. Elle Ă©tait mĂȘme assez autonome dans l’organisation de son emploi du Bertrand avait commencĂ© Ă  la former Ă  la vente immobiliĂšre. Jess avait vu dĂšs le premier mois ses revenus s’élever. Pauline qui souhaitait conquĂ©rir des parts de marchĂ© avait dĂ©cidĂ© de revoir les ouvertures de l’agence. De 9 h Ă  19 heures du mardi au samedi et le lundi de 10 heures Ă  18 heures. Avec Jess elle s’occupait des samedis et des ouvertures et fermetures. Pour Ă©viter la grogne, elle avait laissĂ© Ă  Caroline et Bertrand leurs anciens horaires. En fait c’était surtout leur couple qui avait absorbĂ© les heures en y avait vu bien des avantages. DĂ©jĂ  elle Ă©chappait en grande partie Ă  la prĂ©sence de Caroline quand elle Ă©tait au bureau. Ensuite Ă  quelques centaines de mĂštres du cabinet une salle de sport avait ouvert. Elle s’était pris un abonnement et s’arrangeait dans sa journĂ©e pour y caser une heure. Comme il y avait une douche, elle avait dans le coffre de sa voiture en permanence un sac prĂȘt pour suer sur les tapis ou les machines. Jess s’entretenait et adorait voir son corps s’affermir et se muscler. Elle Ă©tait devenue totalement accro au s’appropriait son identitĂ© et se forgeait un style plus en adĂ©quation avec ce qu’elle Ă©tait. Elle assumait ses costumes masculins, ses bras musclĂ©s et sa coupe de cheveux plus courtes et plus modernes. Pauline la laissait explorer son nouveau look, elle aussi s’était cherchĂ©e pour se construire. Jess s’estimait mieux et avait gagnĂ© de la confiance en mĂ©tamorphose physique entrainait aussi une mĂ©tamorphose psychique. AprĂšs la fermeture de l’agence, pour dĂ©compresser elle entrainait Pauline Ă  aller boire un verre en ville. Parfois elles dinaient mĂȘme au restaurant. Ainsi quand elles rentraient vers 21 heures Pauline n’avait plus qu’à prendre son bain pendant que Jess aprĂšs s’ĂȘtre douchĂ©e lui prĂ©parait sa tisane. C’était une vie facile et agrĂ©able. Si la fatigue n’avait pas raison d’elles, elles faisaient l’amour sur le canapĂ© ou dans un de leur et Pauline aimaient aussi continuer Ă  faire l’amour au bureau. C’était trĂšs excitant pour Pauline de dĂ©buter une journĂ©e par un orgasme. Jess marquait aussi son territoire. Dans la journĂ©e elles entretenaient leur dĂ©sir par des messages tĂ©lĂ©phoniques. Et quand elles rentraient directement Ă  la maison, elles continuaient Ă  se dire des mots d’amour entre deux conversations sur le travail. Les week-ends elles se reposaient car ces premiers mois de changement Ă©taient couple prenait un rythme de croisiĂšre. Pauline Ă©tait nourrie de l’énergie de Jess qui s’épanouissait dans le travail comme dans sa vie amoureuse. Chaque jour elle Ă©tait davantage amoureuse de sa jeune amante qui avait toujours autant envie d’elle. C’étaient des moments merveilleux qu’elle ne croyait pas un jour an s’était dĂ©jĂ  Ă©coulĂ© depuis le jour oĂč elles s’étaient rencontrĂ©es au bar au dĂ©but du printemps. Jess avait dĂ©cidĂ© pour l’occasion de fĂȘter cet anniversaire. C’était pour elle comme une naissance. Elle mesurait en un an tous les progrĂšs rĂ©alisĂ©s, les changements aussi. Jess se revoyait timide Ă  la recherche d’un emploi, amoureuse de Lola sans mĂȘme savoir qu’elle Ă©tait lesbienne. Aujourd’hui elle s’assumait et avait trouvĂ© sa place. Dans le monde du travail et dans la vie de passer l’orage disait Vanessa. Elle avait bien raison sa mĂšre. Tout comme Jess avait eu raison d’interrompre ses Ă©tudes et de travailler. MĂȘme avec des diplĂŽmes elle n’aurait pas eu cette ascension fulgurante. Le facteur chance avait Ă©tĂ© plus fort que les prĂ©dĂ©terminismes sociaux. Et son envie de rĂ©ussir avait Ă©tĂ© pour beaucoup dans ce coup de pouce du ainsi que Jess pour cet anniversaire avait invitĂ© Pauline dans un de leur restaurant prĂ©fĂ©rĂ© du centre-ville. Elle avait rĂ©servĂ© une table pour vingt heures. Pauline s’était voulue sĂ©duisante pour Jess et avait revĂȘtu une robe de soirĂ©e. C’était chic et habillĂ©. Jess s’était convertie aux costumes et ne les quittait que pour mettre ses tenues de sport. Elles s’affichaient ainsi en ville main dans la main pour se rendre au restaurant quand elles rencontrĂšrent Elise qui sortait d’un bar accompagnĂ© d’un homme que Jess ne connaissait pas. Laisser passer l'orage chapitre 31 Elise se prĂ©cipita sur Jess. C’était sa mĂšre Vanessa. Il lui Ă©tait arrivĂ© quelque chose de grave. L’homme Ă©tait son mari mĂ©decin, il Ă©tait venu l’aider. Jess Ă©tait sous le choc. Elle n’avait plus de nouvelles de sa mĂšre depuis des mois, elle ignorait de quoi il lui parlait. Elise lui raconta l’histoire d’une Ă©tait un homme violent. A peine Vanessa s’était installĂ©e chez lui qu’il s’était mis Ă  la battre malgrĂ© la grossesse. Elise avait tentĂ© de la raisonner et de lui conseiller de le quitter mais elle n’avait rien voulu entendre. Il accusait Vanessa d’ĂȘtre enceinte d’un autre homme car en fait il ne voulait pas de cet enfant. Aujourd’hui une crise plus violente avait eu lieu. Et il avait massacrĂ© Vanessa Ă  coups de poings y compris au Ă©tait donc hospitalisĂ©e. Elle avait enfin ouvert les yeux. Et Elise accompagnĂ©e d’un de ses collĂšgues Ă©taient allĂ©s rĂ©cupĂ©rer ses affaires chez Kevin. Quand elle sortirait Vanessa viendrait habiter provisoirement chez Elise en attendant de retrouver un logement. De toute maniĂšre jusqu’à l’accouchement Vanessa ne travaillerait plus, elle aurait le temps d’entreprendre des ainsi que Jess apprit qu’elle allait avoir une sƓur et que sa naissance Ă©tait prĂ©vue pour juin, dans deux mois. Jess remercia Elise pour tout. Et sans rĂ©flĂ©chir demanda Ă  Elise oĂč sa mĂšre Ă©tait hospitalisĂ©e, elle voulait aller la voir. Elise lui donna l’information. Et chacun reprit sa n’était pas intervenue dans l’échange. Jess qui n’avait pas envie de gĂącher la soirĂ©e avec les problĂšmes de sa mĂšre rĂ©ussit Ă  Ă©viter le sujet durant le repas qu’elle voulait intime et dĂ©diĂ© Ă  leur amour. Mais sur le chemin du retour, n’y pouvant plus elle craqua. Comment sa mĂšre en Ă©tait-elle arrivĂ©e lĂ  ? Jess culpabilisait. Pauline la rassura. Sa mĂšre Ă©tait adulte et Jess n’était responsable en rien du mauvais choix de son proposa Ă  Jess d’aller la voir seule. Jess refusa. Elle n’avait aucune envie de mentir ou protĂ©ger sa mĂšre de son homosexualitĂ©. Se revoir dans de telles conditions Ă©tait violent mais la rĂ©conciliation si elle devait avoir lieu ne pouvait pas se faire sur de mauvaises bases. Jess avait accusĂ© le choc de l’agression, sa mĂšre pourrait absorber celui de son coming-out. AprĂšs est-ce que Pauline avait envie de rencontrer Vanessa ?Peut-ĂȘtre que ce serait la seule occasion. Autant ne pas la rater. Leur anniversaire de rencontre avait Ă©tĂ© gĂąchĂ© par ce fait-divers sordide. On pense toujours que ça n’arrive qu’aux autres. HĂ©las pour Vanessa, son prince charmant s’était rapidement transformĂ© en de se rendre Ă  l’hĂŽpital, Pauline et Jess Ă©taient passĂ© dans une Ă©picerie acheter les pĂątes de fruits prĂ©fĂ©rĂ©s de sa mĂšre. Jess avait des souvenirs avec Vanessa. Elles en mangeaient pour fĂȘter des Ă©vĂ©nements. La derniĂšre fois c’était pour la rĂ©ussite de son bac. Jess gardait un lien nourricier avec sa chambre fut facile Ă  trouver, Elise avait donnĂ© les bons renseignements. En revanche Jess faillit s’évanouir en voyant le visage dĂ©formĂ© et tumĂ©fiĂ© par les coups. Elle avait la lĂšvre fendue et gonflĂ©e. Les yeux rouges et injectĂ©s de sang, des points de suture sur l’arcade sourciliĂšre. Le nez avait Ă©tĂ© cassĂ©. Vanessa portait sur elle toute la violence de la scĂšne entre elle et fut un choc aussi pour Vanessa de revoir Jess dans ces conditions. Les vellĂ©itĂ©s de Jess en matiĂšre d’excuses s’étaient Ă©vanouies devant l’ les salutations d’usage et les remerciements pour les confiseries, Vanessa leur proposa de s’asseoir. Elle Ă©tait seule dans sa chambre. Jess approcha sa chaise du lit de sa mĂšre. Pauline Ă©tait restĂ©e en retrait, debout. Maman, avant de se parler je voudrais te prĂ©senter Pauline.– Ce n’est pas ta patronne ?– C’est plus que ça maman. C’est ma compagne.– Ah !– Tu es choquĂ©e ?– ChoquĂ©e par quoi ?– De me voir en couple avec une femme ?– Non. Si tu es heureuse comme ça. Tu as grandi sans pĂšre et sans homme autour de toi. J’ai ma part de responsabilitĂ© aussi.– Alors pourquoi cet ah ?– Pauline a mon Ăąge. Tu m’as dĂ©jĂ  remplacĂ©e ?– N’importe quoi maman. Je ne suis pas venue pour qu’on se dispute. Tu ne trouves pas qu’on a dĂ©jĂ  trop souffert toi et moi ?– Si.– Maman c’est comme ça. J’aime Pauline et son Ăąge n’a rien Ă  voir avec toi. Ce sont les circonstances de la vie.– Et Lola ?– Tu es au courant pour Lola ?– Avec Elise on a vu le bracelet avec le cƓur fendu que tu lui as offert. Et Elise m’a dit que vous vous Ă©tiez revues en ville. Je sais aussi que Lola a quittĂ© Romain et que depuis elle est officiellement cĂ©libataire. On pensait avec Elise que vous Ă©tiez ensemble.– Lola ne parle pas Ă  sa mĂšre ?– Lola est comme toi assez secrĂšte sur ce sujet. Elise lui a demandĂ© mais elle a rĂ©pondu que ça ne la regardait pas.– Disons que Lola a Ă©tĂ© mon premier amour. Mais c’est fini entre nous.– Jess je voulais te prĂ©senter mes excuses. Je n’aurais jamais dĂ» te mettre dehors comme je l’ai fait. Si tu savais comme je le regrette.– Pourquoi tu ne m’as pas appelĂ© au tĂ©lĂ©phone pour me le dire ?– Je ne pouvais pas.– Ah bon ?– Je me suis fait rouler dans la farine avec Kevin. Il a su me sĂ©duire en me sortant le grand jeu. Les mots d’amour, les bouquets de fleur, la vie Ă  deux, un enfant. Il m’a isolĂ© et su me couper de toi sans que je ne m’en aperçoive. Et dĂšs que j’ai quittĂ© l’appartement l’enfer a commencĂ©. D’abord des insultes et des dĂ©nigrements. Et puis une gifle.– Je ne sais pas si j’ai envie de tout savoir maman, dit Jess en rĂ©primant un sanglot. Tu as vu dans quel Ă©tat il t’a mis ?– C’est parce que j’ai voulu le quitter. Elise s’est rendu compte des coups car j’avais des bleus partout. Je lui ai parlĂ© et elle m’a conseillĂ© de voir l’assistante sociale du personnel. J’ai portĂ© plainte contre lui et c’est ça qui a dĂ©clenchĂ© sa crise de rage. Maintenant je suis Ă  la rue, sans logement, enceinte de lui qui ne reconnaitra pas la petite.– Mais comment tu as pu ĂȘtre aussi aveugle ?– J’étais tellement dĂ©sespĂ©rĂ©e par ton dĂ©part, j’ai fait n’importe quoi. C’est sĂ»r je l’ai payĂ© cher.– A croire que tu aimes galĂ©rer pour te mettre dans des embrouilles pareilles. Tu vas faire quoi pour le logement ?– Notre ancien appartement a Ă©tĂ© relouĂ©. Je ne sais pas. Dans l’immĂ©diat je vais vivre chez Elise. Puis ce sera l’hĂŽtel social ou une foyer. Qu’est-ce que tu veux que je trouve seule avec ma paie ? Et mĂȘme si je suis prioritaire pour une demande d’HLM ça va prendre des annĂ©es. Je n’aurais jamais dĂ» rĂ©silier le bail.– C’est certain que ta connerie tu vas te la manger pendant des annĂ©es.– Si je peux me permettre d’intervenir, dit Pauline, vous pouvez vous loger dans le privĂ© mĂȘme avec vos revenus. Il faudrait faire une demande d’aide personnalisĂ©e au logement. Avec un enfant Ă  charge vous ĂȘtes certainement bĂ©nĂ©ficiaire. Vous avez des propriĂ©taires qui achĂštent des biens afin d’allĂ©ger leurs impĂŽts et se crĂ©er une rente. Vous avez un profil qui peut les intĂ©resser.– Ah bon ? Je vois mal des bailleurs faire dans le social.– DĂ©trompez-vous ! D’ailleurs Jess tu devrais penser Ă  t’acheter ce type de bien. Tu pourrais le louer Ă  ta mĂšre.– Tu as raison Pauline, je devrais l’envisager.– Ne te mets pas un crĂ©dit sur le dos pour moi Jess. Avec ton petit salaire rien ne dit que le banquier va te prĂȘter l’argent.– Maman tu n’as pas entendu ce qu’à dit Pauline. Si je dois penser Ă  acheter ce type de bien c’est parce que je vais payer beaucoup d’impĂŽts. Je gagne trĂšs bien ma vie tu sais.– Ah oui ? Comment c’est possible.– Parce que Pauline n’est plus ma patronne, nous sommes associĂ©es. »Vanessa fondit en larmes. C’étaient trop d’émotions pour elle. Laisser passer l'orage chapitre 32 On frappa Ă  la porte. Vanessa se pencha sur la table de nuit pour prendre un mouchoir afin de s’essuyer le visage. C’était la sage-femme qui venait pour poser un monitoring. Jess proposa de sortir mais Vanessa refusa. Tu vas entendre le cƓur de ta petite sƓur ». En deux temps trois mouvements la sangle avait Ă©tĂ© mise et le capteur posĂ©. Le bruit d’un galop d’un cheval envahit la sage-femme nota le nom de sa patiente ainsi que l’heure de la pose et resta quelques minutes afin de s’assurer que tout allait bien. Elle reviendrait dans une demi-heure. La grossesse de Vanessa devenait brutalement concrĂšte pour Jess. Elle prenait conscience de la venue de cette petite sƓur comme l’appelait dĂ©jĂ  tendrement Vanessa. Durant le temps de l’enregistrement la discussion prit un tour moins voulait tout savoir de la vie de Jess. OĂč elle habitait ? En quoi consistait son travail ? La mĂšre reconnut que la fille avait eu raison de ne pas continuer ses Ă©tudes. Elle avait eu une rĂ©ussite rapide grĂące Ă  Pauline. Vanessa la remercia d’avoir Ă©tĂ© lĂ  quand Jess en avait eu besoin. Elle regrettait dĂ©jĂ  sa rĂ©flexion sur Pauline. Une amante ne remplace pas une mĂšre mĂȘme si la relation entre femmes peut parfois prendre ce la sage-femme revint Jess demanda Ă  quoi correspondaient les deux courbes. L’une captait les contractions et Vanessa en avait. Et l’autre enregistrait le rythme cardiaque fƓtal qui battait entre 120 et 160 battements par minute. Le double d’un cƓur d’adulte. On vĂ©rifiait ainsi la bonne vitalitĂ© du bĂ©bĂ©. Le rythme Ă©tait normal. En revanche il y avait des contractions encore irrĂ©guliĂšres et espacĂ©es. Elle reviendrait avec le mĂ©decin toute Ă  l’heure pour une visite et faire le point avec remarqua pendant que la sage-femme essuyait le gel du ventre de Vanessa des bosses. C’était le bĂ©bĂ© qui donnait des coups de pied. Vanessa proposa Ă  Jess de la toucher afin qu’elle les ressente. Jess s’exĂ©cuta. Elle fut bouleversĂ©e de sentir cette petite vie sous ses doigts. C’était incroyable de sentir le bĂ©bĂ© bouger. Jess eut envie de se prĂ©cipiter dans les bras de sa mĂšre pour un cĂąlin mais elle se retint Ă  cause des mit fin Ă  la visite car elle voyait Jess submergĂ©e elle aussi par les Ă©motions. Vanessa devait se reposer. Et le mĂ©decin n’allait pas tarder Ă  arriver. Jess promit de rappeler sa mĂšre pour prendre de ses nouvelles. En sortant elles croisĂšrent Elise qui venait elle aussi rendre visite Ă  Vanessa. En fait tout l’hĂŽpital avait Ă©tĂ© mis au courant. Et le dĂ©filĂ©e dans la chambre de Vanessa ne faisait que commencer. Elles partaient au bon le chemin du retour, Jess laissa Ă©clater sa peine. Elle s’était retenue devant sa mĂšre mais pas devant Pauline. Celle-ci reconnut que sa mĂšre avait Ă©tĂ© bien amochĂ©e. Elle Ă©tait surtout prĂ©occupĂ©e par les aspects matĂ©riels. En particulier celui du logement. Pauline Ă©tait sĂ©rieuse quand elle parlait Ă  Jess d’investir dans la proposa Ă©galement de faire un dĂ©tour avant de rentrer. Il y avait un projet immobilier qui se rĂ©alisait non loin du bureau. La ville avait ouvert les portes aux investisseurs depuis que la SNCF avait ouvert une gare car un gros pĂŽle universitaire avait installĂ© son campus non loin de lĂ . Il y avait des opportunitĂ©s car au moment de la revente la plus-value serait juteuse. Et entre temps Jess aurait allĂ©gĂ© son impĂŽt sur le revenu tout en se crĂ©ant du nouveau pour Jess qui apprĂ©ciait de s’initier aux revenus locatifs grĂące aux montages autorisĂ©s par la loi. Pauline avait des vues sur un appartement. Elle en possĂ©dait dĂ©jĂ  d’autres. En fait elle avait envie que Jess commence elle aussi Ă  en acheter Ă  crĂ©dit. Les loyers encaissĂ©s paieraient les mensualitĂ©s. C’était surtout un investissement sĂ»r pour l’ ne se voyait pas travailler encore des annĂ©es mĂȘme si elle aimait ça. Elle souhaitait un jour vivre de ses rentes et profiter de l’existence. Son objectif Ă©tait d’ici une quinzaine d’annĂ©es avoir amassĂ© suffisamment de capital pour vivre de ses intĂ©rĂȘts. Elle avait commencĂ© tĂŽt et s’était imposĂ© un rythme infernal. PlutĂŽt que d’arriver usĂ©e Ă  la retraite, elle comptait s’arrĂȘter quand elle sentirait qu’elle avait fait le tour de la Ă  la vitesse oĂč Ă©voluait le monde et les relations sociales, ce temps arriverait assez rapidement. Depuis qu’elle avait rencontrĂ© Jess ses prioritĂ©s avaient changĂ©. Elle aimait partager et transmettre. Mais elle aimait aussi prendre son temps et construire sa vie intime et de femme. Le travail ne mĂ©ritait pas qu’on lui sacrifie tout. Un rééquilibrage devenait nĂ©cessaire. Et la visite Ă  Vanessa avait Ă©tĂ© de ce point de vue assez partageait le point de vue Pauline. Elle avait assez vu sa mĂšre compter l’argent quand elle Ă©tait enfant et s’inquiĂ©ter de ses fins de mois. MĂȘme si l’argent n’était pas un but en soi, quand matĂ©riellement on a Ă©tĂ© en insĂ©curitĂ© ça rassure d’en avoir devant soi. D’ailleurs elle regrettait que sa mĂšre durant toutes ces annĂ©es oĂč elle avait payĂ© un loyer n’ait pas pensĂ© Ă  acheter un logement. Celui lui aurait Ă©vitĂ© d’ĂȘtre aujourd’hui Ă  la les immeubles encore en chantier, un bureau de vente Ă©tait ouvert. Le commercial Ă©tait seul Ă  son bureau. Elles dĂ©cidĂšrent de rentrer se renseigner. Le vendeur connaissait bien les diffĂ©rentes dispositions lĂ©gislatives. Il restait encore beaucoup d’appartements Ă  vendre car une deuxiĂšme tranche venait d’ĂȘtre lancĂ©e. Il fallait compter dix-huit mois avant livraison. C’était le bon moment pour Jess de se lui conseilla de prendre un studio. C’était le produit idĂ©al pour le louer aux Ă©tudiants. Il y aurait peu de temps oĂč le bien serait inoccupĂ©. Surtout si le jeune avait un travail Ă  cĂŽtĂ© et un cursus de trois ou cinq ans aprĂšs le bac. Jess sous l’impulsion de Pauline prit une option. Pauline lui donna encore quelques conseils pour bien le choisir parmi ceux existants. De toute maniĂšre tant que la banque n’avait pas accordĂ© le prĂȘt rien n’était rentrant chez elles, Jess n’en revenait pas de sa journĂ©e. Elle remercia Pauline de l’avoir encouragĂ©e Ă  devenir propriĂ©taire. Pauline Ă©tait contente aussi pour elle. Quant Ă  Vanessa, elle avait reçu un mandat pour un appartement de trois piĂšces dans un Ă©tat assez dĂ©labrĂ©. C’est un bailleur qui vendait son bien dĂ©gradĂ© par des locataires indĂ©licats. Il ne cherchait pas Ă  faire de plus-value mais Ă  se dĂ©barrasser rapidement de cet appartement qui ne lui avait apportĂ© que des ennuis. Il Ă©tait Ă  vendre Ă  la moitiĂ© du prix du marchĂ© car il y avait de gros travaux de rĂ©novation Ă  dit que sa mĂšre n’avait pas les moyens de refaire cet appartement. Pauline lui expliqua qu’elle connaissait quelqu’un » avec lequel elle travaillait. C’est aussi comme ça qu’elle avait pu s’acheter des appartements. AchetĂ© au dĂ©part une bouchĂ©e de pain et refait ensuite Ă  moindre coĂ»t car payĂ© de la main Ă  la main, elle gagnait de l’argent Ă  la revente. C’est ce bras de levier qui lui avait permis d’en acquĂ©rir autant. Certes pas trĂšs lĂ©gal mais c’était dans le cadre total le bien lui revenait Ă  70% de sa valeur. Vanessa devrait commencer Ă  rĂ©flĂ©chir Ă  l’accession Ă  la propriĂ©tĂ© et se protĂ©ger de ce cĂŽtĂ©-lĂ . Ce serait bien de lui en reparler assez rapidement car Pauline ne pourrait pas garder le mandat sous le coude lui dit que c’était dommage de ne pas lui en avoir parlĂ© avant car elle n’aurait pas achetĂ© le studio mais plutĂŽt cet appartement pour loger sa mĂšre. Pauline lui sourit. Louer, sa mĂšre trouverait mais lĂ  elle lui parlait d’acheter. Sauf Ă  payer pour elle. Mais est-ce que Vanessa l’accepterait de Jess ? Jess devait commencer Ă  avoir la bonne distance avec sa mĂšre. Lui laisser aussi ses responsabilitĂ©s au moment oĂč elle Ă©tait mĂšre une nouvelle savait que Vanessa l’avait placĂ©e dans une rivalitĂ© inconsciente avec elle. Il ne fallait pas qu’elle se sente infantilisĂ©e par sa fille. Et Jess ne devait pas culpabiliser des choix de vie de sa mĂšre. Elle l’aiderait Ă  se loger, s’il le faut financiĂšrement aussi. Mais elle ne substituerait pas Ă  elle pour prendre des un coup de fil qui interrompit leur discussion. Laisser passer l'orage chapitre 33 C’était le portable de Jess. Vanessa avait des contractions de plus en plus rapprochĂ©es. Le mĂ©decin qui l’avait examinĂ©e avait constatĂ© aussi des modifications du col. Par mesure de prudence, on la descendait en salle de naissances pour lui administrer un traitement par perfusion qui devait arrĂȘter la menace d’accouchement prĂ©maturĂ©. Jess demanda Ă  sa mĂšre ce qui arriverait si on ne pouvait pas bloquer les contractions. Vanessa se voulut rassurante. Jess Ă©tait nĂ©e Ă  terme c’était juste une fausse ne sut pas trop quoi dire pour rĂ©conforter Jess. Elle lui proposa de se laver puis de diner. Demain c’était leur jour de repos et elles n’avaient rien prĂ©vu de particulier. Elles savaient s’amĂ©nager des temps de pause pour que leurs corps ne les lĂąchent pas. De toute maniĂšre Vanessa Ă©tait entre de bonnes mains. Et elles Ă©taient impuissantes Ă  l’aider dans cette qu’elles Ă©taient Ă  table, la sonnerie du tĂ©lĂ©phone de Jess retentit Ă  nouveau. C’était un numĂ©ro inconnu qui s’affichait. Elle dĂ©crocha. C’était une sage-femme qui appelait. Vanessa Ă©tait en travail et elle souhaitait la prĂ©sence de Jess Ă  ses cĂŽtĂ©s. Ce serait bien de venir rapidement car l’accouchement pouvait se produire rapidement. Jess raccrocha lui proposa de l’accompagner. Elle resterait dans la salle d’attente. Quand elles arrivĂšrent Ă  la maternitĂ© vers vingt heures, l’endroit semblait dĂ©sert. Elles se dirigĂšrent avec les panneaux Ă  l’entrĂ©e qui indiquaient de suivre la couleur verte sur les murs. Effectivement au bout d’un long couloir, elles aperçurent au-dessus d’un sens interdit collĂ© sur une porte battante en grosses lettres les mots salle de naissances ». Sur le mur un interphone. Jess voix lui demanda ce qu’elle voulait. Elle se prĂ©senta et un j’arrive » rĂ©sonna dans le micro. C’était une femme habillĂ©e en tenue de bloc avec une blouse blanche par-dessus. Elle se prĂ©senta par son prĂ©nom et sa fonction. Elle Ă©tait l’aide-soignante. Elle indiqua Ă  Jess un casier dans lequel mettre sa veste. Et lui tendit une surblouse et une charlotte. Jess s’exĂ©cuta malgrĂ© le stress et le malaise qu’elle parvenait difficilement Ă  contrĂŽler. Puis se passa les mains au gel venait d’avoir la pĂ©ridurale. Les douleurs avaient disparu. Elle accueillit sa fille avec joie. Jess observa la salle. Il y avait du matĂ©riel et des tuyaux, un lavabo et une paillasse. C’était Ă  la fois un mini-bloc et un endroit assez simple. Sa mĂšre Ă©tait couchĂ©e sur une table confortable. Jess en avait vu dans des Ă©missions de tĂ©lĂ©rĂ©alitĂ©, elle avait l’impression qu’une camĂ©ra les observait. Mais en fait elle Ă©tait bien dans la rĂ©alitĂ©, celle de la naissance de sa petite lui demanda comment elle se sentait. Vanessa lui expliqua dans le menu ce qui s’était passĂ© depuis son dĂ©part. Puis ayant Ă©puisĂ© le sujet, elle en aborda un autre. Celui de Pauline. Vanessa reconnaissait que la diffĂ©rence d’ñge l’avait perturbĂ©e. Cependant elle devait admettre que cette rencontre avec elle avait trĂšs bĂ©nĂ©fique Ă  Jess. Elle Ă©tait devenue adulte, plus mature et surtout elle Ă©tait impressionnĂ©e par sa rĂ©ussite fait Vanessa apprĂ©ciait dĂ©jĂ  beaucoup Pauline. Elle avait Ă©tĂ© touchĂ©e par sa proposition d’aide. Et sa simplicitĂ© ainsi que sa discrĂ©tion l’avaient rassurĂ©e. Cette diffĂ©rence de gĂ©nĂ©ration avait aussi pour consĂ©quence que bru » et belle-mĂšre » avaient le mĂȘme Ăąge. C’était un peu dĂ©stabilisant pour Vanessa car quelle distance devait-elle mettre ? Jess commençait Ă  se sentir mal. La chaleur ? L’émotion ? Le fait une fois de plus de ne pas ĂȘtre Ă  sa place et de ne pas avoir su le dire Ă  sa mĂšre ?Elle n’eut pas le temps de trouver la rĂ©ponse que son corps parla pour elle. Elle pĂąlit et dut sortir prĂ©cipitamment avant de s’écrouler dans le couloir de la salle de naissances. Le personnel alertĂ© par le bruit sourd de la chute vint Ă  son secours. Heureusement c’était sans gravitĂ© car Jess sentant le malaise vagal arriver avait eu la bonne idĂ©e de se baisser pour s’asseoir. L’aide-soignante lui proposa de la suivre dans leur salle de dĂ©tente une fois qu’elle eut retrouvĂ© ses esprits. Elle lui proposa un verre d’eau et l’installa sur un fauteuil. Quand ça irait mieux elle pourrait rejoindre la salle d’attente. Ce n’était pas une bonne idĂ©e qu’elle retourne auprĂšs de sa depuis son lit avait tout entendu de la scĂšne. De son cĂŽtĂ© le travail avancĂ©. D’ici une heure elle aurait accouchĂ©. Jess qui s’était remis de son malaise rĂ©cupĂ©ra sa veste dans le vestiaire et rejoignit Pauline. Elle lui raconta les Ă©vĂ©nements. Le mieux Ă©taient qu’elles attendent bout d’une demi-heure Jess vit sortir l’aide-soignante et elle revint avec une couveuse et un mĂ©decin. Elle s’adressa Ă  Jess pour lui dire que c’était le pĂ©diatre et que sa mĂšre Ă©tait sur le point d’accoucher. Il Ă©tait 22 heures. Elle reviendrait vers elle un peu plus tard. Pauline et Jess qui n’avaient pas bougĂ© de leur siĂšge se regardĂšrent. Tout allait si vite, c’en Ă©tait presque demanda Ă  Jess si elle connaissait le futur prĂ©nom du bĂ©bĂ©. Aucune idĂ©e car elle n’avait pas eu le temps de poser la question Ă  sa mĂšre. Etonnamment elles avaient Ă©tĂ© seules durant ces deux heures oĂč elles avaient attendu. Il se passa encore une heure avant que la porte ne s’ouvre Ă  nouveau. C’était le pĂ©diatre et l’aide-soignante toujours avec la couveuse. Vanessa avait mis au monde un enfant prĂ©maturĂ© qui nĂ©cessitait des soins en avant de partir dans le service, les deux soignants s’arrĂȘtĂšrent pour que Pauline et Jess contemplent quelques minutes cette petite fille d’à peine deux kilos vĂȘtue d’une couche et d’un bonnet en jersey. Il y avait des tuyaux partout. Elle Ă©tait nĂ©e Ă  22h15 et elle s’appelait Ella. Elles auraient aimĂ© s’attarder mais le service de pĂ©diatrie attendait ce nouveau-nĂ© pour le mettre en et Jess reprirent leur place sur le siĂšge car elles Ă©taient encore trop sous le coup de l’émotion pour rentrer. Jess raconta Ă  Pauline que sa mĂšre adorait cette chanson de France Gall. Quand elle Ă©tait petite elle se souvenait que sa mĂšre parodiait la chanteuse et l’imitait en play-back. Cela les faisait rigoler toutes les deux. Jess retrouvait le lien charnel avec sa mĂšre en Ă©voquant ces bons Ă©tait dĂ©jĂ  de retour. Elle proposa Ă  Jess de retourner voir sa mĂšre si elle le voulait. Pauline l’encouragea. Elles n’étaient plus Ă  une heure prĂšs pour rentrer. Jess recommença le mĂȘme cĂ©rĂ©monial de l’habillage. Vanessa se reposait dans la salle oĂč elle devait rester deux heures aprĂšs l’accouchement. Elle Ă©tait contente de revoir Jess et s’inquiĂ©ta de son malaise. C’était ne pouvait toujours pas serrer sa mĂšre contre elle. Aussi elle s’assit Ă  cĂŽtĂ© d’elle et lui prit la main. Vanessa lui sourit. Tu as pu voir ta petite sƓur ? » Oui maman, elle est belle Ella ». Le prĂ©nom plaisait Ă  Jess. Elles se mirent Ă  fredonner en chƓur le refrain et s’éclatĂšrent de rire. Leur complicitĂ© Ă©tait intacte. Vanessa lui expliqua les horaires de visite et elle aimerait que demain elles aillent ensemble voir Ella. Vanessa compter l’allaiter. Le mieux Ă©tait de se tenir au courant. Jess s’adapterait aux horaires, elle Ă©tait de congĂ© le prit congĂ© de sa mĂšre car la sage-femme venait d’entrer dans la chambre pour vĂ©rifier les saignements. Elle rejoignit Pauline dans la salle d’attente. Elles pouvaient aller se coucher. Elles Ă©taient trop bouleversĂ©es pour Ă©changer quoi que ce soit. Chacune resta dans ses pensĂ©es jusqu’à l’arrivĂ©e Ă  l’ Ă©tait environ une heure du matin. Pauline entraina Jess dans sa chambre oĂč elles firent l’amour. Elles s’écroulĂšrent de fatigue et d’émotions. Elles n’avaient qu’une hĂąte. Revoir Ella. Laisser passer l'orage chapitre 34 Pauline, exceptionnellement, avait dormi avec Jess. Elles se levĂšrent Ă  neuf heures. Durant le petit dĂ©jeuner elles revinrent sur leur journĂ©e de la veille. Jess devait prendre rendez-vous avec son conseiller bancaire pour une demande de prĂȘt. Quant Ă  Pauline elle allait contacter son bricoleur pour la remise en Ă©tat de l’appartement. C’était une bonne affaire Ă  saisir car l’appartement Ă©tait situĂ© dans un bon quartier. MĂȘme si Vanessa ne le prenait pas, elle l’achĂšterait. Pauline ne se refaisait pas, c’était une femme d’ Ă©videmment elles parlĂšrent de la naissance d’Ella. Jess avait Ă©tĂ© surtout marquĂ©e par la petitesse du bĂ©bĂ©. A cause du bonnet elle n’avait pas vu la couleur des cheveux. Elle revoyait encore son corps tonique avec ses bras qui s’agitaient alors que ses jambes se tendaient. Cette naissance lui avait fait oublier sa colĂšre car elle avait repris le lien avec sa mĂšre comme si de rien n’était. Comme sur une ardoise magique Jess avait tout effacĂ© de sa mĂ©moire ou presque avec fin de matinĂ©e une fois les affaires courantes expĂ©diĂ©es, Pauline proposa de se rendre en ville afin d’acheter un cadeau pour Ella. Elle pensait Ă  de la layette car Vanessa n’avait sans doute pas prĂ©vu d’accoucher si tĂŽt. Jess approuva. Dans le magasin elles demandĂšrent conseil Ă  la vendeuse. En plus des vĂȘtements elle leur recommanda aussi du linge pour le bain. De toute maniĂšre mĂȘme si la maman en avait, on en avait toujours l’usage avec un rentrĂšrent et attendirent le coup de fil de Vanessa sur le canapĂ© aprĂšs avoir dĂ©jeunĂ©. Elles seraient bien sorties se promener mais avec les giboulĂ©es du mois de mars, les averses frĂ©quentes Ă©taient dissuasives. Il Ă©tait 16 heures et toujours pas de nouvelles de Vanessa. Jess commençait Ă  s’inquiĂ©ter. C’était largement l’heure des visites Ă  l’hĂŽpital et Vanessa aurait dĂ©jĂ  dĂ» n’y tenant plus appela sa mĂšre. Mais aprĂšs quelques sonneries elle entendit le message de son rĂ©pondeur. C’était bizarre et inattendu. Pauline Ă©tait aussi Ă©tonnĂ©e qu’elle de cette situation. Depuis samedi que Vanessa Ă©tait remontĂ©e Ă  la surface, dans leur vie ce n’était que tourbillon. Laisser passer l’orage aurait dit Vanessa. Mais lĂ  on Ă©tait en plein conseilla Ă  Jess d’appeler le service afin d’avoir des nouvelles. Elles trouvĂšrent le numĂ©ro de la maternitĂ© sur le net ainsi que celui du service oĂč Ă©tait hospitalisĂ©e Vanessa. Au bout du fil une voix jeune. Jess se prĂ©senta et expliqua qu’elle n’arrivait pas Ă  joindre sa mĂšre. Il y eut un silence puis en fond une autre voix qui disait Ă  la jeune femme de ne pas donner d’informations, c’est elle qui s’en sentit Ă  la voix plus autoritaire que la prĂ©cĂ©dente qu’elle avait une cadre du service au bout du fil. Effectivement celle-ci se prĂ©senta comme telle. Elle expliqua Ă  Jess qu’elle ne pouvait pas lui parler au tĂ©lĂ©phone car ne pouvant vĂ©rifier son identitĂ©, elle Ă©tait tenue au secret professionnel. Cependant si Jess pouvait venir Ă  la maternitĂ© maintenant elle aimerait la recevoir. Elle lui indiqua oĂč Ă©tait son bureau et l’ et Pauline en Ă©taient bouche bĂ©e. Il s’était passĂ© quelque chose de grave. Elles pensĂšrent immĂ©diatement Ă  Ella. Elles prirent leurs cadeaux et en route pour l’hĂŽpital. La cadre les attendait dans son bureau, elle avait laissĂ© la porte ouverte car elle guettait Jess. Elle ne s’étonna pas de recevoir un couple de femmes. Elle les invita Ă  entrer et fermer la porte derriĂšre elles puis elles s’ cadre voulut savoir ce que Jess connaissait de l’histoire de sa mĂšre avec Kevin. Jess lui raconta ce qu’Elise lui avait rapportĂ©. En fait c’était plus complexe que ça. Vanessa avait bien portĂ© plainte contre Kevin mais elle l’avait aussi retirĂ©e pensant que dĂ©mĂ©nager suffirait Ă  rĂ©gler l’affaire. Il lui avait mis la pression, disant qu’à cause d’elle, il allait perdre la garde de ses autres enfants. Vanessa s’était laissĂ© embobiner et avait acceptĂ© sa soir aprĂšs l’accouchement, Vanessa avait appelĂ© Kevin une fois remontĂ©e dans sa chambre pour lui annoncer la nouvelle. Pourtant Vanessa savait qu’il Ă©tait violent. Elle lui avait donnĂ© le numĂ©ro de sa chambre et il avait attendu l’heure des visites pour la voir. Vanessa n’avait alertĂ© personne de ce coup de fil sachant qu’elle avait pris un risque. Et l’aprĂšs-midi mĂȘme si le personnel est attentif car on savait qu’il pouvait venir, personne ne l’avait vu rentrer dans la piĂšce. Ce sont les hurlements de Vanessa qui les avaient l’avait poignardĂ© Ă  plusieurs reprises et avait rĂ©ussi Ă  s’enfuir. Heureusement une infirmiĂšre avait eu le rĂ©flexe d’appeler la sĂ©curitĂ© et il avait Ă©tĂ© arrĂȘtĂ© dans un couloir par les hommes du poste de contrĂŽle. Il avait Ă©tĂ© facilement identifiable Ă  cause du sang qu’il avait sur lui. A cet instant la cadre arrĂȘta son rĂ©cit car Jess fondit en larmes Ă  cause de l’effroi que ce rĂ©cit avait suscitĂ© en allait sa mĂšre ? Elle Ă©tait en rĂ©animation dans un Ă©tat grave, plongĂ©e dans un coma artificiel. Elise avait livrĂ© en partie la clĂ© de l’histoire. Effectivement Kevin n’était pas le pĂšre d’Ella. Vanessa n’avait pas fait suivre sa grossesse non plus. Cette enfant Ă©tait nĂ©e Ă  terme. Ce qui Ă©tait trompeur c’est qu’elle Ă©tait de trĂšs petit poids. Mais ce n’était pas grave maintenant qu’elle Ă©tait sortie de l’utĂ©rus maternel, il suffirait de bien l’alimenter. Mais alors qui Ă©tait le pĂšre demanda Jess ?La cadre fut gĂȘnĂ©e de donner ce dĂ©tail sur la sexualitĂ© de sa mĂšre. En fait elle Ă©tait enceinte depuis la fin de l’étĂ©, vraisemblablement c’était durant ces vacances que cette enfant avait Ă©tĂ© conçue. VoilĂ  pourquoi Vanessa lui avait dit qu’elle avait fait n’importe quoi. VoilĂ  pourquoi aussi elle avait jetĂ© son dĂ©volu sur Kevin et tout Ă©tait allĂ© aussi vite. MĂȘme si ça ne justifiait pas sa violence, ça l’expliquait. Il avait compris que Vanessa cherchait Ă  lui faire endosser une paternitĂ© qui n’était pas la ciel s’abattait sur leurs tĂȘtes. Jess demanda ce qui allait se passer pour Ella car sa mĂšre n’allait pas pouvoir s’en occuper. Pour le moment elle resterait hospitalisĂ©e en pĂ©diatrie. Jess pourrait aller la voir si elle le voulait car sa petite sƓur allait souffrir de l’absence de sa mĂšre. AprĂšs l’entretien elle l’accompagnerait. La prioritĂ© c’était Vanessa. Les prochains jours allaient ĂȘtre avait compris que sa mĂšre ne s’en sortirait certainement pas. Que deviendrait Ella si Vanessa dĂ©cĂ©dait ? Comme Vanessa n’avait rien anticipĂ© ce serait au juge des tutelles de dĂ©cider. Jess Ă©tant majeure elle pourrait demander sa garde puisque le pĂšre est inconnu. Ses grands-parents maternels aussi ont des droits. Jess balaya l’hypothĂšse car Vanessa avait coupĂ© les ponts avec eux depuis sa naissance. Sinon ce serait l’aide sociale Ă  l’enfance et l’ se regardĂšrent avec Pauline. C’était tout vu, elles n’avaient pas besoin de se parler. Il n’était pas question qu’Ella connaisse une enfance encore plus difficile que la leur. Elles avaient assez souffert comme ça pour ne pas la lui souhaiter. La cadre mit fin Ă  l’entretien et les emmena dans le service de personnel du service prit le relais avec Jess et Pauline. Elles furent habillĂ©es toutes les deux comme la veille et se lavĂšrent les mains avant de rentrer dans le service. Ella Ă©tait dans une chambre individuelle, habillĂ©e et dans un berceau. Jess donna ses cadeaux Ă  la jeune femme qui les accompagnait. C’était une infirmiĂšre. Elle la remercia car Vanessa n’avait rien laissĂ© comme affaires, heureusement que le service avait des dons pour s’occuper des enfants comme souleva de son berceau Ella qui avait les yeux grands ouverts. Elle la tendit Ă  Jess pour qu’elle la prenne dans ses bras. Quel poids plume s’exclama Jess ! Elle pesait 2200 grammes. Ce petit corps chaud contre elle la bouleversa. La soignante l’incita Ă  la mettre contre son Ă©paule afin qu’Ella respire son odeur. Ce qui leur arrivait Ă©tait violent, elles avaient besoin l’une comme l’autre de se se mit Ă  lui fredonner doucement la chanson qui portait son prĂ©nom. ImmĂ©diatement le corps du bĂ©bĂ© se dĂ©tendit, elle avait dĂ» l’entendre quand elle Ă©tait dans le ventre de sa mĂšre. Pauline Ă©tait attendrie de dĂ©couvrir une fibre aussi maternelle chez Jess. Celle-ci lui proposa de la tenir et de se prĂ©senter Ă  elle. Ella faisait partie de leur vie maintenant qu’elles le veuillent ou accueillaient cette petite fille qui n’avait pas eu le temps de connaitre sa mĂšre. Elles ne combleraient sans doute jamais cette absence mais elle ne la laissait pas seule avec. Elles l’aimaient les encouragea Ă  parler Ă  Ella et Ă  ĂȘtre prĂ©sente, elle en avait besoin. Elles pouvaient rester le temps qu’elles voulaient. Le service Ă©tait ouvert 24 heures sur 24 aux parents, il n’y avait aucune limitation pour prĂ©server le lien entre l’enfant et eux. MĂȘme si l’infirmiĂšre ne le disait pas, elle les considĂ©rait dĂ©jĂ  comme tels. D’ailleurs c’était bientĂŽt l’heure du biberon, Jess si elle en avait envie pourrait lui donner. Elle accepta. Laisser passer l'orage chapitre 35 Jess s’installa dans le fauteuil placĂ© dans le coin de la piĂšce. L’infirmiĂšre Ă©tait revenue avec un biberon. Elle expliqua Ă  Jess comment le mettre dans la bouche d’Ella en fonction du choix du dĂ©bit de la tĂ©tine. Jess s’étonna de la petite quantitĂ©. Son interlocutrice voyant qu’elle Ă©tait totalement ignorante en puĂ©riculture la rassura. C’était normal car Ella buvait toutes les trois heures et progressivement les doses augmenteraient en fonction de sa prise de poids. Jess avait tout Ă  apprendre en regarda sa grande sƓur tout en tĂ©tant avec aviditĂ©. Elle se sentait en sĂ©curitĂ© dans ses bras. L’infirmiĂšre qui l’observait la fĂ©licita car Ella jusque-lĂ  n’avait pas fini ses biberons s’endormant dessus. Jess se dĂ©couvrait une fibre maternelle et y prenait plaisir. Pauline s’émerveillait du naturel de Jess. Elle l’enviait de tenir ce bĂ©bĂ© entre ses bras. Alors que le biberon Ă©tait vide, Jess se leva du fauteuil et le posa sur la paillasse qui servait aussi de table Ă  langer. Puis elle prit Ella contre elle pour qu’elle puisse faire un il fallut changer la couche. L’infirmiĂšre lui montra les gestes pour nettoyer Ella, jeter la couche puis la remettre. La prochaine fois qu’elle viendrait ce serait elle qui s’en chargerait. Ella renvoyait Jess Ă  ses besoins fondamentaux, boire manger et dormir. Il commençait Ă  se faire tard et le lendemain elles travaillaient. AprĂšs avoir recouchĂ© Ella dans son berceau, elles s’en allĂšrent. C’était reposant pour elles de savoir que le personnel hospitalier veillait sur en avait presque oubliĂ© Vanessa. Elle n’avait pas demandĂ© Ă  la voir, se protĂ©geant de l’image abimĂ©e qu’elle aurait de sa mĂšre. En fait elle n’avait pas encore intĂ©grĂ© pleinement la nouvelle. Avec Ella, Jess n’avait pas pu rester longtemps dans la sidĂ©ration. Sa petite sƓur avait besoin d’elle. C’était cela aussi qui la poussait dans l’action. D’ailleurs demain elle irait travailler comme si de rien n’était alors qu’elle Ă©tait en Ă©tat de rentrant Pauline invita Jess Ă  prendre un bain avec elle. Elles avaient besoin de se retrouver toutes les deux. Comment gĂ©rer une situation qui nous dĂ©passe ? Elle Ă©tait en train de bouleverser leur vie Ă  jamais, les faisant sortir de la trajectoire initialement prĂ©vue. Accepter de prendre Ella c’était revoir leurs prioritĂ©s. Organiser leur vie autrement. Etaient-elles prĂȘtes ? C’était mignon de donner un biberon et changer une couche. Mais quand il fallait le faire de nuit, en plein sommeil alors que le lendemain une grosse journĂ©e de travail les attendait c’était autre chose ?N’allaient-elles pas regretter ? Cette enfant n’était pas leur choix. MĂȘme si elles avaient Ă©voquĂ© le dĂ©sir de maternitĂ© pour autant elles n’avaient pas de projet concret. Mais en mĂȘme temps savoir qu’Ella disparaitrait de leur vie alors que Vanessa peut-ĂȘtre ne survivrait pas Ă  ses blessures Ă©tait difficilement imaginable voire envisageable. Pauline avait encore le choix. Mais Jess ? Quoi qu’elle dĂ©cide le fardeau serait lourd Ă  porter. Elle n’avait pas eu le temps de dĂ©buter sa vie que dĂ©jĂ  elle se retrouvait Ă  rĂ©pĂ©ter celle de sa mĂšre qu’elle s’était jurĂ©e pourtant de ne pas tenta de la rassurer. DĂ©jĂ  elles Ă©taient deux. Ensuite matĂ©riellement, elles avaient de quoi subvenir aux besoins de cette enfant. Et si Jess voulait se donner Ă  fond dans le travail, moyennant finance il y avait des modes de garde adaptĂ©s Ă  ses horaires. De toute maniĂšre comment faisaient les mĂšres de famille ? Elles sacrifiaient leur carriĂšre rĂ©pondit lĂ  que leur diffĂ©rence devenait leur force. Pauline n’avait plus rien Ă  se prouver professionnellement. Elle avait suffisamment d’expĂ©rience pour trouver la bonne organisation entre vie privĂ©e et les vacances scolaires ? Comment ça allait s’organiser Ă  l’agence ? Pauline reconnut que ce serait sans doute source de conflits. Mais les enfants de Caroline et Bertrand grandissaient. Et Ella n’était pas encore scolarisĂ©e. D’ici lĂ  l’eau aurait coulĂ© sous les ponts. Jess en Ă©coutant Pauline avait le sentiment que toutes les questions avaient une rĂ©ponse. Comme si elle Ă©tait prĂȘte Ă  s’occuper d’ fait Jess Ă©tait partagĂ©e entre son dĂ©sir de jouir Ă©goĂŻstement des plaisirs de la vie. Et celui plus primal de la survie de l’espĂšce. Pauline lui avait exprimĂ© la vacuitĂ© de son existence. Leur rencontre Ă©tait survenue au moment oĂč elle ne savait plus quel sens elle donnait Ă  sa vie. Elle se sentait prĂȘte Ă  affronter cette Ă©preuve avec dinĂšrent avec appĂ©tit. Jess voulait passer voir Ella avant l’ouverture de l’agence car elle n’aurait pas le temps dans la journĂ©e. Elle Ă©tait en train de s’attacher Ă  elle. Le manque Ă©tait palpable. C’était tellement bouleversant pour elle de sentir ce petit ĂȘtre qui dĂ©pendait d’elle et en sĂ©curitĂ© dans ses bras. Pauline approuva la dĂ©cision de elle voulait, Pauline pouvait lui prendre un de ses rendez-vous extĂ©rieur. C’était une visite de chantier pour un ravalement. Pauline connaissait le prĂ©sident du conseil syndical. Elle abrĂšgerait pour ĂȘtre Ă  l’heure au sien. En jonglant un peu elle y arriverait. Elle excuserait Jess occupĂ©e par une urgence. Cela ne remettait pas en cause son sĂ©rieux ni la rĂ©putation de l’ apprĂ©cia la proposition mais la dĂ©clina. Elle avait aussi besoin de s’occuper l’esprit avec le travail. Elle sentait qu’elle perdait le contrĂŽle, c’était un moyen de le rĂ©cupĂ©rer. Et puis elle ne savait toujours pas si sa mĂšre allait s’en sortir. Autant ne pas commencer Ă  s’ soirĂ©e commençait et elles n’avaient envie de rien tellement ces Ă©vĂ©nements avaient Ă©tĂ© perturbants. Jess s’allongea en chien de fusil sur les genoux de Pauline. Elle Ă©tait littĂ©ralement vidĂ©e. Pauline lui caressait les cheveux en silence. Cela leur faisait du bien d’éprouver un peu de rĂ©pit. Jess commençait Ă  s’endormir quand son tĂ©lĂ©phone deux femmes se tĂ©tanisĂšrent sur le canapĂ©. C’était le service de rĂ©animation. MalgrĂ© l’intervention chirurgicale, l’état de Vanessa s’était dĂ©gradĂ©. Si elle voulait voir sa mĂšre c’était maintenant. La nouvelle tant redoutĂ©e venait de tomber. Elles repartirent pour l’hĂŽpital malgrĂ© la fatigue. Elles avaient l’impression d’un cauchemar l’entrĂ©e du service de rĂ©animation Jess sonna fĂ©brilement Ă  l’interphone. Elle se prĂ©senta. Une infirmiĂšre, l’air grave l’accueillit et l’habilla pour l’emmener auprĂšs de sa mĂšre. Dans la salle de rĂ©animation, un mĂ©decin Ă©tait en train de rĂ©gler le dĂ©bit d’une seringue Ă©lectrique. Vanessa Ă©tait livide, un drap remontĂ© jusqu’au visage encore plus tumĂ©fiĂ© que la veille. C’est Ă  peine si Jess la se prĂ©cipita vers sa mĂšre en pleurs. Maman, ne t’en va pas. Ella a besoin de toi. » Vanessa Ă©tait dans le coma. Le mĂ©decin assura Jess que Vanessa l’entendait. Il lui laissait un moment seul Ă  seul avec sa mĂšre afin qu’elle lui dise au revoir. Il ne rentrait pas dans les dĂ©tails mĂ©dicaux mais des organes vitaux touchĂ©s n’avaient pu ĂȘtre rĂ©parĂ©s chirurgicalement. Elle pouvait la toucher si elle voulait, Vanessa ne ressentait plus la douleur. Il reviendrait dans un embrassa sa mĂšre et lui dit tout son amour pour elle. Elle s’en voulait d’ĂȘtre partie, elle s’accusait du sort de sa mĂšre. Puis elle sanglota comme une enfant, Ă©touffĂ©e par la culpabilitĂ©. C’était trop pour elle. A peine avait elle retrouvĂ© sa mĂšre qu’elle la perdait mĂ©decin revint. Ce n’était plus qu’une question d’heures. Est-ce que Jess voulait accompagner sa mĂšre ? C’était au-dessus de ses forces. Elle sentait que son esprit vacillait et que son corps comme pour la naissance d’Ella allait lui jouer des tours. Elle le remercia et s’en se jeta dans les bras de Pauline en lui proposa de rentrer. Elle n’eut pas le temps de le dire que l’infirmiĂšre appela Jess. C’était fini. Si elle voulait revoir sa mĂšre elle le pouvait. Elle proposa Ă  Pauline de l’accompagner si seule c’était trop difficile. Ainsi elles se recueillirent devant le corps de Vanessa quelques minutes. Jess ne put en supporter l’infirmiĂšre expliqua Ă  Jess les formalitĂ©s qui l’attendaient. Mais elle n’entendit rien car elle venait de s’évanouir. Laisser passer l'orage chapitre 36 Jess fut installĂ©e dans un fauteuil. Elle retrouva ses esprits difficilement. L’infirmiĂšre s’adressa Ă  Pauline. Le corps de Vanessa allait ĂȘtre transportĂ© Ă  la morgue. Le mieux Ă©tait qu’elles s’y rendent demain matin afin d’organiser les funĂ©railles avec les pompes funĂšbres. Vanessa Ă©tait connue de tout l’hĂŽpital. Elle-mĂȘme Ă©tait touchĂ©e de perdre sa collĂšgue dans ces conditions sordides. Elles ne devaient pas s’inquiĂ©ter la solidaritĂ© des soignants se manifesterait Ă  leur Ă©gard. Elles seraient aidĂ©es dans cette ramena Jess chez elles. Elles dormirent ensemble d’un sommeil de fuite. Elles se levĂšrent Ă©puisĂ©es, les yeux gonflĂ©s par les pleurs. Pauline appela Bertrand afin qu’il annule tous leurs rendez-vous pour la journĂ©e sans rentrer dans les dĂ©tails de la cause du dĂ©cĂšs. Il adressa toutes ses condolĂ©ances Ă  Jess. Pauline savait compter sur la morgue, Jess et Pauline furent Ă©tonnĂ©es de voir un groupe de soignants qui les attendait. La nouvelle s’était rĂ©pandue comme une trainĂ©e de poudre dans l’hĂŽpital. Elise embrassa Jess et pleura avec elle. Elle s’en voulait de n’avoir rien vu et d’avoir entrainĂ© Vanessa avec elle. La culpabilitĂ© Ă©tait aussi dans son camp. Le choix des pompes funĂšbres fut rapide. Il avait Ă©tĂ© suggĂ©rĂ© par le cadre de la morgue qui avait l’habitude de travailler avec eux. Leur prestation Ă©tait de qualitĂ© pour un prix n’aurait pas lieu tout de suite Ă  cause de l’autopsie car une enquĂȘte judiciaire avait Ă©tĂ© ouverte pour homicide volontaire. Kevin Ă©tait dĂ©jĂ  mis en dĂ©tention provisoire et il attendrait en prison son jugement. Jess Ă©tait impatiente de retrouver Ella, de la serrer contre elle. Sa petite sƓur ne devait pas comprendre ce qui lui arrivait. Jess en empathie avec elle Ă©prouvait le chagrin qu’elle devait ressentir face Ă  l’absence Ă©tait Ă©mue tout comme Jess par ce drame. Les questionnements de la veille Ă©taient dĂ©jĂ  balayĂ©s. C’était une Ă©vidence que Jess s’occuperait d’Ella. Pas question de rajouter Ă  cette petite fille un poids encore plus lourd Ă  porter. Pauline inconsciemment s’identifiait Ă  Ella et voulait Ă  tout prix la rĂ©parer de cette personnel de pĂ©diatrie avait Ă©tĂ© prĂ©venu du dĂ©cĂšs de Vanessa. Une psychologue diligentĂ©e par la direction de l’hĂŽpital avait mis en place un groupe de soutien Ă  tous ces collĂšgues choquĂ©s par l’agression dont avait Ă©tĂ© victime Vanessa dans l’enceinte de l’hĂŽpital. Quand on travaille avec de l’humain, les drames personnels sont en rĂ©sonnance avec d’autres problĂ©matiques. La frontiĂšre est parfois poreuse et mince. Parmi le personnel trĂšs fĂ©minisĂ©, d’autres agents devaient aussi avoir un conjoint psychologue avait aussi parlĂ© Ă  Ella. MĂȘme si ce n’était qu’un nouveau-nĂ© de quelques jours, il Ă©tait essentiel de mettre des mots sur des maux. Ella Ă  travers son corps avait ressenti l’absence. Elle mangeait mal en dehors du biberon donnĂ© par Jess. Elle ne pleurait pas pour exprimer ses besoins. C’est ce signe qui les inquiĂ©tait le Jess pĂ©nĂ©tra dans la chambre d’Ella celle-ci Ă©tait figĂ©e les yeux grands ouverts. Elle souleva le petit corps tonique qui immĂ©diatement au contact du corps de Jess se dĂ©tendit. Jess qui avait beaucoup pleurĂ© se sentit envahie d’une tristesse joyeuse avec Ella. Elle aimait dĂ©jĂ  Ă©normĂ©ment cette enfant. Elle s’assit dans le fauteuil et colla Ella contre elle. Au bout de quelques instants, la petite fille se mit Ă  hurler. Elle avait faim. L’infirmiĂšre alertĂ©e par le bruit alla chercher son biberon. Elle se jeta goulument dessus. La vie reprenait ses droits. Pendant quelques minutes Jess avait oubliĂ© la mort de sa l’heure du bain d’Ella. Si Jess voulait elle pouvait lui donner. L’infirmiĂšre fit couler l’eau dans une baignoire en plastique rangĂ©e sous la paillasse et s’assura de la bonne tempĂ©rature en plongeant son coude dedans. Puis Jess dĂ©shabilla Ella dont la couche Ă©tait pleine. Il fallut dĂ©jĂ  lui nettoyer les fesses avant de la plonger dans l’eau. Ella adorait le bain. Jess la tenait fermement. Avec ses petits bras Ella tapait d’excitation sur la surface de l’eau et s’étonnait des s’attendrissait devant ses mimiques. C’est incroyable la capacitĂ© qu’ont les enfants de vous ramener vers l’essentiel. Elles restĂšrent jusqu’en fin de matinĂ©e avec Ella. Jess Ă©prouva un grand coup de fatigue, elle exprima le besoin de rentrer s’allonger. Alors qu’elles sortaient du service de pĂ©diatrie, Elise en compagnie d’un homme les attendait. L’infirmiĂšre du service avait dĂ» les prĂ©venir de leur le directeur de l’hĂŽpital. Il voulait recevoir Jess et Pauline dans son bureau maintenant si elles Ă©taient disponibles. Elles acceptĂšrent. Une fois installĂ©es et assises devant un cafĂ© qui leur avait offert, il leur prĂ©senta toutes ses condolĂ©ances. Ce qui venait de se produire Ă©tait un Ă©lectrochoc pour tout l’hĂŽpital. Le personnel est victime de nombreuses violences et l’institution n’avait pas su protĂ©ger sa mĂšre. Kevin n’aurait jamais dĂ» entrer dans le service. Des mesures correctives seraient prises comme un interphone devant la porte d’ frais d’enterrement seraient pris en charge par l’hĂŽpital. C’était le minimum qu’il pouvait faire. Par ailleurs une cagnotte circulait pour Ella. Il voulait savoir si Jess avait pris une dĂ©cision. Elle allait rĂ©pondre quand Pauline lui coupa la parole. Ella resterait avec elles. Le directeur prit son tĂ©lĂ©phone et appela l’assistante sociale du personnel afin qu’elle s’occupe de saisir le juge des tutelles au plus vite. Pour le bien d’Ella il serait souhaitable que dĂšs que son Ă©tat de santĂ© permettait une sortie du service de pĂ©diatrie, elle puisse ĂȘtre accueillie dans chez part, Vanessa avait fait une demande de place en crĂšche du personnel pour Ella. Il l’avait acceptĂ©. Bien Ă©videmment si Jess souhaitait en bĂ©nĂ©ficier pour Ella, il serait heureux de lui conserver. Contrairement aux autres mĂšres, Jess n’avait pas vraiment eu le temps de s’y prĂ©parer ni de s’organiser. De toute maniĂšre depuis peu la crĂšche Ă©tait ouverte aux mĂšres de la ville, la seule diffĂ©rence Ă©taient les tarifs. LĂ  encore c’était celui qu’aurait payĂ© Vanessa qui lui serait de rĂ©animation avait eu raison, la solidaritĂ© fonctionnait Ă  plein. L’entretien prit fin. Quand la date des obsĂšques serait connue il fermerait le service de consultations durant la demi-journĂ©e pour que ses collĂšgues proches puissent s’y rendre. Jess et Pauline le remerciĂšrent et rentrĂšrent chez sortit du congĂ©lateur deux plats cuisinĂ©s. Depuis ce matin tout s’enchainait et elles ne touchaient plus terre. Jess remercia Pauline de sa prĂ©sence et son soutien. Elle lui demanda aussi si elle n’allait pas regretter son choix de garder Ella. Pauline lui rĂ©pondit qu’il ne s’agissait pas d’un choix mais d’une Ă©vidence. Le contraire serait voulut s’allonger aprĂšs le repas mais son esprit tournait Ă  cent mille Ă  l’heure. Des images de Vanessa lui apparaissaient en flash, c’était insupportable. Pauline lui demanda ce qu’elle pouvait faire pour l’aider. Jess n’avait pas envie de retourner tout de suite voir Ella. En fait elle avait besoin d’aller Ă  l’agence, retrouver un cadre rassurant. Pauline approuva. Son coup de fil du matin avait dĂ» tous les annonça leur venue par sms. Quand elles franchirent le pas de la porte, Caroline et Bertrand se prĂ©cipitĂšrent vers elles. Tout le monde pleurait. Pauline ferma l’agence pour une heure car les rendez-vous ayant Ă©tĂ© annulĂ©s, ils n’attendaient personne. Et dans la salle de dĂ©tente autour de boissons Pauline et Jess racontĂšrent toute l’ en resta mĂ©dusĂ©e. Pauline endosser l’habit maternel. Elle hallucinait. Quel revirement et quel chemin depuis qu’elle la connaissait ! Sa relation avec Jess l’avait mĂ©tamorphosĂ©e. Pauline avait pris Jess en photo avec son tĂ©lĂ©phone portable. Bertrand s’extasia devant Ella. Caroline fit remarquer que ce n’était pas le bon moment, quand Jess et Pauline s’associaient pour agrandir l’agence, d’envisager cette adoption. De quoi je me mĂȘle » tacla Bertrand. Si Jess et Pauline avaient un mode de garde, ça ne changerait rien ou presque puisque dĂ©jĂ  elles consacraient un nombre d’heures incalculable. Bertrand fĂ©licita Pauline de sa dĂ©cision. C’est ce non-dĂ©sir d’enfant qui les avait sĂ©parĂ©s. Il connaissait son ex-femme ainsi que ses fragilitĂ©s. Il Ă©tait heureux pour elle qu’enfin elle se sente prĂȘte. Ils eurent un regard complice qui n’échappa Ă  personne. Laisser passer l'orage chapitre 37 Ensuite ils discutĂšrent des jours Ă  venir. La date de l’enterrement Ă©tant encore inconnue elles conserveraient leur activitĂ© durant les prochains jours. Il faudrait naviguer Ă  vue mais comme elles avaient un jour de repos dans la semaine c’est celui-lĂ  qui servirait de variable d’ajustement pour recaser les rendez-vous qu’elles ignoraient encore c’est que le meurtre de Vanessa avait fait les titres de la presse locale. Jess en consultant ses mails professionnels juste avant de partir avait reçu des condolĂ©ances de la part de certains prestataires et prĂ©sidents de conseils syndicaux. Bertrand avait annoncĂ© le dĂ©cĂšs de la mĂšre de Jess pour justifier les annulations de rendez-vous. Et avec le nom de famille, le lien avait Ă©tĂ© immĂ©diat. MĂȘme si sur le coup ce fut un choc de savoir son drame en plein journal Ă©talĂ©, au moins cela lui faciliterait la situation quand il faudrait recommencer les et Jess retournĂšrent voir Ella. Cette fois-ci ce fut Pauline qui lui donna le biberon tandis que Jess les observait. Elle organisa les jours Ă  venir avec l’infirmiĂšre. Elle viendrait le matin pour donner le bain et le biberon. Et elle repasserait le soir pour un autre biberon et le change. Elle craignait trop si elle s’arrĂȘtait de s’effondrer. Travailler la maintenait dans l’action et elle aurait besoin de cette Ă©nergie pour s’occuper d’Ella. Chacun compose comme il peut avec sa nota les propositions de Jess afin qu’on l’attende sur ces deux crĂ©neaux. Ensuite elle la trouvait admirable avec sa petite sƓur, personne n’avait Ă  la juger. Ella Ă©tait lĂ  encore pour un moment, celui du juge qui rendrait sa dĂ©cision et celui d’Ella pour prendre du poids. Elle ne pesait plus que deux kilos, c’était encore insuffisant pour quitter le service. Elle rĂ©gulait mal sa tempĂ©rature interne et risquait aussi les hypoglycĂ©mies. Une surveillance mĂ©dicale Ă©tait encore nĂ©cessaire. A sa maniĂšre aussi Ella entamait le deuil de sa les deux semaines qui suivirent prĂ©cĂ©dant les obsĂšques, Jess se rendit deux fois par jour Ă  l’hĂŽpital oĂč Ella l’attendait. Elle avait repĂ©rĂ© la rĂ©gularitĂ© des venues et les infirmiĂšres racontaient Ă  Jess comment sa petite sƓur s’excitait quand l’heure arrivait. Ella et Jess commençaient Ă  tisser un lien fort et indĂ©fectible. Chacune s’accrochait Ă  l’autre pour tenir. Pauline venait le dimanche et le lundi. Ella s’attachait aussi Ă  l’agence, elles Ă©taient happĂ©es par le travail. Par moment Jess Ă©tait submergĂ©e par les pleurs mais elle se ressaisissait vite. Quand elle rentrait de l’hĂŽpital, elle Ă©tait Ă©puisĂ©e. Pauline l’attendait pour diner. Elles ne parvenaient plus Ă  faire l’amour. Elles avaient nĂ©anmoins des gestes tendres. Jess avait pris l’habitude de s’allonger sur le canapĂ© et de poser sa tĂȘte sur les genoux de Pauline tout en elle lui racontant les progrĂšs d’Ella. Elle prenait des photos de la petite et elles s’émerveillaient de ses nombreuses le corps fut rendu Ă  la famille, les obsĂšques furent fixĂ©es au lundi suivant. Vanessa Ă©tait connue et apprĂ©ciĂ©e car des centaines de personnes que Jess ne connaissait pas Ă©taient prĂ©sentes. CollĂšgues, patients, enfants des personnes ĂągĂ©es dont elle s’était occupĂ©e. C’était Ă©mouvant de la savoir si entourĂ©e pour ce dernier adieu. Vanessa n’étant pas croyante, la cĂ©rĂ©monie se dĂ©roula au cimetiĂšre avec la lecture de textes. Jess revit Lola qui Ă©tait venue avec sa mĂšre. Elle fut trĂšs touchĂ©e par cette marque d’ juge des tutelles se prononça sur la garde d’Ella durant son hospitalisation. Jess devenait sa tutrice, personne d’autre quelle n’en avait rĂ©clamĂ© la garde. La nouvelle arriva le lendemain des obsĂšques de Vanessa car l’assistante sociale avait fait valoir l’urgence de la et Jess Ă©taient aux anges. L’appartement de Pauline n’avait pas Ă©tĂ© prĂ©vu pour accueillir un enfant. Aussi dans un premier temps, le bureau de Pauline, situĂ© au mĂȘme Ă©tage du duplex que leur chambre, fut transformĂ© et amĂ©nagĂ©. Elles avaient optĂ© pour une chambre Ă©volutive avec lit Ă  barreaux en forme de courbes et Ă  tiroirs, commode et plan Ă  langer. Au-dessus un mobile en forme d’oiseaux et de branches pour Ă©veiller son avaient aussi complĂ©tĂ© sa garde-robe avec tubulette et gigoteuse. Ainsi que des vĂȘtements et autres bodys. Cette chambre devait ĂȘtre pour Ella un lieu de sĂ©rĂ©nitĂ©. Un fauteuil douillet pour lui donner le biberon complĂ©tait le mobilier. Quant Ă  la luminositĂ©, la fenĂȘtre Ă©tait Ă©quipĂ©e de volets roulants et double voilage. Enfin elles s’étaient dotĂ©es d’un babyphone indispensable quand elles n’étaient pas au mĂȘme Pauline ni Jess ne bĂ©nĂ©ficiaient de congĂ© de maternitĂ©. Il Ă©tait encore trop tĂŽt pour mettre Ella Ă  la crĂšche car cela retarderait sa socialisation. Il leur fallait envisager une solution innovante. FinanciĂšrement elles devaient travailler pour maintenir l’agence Ă  flot sinon elle coulait. Ce projet d’enfants n’était pas le leur mais elle l’ resta en tout six semaines dans le service de pĂ©diatrie. Elle avait eu beaucoup de mal Ă  prendre du poids. Sa mĂšre lui manquait. Et Jess ne venait pas suffisamment dans la journĂ©e. Sur les huit biberons elle en donnait deux ce n’était pas assez. Le pĂ©diatre que Jess avait rencontrĂ© avait insistĂ© sur la nĂ©cessitĂ© de donner un cadre rassurant Ă  Ella et de ne pas la confier trop tĂŽt Ă  une nourrice ou la crĂšche. Au mieux vers huit ou neuf mois. Ella Ă©tait marquĂ©e par l’abandon prĂ©coce. Et mĂȘme si Jess l’aimerait comme son enfant, elle ne remplacerait jamais sa Pauline qui trouva la solution. Il restait dans l’agence un bureau inoccupĂ© et plutĂŽt au calme. Elle l’amĂ©nagea en chambre pour Ella. Ainsi elles pourraient aller et venir et s’occuper d’elle. Quand elles seraient en rendez-vous extĂ©rieurs ensemble, Caroline ou Bertrand s’en occuperait. L’idĂ©e avait germĂ© alors que Pauline en discutait autour d’un cafĂ© avec Bertrand. Celui-ci racontait que sa femme Ă©touffait un peu Ă  la maison avec les enfants et qu’elle regrettait de ne pouvoir s’amĂ©nager un bureau Ă  domicile pour une activitĂ© en free-lance. Pourquoi pas l’inverse ?C’était une affaire de mois. Pauline comme Jess avaient revu leur organisation. Ce bĂ©bĂ© mettait beaucoup de joie et d’animation au cabinet. Caroline Ă©tait de bonne humeur et dĂšs qu’elle le pouvait elle rĂ©clamait de donner son biberon Ă  Ella ou de la changer. Finalement ce fut moins compliquĂ© Ă  mettre en place qu’elles ne le redoutaient. Ella Ă©tait une enfant facile Ă  vivre. La nuit elle les rĂ©veillait une Ă  deux fois mais elle se rendormait dĂšs le biberon et Pauline accusait la fatigue mais c’était aussi une telle Ă©motion pour elles que de sentir cette enfant leur rendre tout cet amour. Ella savait sĂ©duire son entourage. On ne pouvait rien lui refuser. Elle Ă©tait rieuse et affectueuse. Jess comme Pauline dĂ©couvraient les joies de la maternitĂ©. Lors des rendez-vous avec le pĂ©diatre pour les vaccins ou le suivi, elles Ă©taient fĂ©licitĂ©es pour leurs compĂ©tences maternelles. Ella se comportaient avec elles deux comme si c’étaient leurs l’instant elles ne s’étaient pas posĂ© la question de la place ni du nom. En fait c’est Ella qui choisirait. Cela viendrait spontanĂ©ment avec le langage. Les enfants ont des capacitĂ©s Ă  neuf mois Ella alla en crĂšche, Jess et Pauline avaient rĂ©ussi leur pari professionnel. Non seulement elles avaient gardĂ© leurs copropriĂ©tĂ©s mais elles en avaient acquis d’autres. Leur sĂ©rieux, la qualitĂ© des prestations et leurs tarifs les rendaient compĂ©titives et attractives. Pauline avait eu raison de dire Ă  Jess que ses revenus s’envoleraient. Jamais le cabinet n’avait dĂ©gagĂ© de tels bĂ©nĂ©fices. La prime annuelle avait mĂȘme qu’Ella Ă©tait lĂ , Pauline et Jess aspiraient Ă  un autre mode de vie. Pauline revit son patrimoine immobilier. Elle se concentra sur les biens les plus rentables et engagea Jess Ă  la suivre dans cette voie. En revendit certains qui ne tarderaient pas Ă  se dĂ©prĂ©cier en raison des avantages fiscaux qui disparaitraient. Avec l’argent elles s’achetĂšrent une rĂ©sidence secondaire en bord de mer qui Ă©tait Ă  deux heures de chez elles. Ainsi elles y passeraient leurs vacances et leurs 14 fĂ©vrier pour la Saint Valentin, Kevin toujours en dĂ©tention provisoire dans l’attente de son procĂšs se suicida en prison en criant tout son amour pour Vanessa. Jess comme Pauline furent abattue par sa lĂąchetĂ©. Il n’y aurait jamais de justice pour Vanessa et Kevin resterait Ă  jamais innocent pour la Ella eut un an, elles prirent conscience que cet anniversaire serait Ă  jamais marquĂ© par la mort de Vanessa. Elles dĂ©cidĂšrent de se marier ce mĂȘme jour pour se protĂ©ger l’une l’autre des alĂ©as de la vie. Ce fut une sobre cĂ©rĂ©monie en petit comitĂ©. Les mariĂ©es et les deux tĂ©moins Caroline et leur alliance, Ă  l’intĂ©rieur elles avaient gravĂ© cette phrase de Vanessa qui restait trĂšs prĂ©sente dans leur cƓur. On n’épouse pas son premier amour. » Biarritz Buenos Aires Bi s’abstenir Bonne Ă  rien, nulle en tout Bonus Caddy Girl Chaud bouillant Choix de vie Coeur brisĂ© Comme une boule de flipper CondamnĂ©e par amour Cure thermale DĂ©confinĂ©s, la dĂ©confiture Elle court, elle court la rumeur Envie Faites vos jeux, rien ne va plus !!! Faits divers Fantasme ou rĂ©alitĂ© FidĂ©litĂ© Garde du corps garde du coeur Histoires d’amour Il n’y a pas de voyageur sans bagage Indicible amour Insaisissable Insatisfaite permanente Ironie du sort L’accident La kinĂ© La manipulatrice La premiĂšre fois L’ascenseur La sirĂšne irlandaise Le capteur de rĂȘves Le crime Ă©tait plus que parfait Le grand hĂŽtel Le petit cahier vert Le pont aux cadenas Les mots que l’on ne dit pas Les sept chats bleus Les vraies valeurs L’üle du bonheur Le tĂ©lĂ©phone portable Ma jolie VRP Partir un jour ? PrĂȘte Ă  tout RĂ©sidence secondaire SacrĂ© mariage Sans jamais se voir Telle Ă©prise qui croyait prendre Tout droit Ă  l’échec Ulysse Un coach particulier Un fantĂŽme du passĂ© Une passion infinie Urgence pĂ©diatrique Une valse Ă  deux temps Vers le chemin de son coeur Vivons heureux, vivons cachĂ©s ? Week-end Rubicon Menu Amour virtuel, amour rĂ©el Assumation J’en veux encore Laisser passer l’orage – Tome 1 Laisser passer l’orage – Tome 2 Note de la claviste Secrets de famille – Tome 1 Secrets de famille – Tome 2 Une drĂŽle de fille Une parenthĂšse enchantĂ©e – Tome 1 Une parenthĂšse enchantĂ©e – Tome 2 Menu Assumation J’en veux encore Laisser passer l’orage Laisser passer l’orage tome 2 Secrets de famille Secrets de famille tome 2 Bonne Ă  rien, nulle en tout CondamnĂ©e par amour Cure thermale DĂ©confinĂ©s, la dĂ©confiture Histoires d’amour Indicible amour Insaisissable Ironie du sort La premiĂšre fois Sans jamais se voir Telle Ă©prise qui croyait prendre Week-end Rubicon Menu Mentions lĂ©gales Politique de confidentialitĂ© Plan du site Menu Copyright ©2004 Nouvelles et romans lesbiens – LittĂ©rature lesbienne ArrogantMini-Moi dans Un Moulinois envoie une photo de chorizo Ă  son cousin durant l’apĂ©ro et est appelĂ© par la Nasa. Arrogant Mini-Moi dans À Courgoul (Puy-de-DĂŽme), Gignette Gluton est la presque-sosie de Marilyn Monroe; Terry ToirachiĂ© dans À Courgoul (Puy-de-DĂŽme), Gignette Gluton est la presque-sosie de Marilyn Monroe ï»żBonjour VoilĂ  je vous expose mon problĂšme,jai 32ans et ma femme fait 8ans que nous somme en 2013 nous avons un petit garçons de 2ans et demi. Et une certaine routine c'est installĂ© dans notre couple. Ma femme sort maintenant avec une copine Ă  elle en discothĂšque,pratiquement tous les weekends et biĂ©n sur des boĂźtes ,qui ne sont pas dans notre propre ville,et va manger une fois par semaine au resto avec c'est va faire 6mois que sa remarquĂ© un changement chez elle, telle que le faite qu'elle Cest mise au sport,qu'elle se plaint qu'elle n'ait plus rien comme habit... plein de petite chose qui mon interpellĂ©. Elle est souvent sur snapchat et sur Instragram et Facebook , je sais qu'elle a fait connaissance avec dĂšs mec car elle m'en n'a parlĂ©,et qu'elle a comme amis sur c'est rĂ©seaux sociaux .j'en discute souvent avec elle mes Sa tourne vite Ă u vinaigre,je lui demande pourquoi elle sort souvent, elle me dit qu'elle a besoin de souffler dĂ©compresser de la semaine, qu'elle ne me trompera jamais. Moi je lui dit de faire attention Ă  sa copine car pour moi elle entraĂźne un peu Ă  sortir ne se souciant pas quelle Ă  un mari un fils une maison ... une vie de couple tous elle prend sa dĂ©fense s chaque fois prĂ©textent que je suis jaloux que je veux l'enfermer,alors que pas du tout loin de la!... sauf que pour moi se n'est pas une vie de couple qu'une Mere et femme mariĂ© sorte jusqu'Ă  7h du matin tous les weekend, et que des fois elle rentre le dimanche vers 17h, elle dort apparement chez la cousine Ă  sa copine. J'essaie de casser cette routine,On sort Ă u resto ou au cinĂ©ma, mes le samedi y'a rien n'a faire elle rejoint sa copine et sort en boite et je garde notre fils , t elle est ma corvĂ©e ... Je n'en parle pas Ă  mes parent ma Mere va faire une crise cardiaque si elle le sait, Ni mĂȘme Ă  mes amies,je garde ce mal ĂȘtre en moi depuis 6mois , et cerise sur le gĂąteau elle par 4 jour Ă  Marrakech avec ses copine cette semaine . Je ne sais pas si elle ma tromper durant ses soirĂ©e nocturne ou si elle a eu un amant ou si elle a couchĂ© avec un gars j'en sais rien je n'est aucune preuve,elle me dit que non et que je suis fous de penser Ă  ca . Je ne sait plus quoi faire pour que sa s'arrĂȘte car pour moi elle mĂšne une vie de cĂ©libataire .... Y' a-t-il eu des pĂšre de famille dans cette situation? Est ce normal? Le problĂšme vient il de moi ?
Dansun placard Une femme et son amant étaient chez elle, quand son mari était au travail. Son fils de 9 ans entre dans la chambre quand ils font l'amour et en les voyant il se cache dans un placard et les surveille. Tout à coup, le mari entre. La femme cache son amant dans le placard, en ne savant pas ce que son fils est là. Le garçon dit
Le vampire par John William POLIDORIJohn William Polidori 7 septembre 1795-24 aoĂ»t 1821, fils de Gaetano Polidori, Ă©tait un Ă©crivain italo-anglais. On lui attribue la paternitĂ© du vampirisme dans la littĂ©rature suite Ă  sa nouvelle Le Vampire The Vampyre, parue en 1819."La superstition qui sert de fondement Ă  ce conte est universelle dans l’Orient. Elle est commune chez les Arabes ; cependant elle ne se rĂ©pandit chez les Grecs qu’aprĂšs l’établissement du christianisme, et elle n’a pris la forme dont elle est revĂȘtue que depuis la sĂ©paration des Ă©glises grecque et latine. Ce fut alors qu’on commença Ă  croire que le cadavre d’un latin ne pouvait pas se corrompre, s’il Ă©tait inhumĂ© en terre grecque, et Ă  mesure que cette croyance s’étendit, elle donna naissance aux histoires Ă©pouvantables de morts qui sortaient de leurs tombeaux, et suçaient le sang des jeunes filles distinguĂ©es par leur beautĂ©. Elle pĂ©nĂ©tra dans l’Ouest avec quelques variations ; on croyait en Hongrie, en Pologne, en Autriche, en BohĂȘme, que les vampires pompaient pendant la nuit une certaine quantitĂ© du sang de leurs victimes, qui maigrissaient Ă  vue d’oeil, perdaient leurs forces et pĂ©rissaient de consomption, tandis que ces buveurs de sang humain s’engraissaient, et que leurs veines se distendaient Ă  un tel point, que le sang s’écoulait par toutes les issues de leurs corps, et mĂȘme par tous leurs journal de Londres de mars 1733 contient un rĂ©cit curieux et croyable d’un cas particulier de vampirisme qu’on prĂ©tend ĂȘtre arrivĂ© Ă  Madreygea en Hongrie. Le commandant en chef et les magistrats de cette place affirmĂšrent positivement et d’une voix unanime, aprĂšs une exacte information, qu’environ cinq ans auparavant un certain Heyduke, nommĂ© Arnold Paul, s’était plaint qu’à Cassovia, sur les frontiĂšres de la Servie turque, il avait Ă©tĂ© tourmentĂ© par un vampire, mais qu’il avait Ă©chappĂ© Ă  sa rage en mangeant un peu de terre qu’il avait prise sur le tombeau du vampire, et en se frottant lui-mĂȘme de son sang. Cependant cette prĂ©caution ne l’empĂȘcha pas de devenir vampire Ă  son tour ; car, vingt ou trente jours aprĂšs sa mort et son enterrement, plusieurs personnes se plaignirent d’avoir Ă©tĂ© tourmentĂ©es par lui ; on dĂ©posa mĂȘme que quatre personnes avaient Ă©tĂ© privĂ©es de la vie par ses attaques ; pour prĂ©venir de nouveaux malheurs, les habitants, ayant consultĂ© leur Hadagai1, exhumĂšrent le cadavre et le trouvĂšrent comme on le suppose dans tous les cas de vampirisme frais et sans aucunes traces de corruption ; sa bouche, son nez et ses oreilles Ă©taient teints d’un sang pur et vermeil. Cette preuve Ă©tait convaincante ; on eut recours un remĂšde accoutumĂ©. Le corps d’Arnold fut percĂ© d’un pieu, et l’on assure que, pendant cette opĂ©ration, il poussa un cri terrible, comme s’il eĂ»t Ă©tĂ© vivant. Ensuite on lui coupa la tĂȘte qu’on brĂ»la avec son corps, et on jeta ses cendres dans son tombeau. Les mĂȘmes mesures furent adoptĂ©es Ă  l’égard des corps de ceux qui avaient pĂ©ri victimes du vampire, de peur qu’elles ne le devinssent Ă  leur tour et ne tourmentassent les rapporte ici ce conte absurde, parce que, plus que tout autre, il nous a semblĂ© propre Ă  Ă©claircir le sujet qui nous occupe. Dans plusieurs parties de la GrĂšce, on considĂšre le vampirisme comme une punition qui poursuit, aprĂšs sa mort, celui qui s’est rendu coupable de quelque grand crime durant sa vie. Il est condamnĂ© Ă  tourmenter de prĂ©fĂ©rence par ses visites infernales les personnes qu’il aimait le plus, celles Ă  qui il Ă©tait uni par les liens du sang et de la tendresse. C’est Ă  cela que fait allusion un passage du Giaour But first on earth, as Vampire sent, etc. Mais d’abord envoyĂ© sur ta terre comme un vampire, ton corps s’élancera de sa tombe ; effroi du lieu de ta naissance, tu iras sucer le sang de toute ta famille ; et dans l’ombre de la nuit tu tariras les sources de la vie dans les veines de ta fille, de ta soeur et de ton Ă©pouse. Pour combler l’horreur de ce festin barbare qui doit rassasier ton cadavre vivant, tes victimes reconnaĂźtront leur pĂšre avant d’expirer ; elles te maudiront et tu les maudiras. Tes filles pĂ©riront comme la fleur passagĂšre ; mais une de ces infortunĂ©es Ă  qui ton crime sera fatal, la plus jeune, celle que tu aimais le mieux, t’appellera du doux nom de pĂšre. En vain ce nom brisera ton coeur ; tu seras forcĂ© d’accomplir ta tĂąche impie, tu verras ses belles couleurs s’effacer de ses joues, la derniĂšre Ă©tincelle de ses yeux s’éteindre, et sa prunelle d’azur se ternir en jetant sur toi un dernier regard ; alors ta main barbare arrachera les tresses de ses blonds cheveux ; une de ses boucles t’eĂ»t paru autrefois le gage de la plus tendre affection, mais maintenant elle sera pour toi un souvenir de son cruel supplice ! Ton sang le plus pur souillera tes lĂšvres frĂ©missantes et tes dents agitĂ©es d’un tremblement convulsif. Rentre dans ton sombre sĂ©pulcre, partage les festins des Goules et des Afrites, jusqu’à ce que ces monstres fuient avec horreur un spectre plus barbare qu’eux ! »Southey a aussi introduit dans son beau poĂšme de Thalaza, une jeune Arabe, Oneiza, qui, devenue vampire, Ă©tait sortie du tombeau pour tourmenter son amant chĂ©ri ; mais on ne peut supposer que ce fĂ»t une punition de ses crimes, car elle est reprĂ©sentĂ©e dans tout le poĂšme comme un modĂšle d’innocence et de puretĂ©. Le vĂ©ridique Tournefort raconte longuement dans ses voyages des cas Ă©tonnants de vampirisme dont il prĂ©tend ĂȘtre le tĂ©moin oculaire. Calmet, dans son grand ouvrage sur le vampirisme, en rapportant de nombreuses anecdotes qui en expliquent les effets, a donnĂ© plusieurs dissertations savantes oĂč il prouve que cette erreur est aussi rĂ©pandue chez les peuples barbares que chez les nations pourrait ajouter plusieurs notes aussi curieuses qu’intĂ©ressantes sur cette superstition horrible et singuliĂšre ; mais elles dĂ©passeraient les bornes d’un avant-propos. On remarquera en finissant, que quoique le nom de Vampire soit le plus gĂ©nĂ©ralement reçu, il a d’autres synonymes dont on se sert dans les diffĂ©rentes parties du monde, comme Vroucolacha, Vardoulacha, Goule, Broucoloka, Au milieu des cercles de la haute sociĂ©tĂ© que le retour de l’hiver rĂ©unit Ă  Londres, on voyait un seigneur aussi remarquable par ses singularitĂ©s que par son rang distinguĂ©. Spectateur impassible de la gaĂźtĂ© qui l’environnait, il semblait ne pouvoir la partager. Si la beautĂ©, par un doux sourire, fixait un instant son attention, un seul de ses regards la glaçait aussitĂŽt et remplissait d’effroi ces coeurs oĂč la lĂ©gĂšretĂ© avait Ă©tabli son trĂŽne. La source de la terreur qu’il inspirait Ă©tait inconnue aux personnes qui en Ă©prouvaient les effets ; quelques-uns la cherchaient dans ses yeux gris et ternes, qui ne pĂ©nĂ©traient pas jusqu’au fond du coeur, mais dont la fixitĂ© laissait tomber un regard sombre dont on ne pouvait supporter le poids. Ces singularitĂ©s le faisaient inviter dans toutes les maisons tout le monde souhaitait de le voir. Les personnes accoutumĂ©es aux sensations fortes, et qui Ă©prouvaient le poids de l’ennui, Ă©taient charmĂ©es d’avoir en leur prĂ©sence un objet de distraction qui pĂ»t attirer leur attention. MalgrĂ© la pĂąleur mortelle de son visage que ne coloraient jamais ni l’aimable incarnat de la pudeur, ni la rougeur d’une vive Ă©motion, la beautĂ© de ses traits fit naĂźtre Ă  plusieurs femmes coquettes le dessein de le captiver ou d’obtenir de lui au moins quelques marques de ce qu’on appelle affection. Lady Mercer, qui depuis son mariage avait souvent donnĂ© prise Ă  la malignitĂ© par la lĂ©gĂšretĂ© de sa conduite, se mit sur les rangs, et employa tous les moyens pour en ĂȘtre remarquĂ©e. Ce fut en vain lorsqu’elle se tenait devant lui, quoique ses yeux fussent en apparence fixĂ©s sur elle, ils semblaient ne pas l’apercevoir. On se moqua de son impudence et elle renonça Ă  ses prĂ©tentions. Si telle fut sa conduite envers cette femme galante, ce n’est pas qu’il se montrait indiffĂ©rent aux attraits du beau sexe ; mais la rĂ©serve avec laquelle il parlait Ă  une Ă©pouse vertueuse et Ă  une jeune fille innocente laissait croire qu’il professait pour elles un profond respect. Cependant son langage passait pour sĂ©duisant ; et soit que ces avantages fissent surmonter la crainte qu’il inspirait, soit que sa haine apparente pour le vice le fit rechercher, on le voyait aussi souvent dans la sociĂ©tĂ© des femmes qui sont l’honneur de leur sexe par leurs vertus domestiques, que parmi celles qui se dĂ©shonorent par leurs peu prĂšs dans le mĂȘme temps arriva Ă  Londres un jeune homme nommĂ© Aubrey ; orphelin dĂšs son enfance, il Ă©tait demeurĂ© avec une seule soeur, en possession de grands biens. AbandonnĂ© Ă  lui mĂȘme par ses tuteurs, qui bornant leur mission Ă  conserver sa fortune, avaient laissĂ© le soin de son Ă©ducation Ă  des mercenaires, il s’appliqua bien plus Ă  cultiver son imagination que son jugement. Il Ă©tait rempli de ces sentiments romanesques d’honneur et de probitĂ© qui causent si souvent la ruine des jeunes gens sans expĂ©rience. Il croyait que la vertu rĂ©gnait dans tous les coeurs et que la Providence n’avait laissĂ© le vice dans le monde que pour donner Ă  la scĂšne un effet plus pittoresque, comme dans les romans. Il ne voyait d’autres misĂšres dans la vie des gens de la campagne que d’ĂȘtre vĂȘtus d’habits grossiers, qui cependant prĂ©servaient autant du froid que des vĂȘtements plus somptueux, et avaient en outre l’avantage de fournir des sujets piquants Ă  la peinture par leurs plis irrĂ©guliers et leurs couleurs variĂ©es. Il prit, en un mot, les rĂȘves des poĂštes pour les rĂ©alitĂ©s de la vie. Il Ă©tait bien fait, libre et opulent Ă  ces titres, il se vit entourĂ©, dĂšs son entrĂ©e dans le monde, par la plupart des mĂšres qui s’efforçaient d’attirer ses regards sur leurs filles. Celles-ci par leur maintien composĂ© lorsqu’il s’approchait d’elles, et par leurs regards attentifs lorsqu’il ouvrait les lĂšvres, lui firent concevoir une haute opinion de ses talents et de son mĂ©rite. AttachĂ© comme il Ă©tait au roman de ses heures solitaires, il fut Ă©tonnĂ© de ne trouver qu’illusion dans les peintures sĂ©duisantes contenues dans les ouvrages dont il avait fait son Ă©tude. Trouvant quelque compensation dans sa vanitĂ© flattĂ©e, il Ă©tait prĂšs d’abandonner ses rĂȘves, lorsqu’il rencontra l’ĂȘtre extraordinaire que nous avons dĂ©peint plus se plut Ă  l’observer ; mais il lui fut impossible de se former une idĂ©e distincte du caractĂšre d’un homme entiĂšrement absorbĂ© en lui-mĂȘme, et qui ne donnait d’autre signe de ses rapports avec les objets extĂ©rieurs qu’en Ă©vitant leur contact. Son imagination, entraĂźnĂ©e par tout ce qui flattait son penchant pour les idĂ©es extravagantes, ne lui permit pas d’observer froidement le personnage qu’il avait sous les yeux, mais elle forma bientĂŽt le hĂ©ros d’un roman. Aubrey fit connaissance avec lord Ruthven, lui tĂ©moigna beaucoup d’égards, et parvint enfin Ă  ĂȘtre toujours remarquĂ© de lui. Peu Ă  peu, il appris que les affaires de sa seigneurie Ă©taient embarrassĂ©es, et qu’il se disposait Ă  voyager. DĂ©sireux de connaĂźtre Ă  fond ce caractĂšre singulier qui avait jusqu’alors excitĂ© sa curiositĂ© sans la satisfaire, Aubrey fit entendre Ă  ses tuteurs que le temps Ă©tait verni de commencer ces voyages, qui depuis tant de gĂ©nĂ©rations ont Ă©tĂ© jugĂ©s nĂ©cessaires pour faire avancer Ă  grands pas les jeunes gens dans la carriĂšre du vice. Ils apprennent Ă  Ă©couter sans rougir le rĂ©cit des intrigues scandaleuses, qu’on raconte avec vanitĂ© oĂč dont on fait le sujet de ses plaisanteries, selon qu’on a mis plus ou moins d’habiletĂ© Ă  les conduire. Les tuteurs d’Aubrey consentirent Ă  ses dĂ©sirs. Il fit part aussitĂŽt de ses intentions Ă  lord Ruthven et fut surpris de recevoir de lui sa proposition de l’accompagner. FlattĂ© d’une telle marque d’estime de la part de celui qui paraissait n’avoir rien de commun avec les autres hommes, il accepta avec empressement, et dans peu de jours ils eurent traversĂ© le Aubrey n’avait pas eu l’occasion d’étudier le caractĂšre de lord Ruthven, et maintenant mĂȘme, quoique la plupart des actions de sa seigneurie fussent exposĂ©es Ă  ses regards, il avait de l’embarras Ă  se former un jugement exact de sa conduite. Son compagnon de voyage poussait la libĂ©ralitĂ© jusqu’à la profusion ; le fainĂ©ant, le vagabond, le mendiant recevaient de sa main au-delĂ  de ce qui Ă©tait nĂ©cessaire pour satisfaire leurs besoins prĂ©sents. Mais Aubrey ne put s’empĂȘcher de remarquer qu’il ne rĂ©pandait jamais ses aumĂŽnes sur la vertu malheureuse il la renvoyait toujours avec duretĂ©. Au contraire, lorsqu’un vil dĂ©bauchĂ© venait lui demander quelque chose, non pour subvenir Ă  ses besoins, mais pour s’enfoncer davantage dans le bourbier de son iniquitĂ©, il recevait un don considĂ©rable. Aubrey n’attribuait cette distinction qu’à la plus grande importunitĂ© du vire qui l’emporte sur la timiditĂ© de la vertu indigente. Cependant les rĂ©sultats de la charitĂ© de sa seigneurie firent une vive impression sur son esprit ceux qui en Ă©prouvaient les effets pĂ©rissaient sur l’échafaud ou tombaient dans la plus affreuse misĂšre, comme si une malĂ©diction y Ă©tait Bruxelles et dans toutes les villes oĂč ils sĂ©journĂšrent, Aubrey fut surpris de la vivacitĂ© avec laquelle son compagnon de voyage se jetait dans le centre de tous les vices Ă  la mode. Il frĂ©quentait assidĂ»ment les maisons de ; il pariait, et gagnait toujours, exceptĂ© lorsque son adversaire Ă©tait un filou reconnu, et alors il perdait plus que ce qu’il avait gagnĂ© ; mais ni la perte ni le gain n’imprimaient le plus lĂ©ger changement sur son visage impassible. Cependant lorsqu’il Ă©tait aux prises avec un imprudent jeune homme ou un malheureux pĂšre de famille, il sortait de sa concentration habituelle ; ses yeux brillaient avec plus d’éclat que ceux du chat cruel qui joue avec la souris expirante. En quittant une ville, il y laissait le jeune homme, arrachĂ© Ă  la sociĂ©tĂ© dont il faisait l’ornement, maudissant, dans la solitude, le destin qui l’avait livrĂ© Ă  cet esprit malfaisant, tandis que plus d’un pĂšre de famille, le coeur dĂ©chirĂ© par les regards Ă©loquents de ses enfants mourant de faim, n’avait pas mĂȘme une obole Ă  leur offrir pour satisfaire leurs besoins, au lieu d’une fortune naguĂšre considĂ©rable. Ruthven n’emportait aucun argent de la table de ; il perdait aussitĂŽt, avec celui qui avait dĂ©jĂ  ruinĂ© plusieurs joueurs, cet or qu’il venait d’arracher aux mains d’un malheureux. Ces succĂšs supposaient un certain degrĂ© d’habiletĂ©, qui toutefois ne pouvait rĂ©sister Ă  la finesse d’un filou expĂ©rimentĂ©. Aubrey se proposait souvent de faire des reprĂ©sentations Ă  son ami, et de l’engager Ă  se priver d’un plaisir qui causait la ruine de tous, sans lui apporter aucun profit. Il diffĂ©rait toujours dans l’espĂ©rance que son ami lui donnerait l’occasion de lui parler Ă  coeur ouvert. Cette occasion ne se prĂ©sentait jamais lord Ruthven, au fond de sa voiture, ou parcourant les paysages les plus pittoresques, Ă©tait toujours le mĂȘme ses yeux parlaient moins que ses lĂšvres. C’était vainement qu’Aubrey cherchait Ă  pĂ©nĂ©trer dans le coeur de l’objet de sa curiositĂ© ; il ne pouvait dĂ©couvrir un mystĂšre que son imagination exaltĂ©e commençait Ă  croire arrivĂšrent bientĂŽt Ă  Rome, oĂč Aubrey perdit quelque temps son compagnon de voyage. Il le laissa dans la sociĂ©tĂ© d’une comtesse italienne, tandis que lui visitait les monuments et les antiquitĂ©s de l’ancienne mĂ©tropole de l’univers. Pendant qu’il se livrait Ă  ces recherches, il reçut des lettres de Londres qu’il ouvrit avec une vive impatience la premiĂšre Ă©tait de sa soeur, elle ne lui parlait que de leur affection mutuelle ; les autres qui Ă©taient de ses tuteurs le frappĂšrent d’étonnement. Si l’imagination d’Aubrey s’était jamais formĂ© l’idĂ©e que le gĂ©nie du mal animait lord Ruthven, elle Ă©tait confirmĂ©e dans cette croyance par les lettres qu’il venait de lire. Ses tuteurs le pressaient de se sĂ©parer d’un ami dont le caractĂšre Ă©tait profondĂ©ment dĂ©pravĂ©, et que ses talents pour la sĂ©duction ne rendaient que plus dangereux Ă  la sociĂ©tĂ©. On avait dĂ©couvert que son mĂ©pris pour une femme adultĂšre Ă©tait loin d’avoir pour cause la haine de ses vices, mais qu’il voulait jouir du plaisir barbare de prĂ©cipiter sa victime et la complice de son crime, du faite de la vertu dans le bourbier de l’infamie et de la dĂ©gradation. En un mot, toutes les femmes dont il avait recherchĂ© la sociĂ©tĂ©, en apparence pour rendre hommage Ă  leur vertu, avaient, depuis son dĂ©part, jetĂ© le masque de la pudeur, et ne rougissaient pas d’exposer aux regards du public la laideur de leurs se dĂ©termina Ă  quitter un homme dont le caractĂšre, sous quelque point de vue qu’il l’eĂ»t considĂ©rĂ©, ne lui avait jamais rien montrĂ© de consolant. Il rĂ©solut de chercher quelque prĂ©texte plausible pour se sĂ©parer de lui, en se proposant d’ici lĂ  de le surveiller de plus prĂšs, et de ne laisser aucune de ses actions sans la remarquer. Il se fit prĂ©senter dans la sociĂ©tĂ© que Ruthven frĂ©quentait, et s’aperçut bientĂŽt que le lord cherchait Ă  sĂ©duire la fille de la comtesse. En Italie, les jeunes personnes paraissent peu dans le monde avant leur mariage. Il Ă©tait donc obligĂ© de dresser en secret ses batteries, mais les yeux d’Aubrey le suivaient dans toutes ses dĂ©marches et dĂ©couvrirent bientĂŽt qu’un rendez-vous Ă©tait donnĂ©e dont le rĂ©sultat devait ĂȘtre la perte d’une jeune fille aussi innocente qu’inconsidĂ©rĂ©e. Sans perdre de temps, Aubrey se prĂ©sente Ă  lord Ruthven, lui demande brusquement quelles sont ses intentions envers cette demoiselle, et lui annonce qu’il a appris qu’il devait avoir cette nuit mĂȘme une entrevue avec elle. Lord Ruthven rĂ©pond que ses intentions sont les mĂȘmes que celles de tout autre en pareille occasion. Aubrey le presse et veut savoir s’il songe au mariage. Ruthven se tait et laisse Ă©chapper un sourire ironique. Aubrey se retire et fait savoir par un billet Ă  sa seigneurie qu’il renonce Ă  l’accompagner dans le reste de ses voyages. Il ordonne Ă  son domestique de chercher d’autres appartements et court apprendre Ă  la comtesse tout ce qu’il savait non seulement sur la conduite de sa fille, mais encore sur le caractĂšre de milord. On mit obstacle au rendez-vous. Le lendemain, lord Ruthven se contenta d’envoyer son domestique Ă  Aubrey pour lui faire savoir qu’il adhĂ©rait entiĂšrement Ă  ses projets de sĂ©paration ; mais il ne laissa percer aucun soupçon sur la part que son ancien ami avait eue dans le dĂ©rangement de ses avoir quittĂ© Rome, Aubrey dirigea ses pas vers la GrĂšce, et arriva bientĂŽt Ă  AthĂšnes, aprĂšs avoir traversĂ© la pĂ©ninsule. Il s’y logea dans la maison d’un grec. BientĂŽt il s’occupa Ă  rechercher les souvenirs d’une ancienne gloire sur ces monuments qui, honteux de ne raconter qu’à des esclaves les exploits d’hommes libres, semblaient se cacher dans la terre ou se voiler de lichens variĂ©s. Sous te mĂȘme toit que lui vivait une jeune fille si belle, si dĂ©licate, qu’un peintre l’aurait choisie pour modĂšle, s’il avait voulu retracer sur la toile l’image des houris que Mahomet promet au fidĂšle croyant ; seulement ses yeux dĂ©celaient bien plus d’esprit que ne peuvent en avoir ces beautĂ©s Ă  qui le prophĂšte refuse une Ăąme. Soit qu’elle dansĂąt dans la plaine, ou qu’elle courĂ»t sur le penchant des montagnes, elle surpassait la gazelle en grĂąces et en lĂ©gĂšretĂ©. Ianthe accompagnait Aubrey dans ses recherches des monuments antiques, et souvent le jeune antiquaire Ă©tait bien excusable d’oublier en la voyant une ruine qu’il regardait auparavant comme de la derniĂšre importance pour interprĂ©ter un passage de s’efforcer de dĂ©crire ce que tout le monde sent, mais que personne ne saurait exprimer ? C’étaient l’innocence, la jeunesse, et la beautĂ©, que n’avaient flĂ©tris ni les salons ni les bals d’apparat. Tandis qu’Aubrey dessinait les ruines dont il voulait conserver le souvenir, elle se tenait auprĂšs de lui et observait les effets magiques du pinceau qui retraçait les scĂšnes du lieu de sa naissance. TantĂŽt elle lui reprĂ©sentait les danses de sa patrie, tantĂŽt elle lui dĂ©peignait avec l’enthousiasme de la jeunesse, la pompe d’une noce dont elle avait Ă©tĂ© tĂ©moin dans son enfance, tantĂŽt, faisant tomber la conversation sur un sujet qui paraissait plus vivement frapper le jeune homme, elle lui rĂ©pĂ©tait tous les contes surnaturels de sa nourrice. Le feu et la ferme croyance qui animait sa narration excitaient l’attention d’Aubrey. Souvent, tandis qu’elle lui racontait l’histoire d’un vampire qui avait passĂ© plusieurs annĂ©es au milieu de ses parents et de ses amis les plus chers, et Ă©tait forcĂ© pour prolonger son existence de quelques mois, de dĂ©vorer chaque annĂ©e une femme qu’il aimait, son sang se glaçait dans ses veines, quoiqu’il s’efforçùt de rire de ces contes horribles et chimĂ©riques. Mais Ianthe lui citait le nom de plusieurs vieillards qui avaient dĂ©couvert un vampire vivant au milieu d’eux, aprĂšs qu’un grand nombre de leurs parents et de leurs enfants eurent Ă©tĂ© trouvĂ©s morts avec les signes de la voracitĂ© de ces monstres. AffligĂ©e de son incrĂ©dulitĂ©, elle le suppliait d’ajouter foi Ă  son rĂ©cit, car on avait remarquĂ©, disait-elle, que ceux qui avaient osĂ© mettre en doute l’existence des vampires en avaient trouvĂ© des preuves si terribles qu’ils avaient Ă©tĂ© forcĂ©s de l’avouer, avec la douteur la plus profonde. Elle lui dĂ©peignit la figure de ces monstres, telle que la tradition la lui avait montrĂ©e, et l’horreur d’Aubrey fut Ă  son comble, lorsque cette peinture lui rappela exactement les traits de lord Ruthven ; il persista cependant Ă  vouloir lui persuader que ses craintes Ă©taient imaginaires, mais en mĂȘme temps il Ă©tait frappĂ© de ce que tout semblait se rĂ©unir pour lui faire croire au pouvoir surnaturel de lord s’attachait de plus en plus Ă  Ianthe ; son coeur Ă©tait touchĂ© de son innocence qui contrastait si fort avec l’affectation des femmes au milieu desquelles il avait cherchĂ© Ă  rĂ©aliser ses rĂȘves romanesques. Il trouvait ridicule la pensĂ©e de l’union d’un jeune Anglais avec une grecque sans Ă©ducation, et cependant son amour pour Ianthe augmentait chaque jour. Quelquefois il essayait de se sĂ©parer d’elle pour quelque temps ; il se proposait d’aller Ă  la recherche de quelques dĂ©bris de l’antiquitĂ©, rĂ©solu de revenir lorsqu’il aurait atteint le but de sa course ; mais lorsqu’il y Ă©tait parvenu, il ne pouvait fixer son attention sur tes ruines qui l’environnaient, tant son esprit conservait l’image de celle qui semblait seule en droit d’occuper ses pensĂ©es. Ianthe ignorait l’amour qu’elle avait fait naĂźtre ; l’innocence de ses amusements avait toujours le mĂȘme caractĂšre enfantin. Elle paraissait toujours se sĂ©parer d’Aubrey avec rĂ©pugnance ; mais c’était seulement parce qu’elle ne pouvait pas visiter les lieux qu’elle aimait Ă  frĂ©quenter, pendant que celui qui l’accompagnait Ă©tait occupĂ© Ă  dĂ©couvrir ou Ă  dessiner quelque ruine qui avait Ă©chappĂ© Ă  la main destructive du temps. Elle en avait appelĂ© au tĂ©moignage de ses parents au sujet des Vampires, et tous deux avaient affirmĂ© leur existence en pĂąlissant d’horreur Ă  ce seul nom. Peu de temps aprĂšs, Aubrey rĂ©solut de faire une de ses excursions qui ne devait le retenir que quelques heures ; lorsqu’ils apprirent le lieu oĂč il dirigeait ses pas, ils le suppliĂšrent de revenir avant la nuit, car il serait obligĂ© de passer par un bois oĂč. aucune considĂ©ration n’aurait pu retenir un Grec aprĂšs le coucher du soleil. Ils lui dĂ©peignirent ce lieu comme le rendez-vous des vampires pour leurs orgies nocturnes, et lui prĂ©dirent les plus affreux malheurs, s’il osait s’y aventurer aprĂšs la fin du jour. Aubrey fit peu de cas de leurs reprĂ©sentations et souriait de leur frayeur ; mais lorsqu’il les vit trembler Ă  la pensĂ©e qu’il osait se moquer de cette puissance infernale et terrible, dont le nom seul les glaçait de terreur, il garda le lendemain matin, lorsqu’il se prĂ©parait Ă  partir seul pour son excursion, Aubrey fut surpris de la consternation rĂ©pandue sur tous les traits de ses hĂŽtes et apprit avec Ă©tonnement que ses railleries sur la croyance de ces monstres affreux Ă©taient seules la cause de leur terreur. Au moment de son dĂ©part Ianthe s’approcha de lui, et le supplia avec instance d’ĂȘtre de retour avant que la nuit eĂ»t rendu Ă  ces ĂȘtres horribles l’exercice de leur pouvoir. Il le promit. Cependant ses recherches l’occupĂšrent Ă  un tel point qu’il ne s’aperçut pas que le jour Ă©tait Ă  son dĂ©clin, et qu’il ne remarqua pas un de ces nuages noirs, qui, dans ces climats brĂ»lants, couvrent bientĂŽt tout l’horizon de leur masse Ă©pouvantable et dĂ©chargent leur rage sur les campagne dĂ©solĂ©es. Il monta Ă  cheval, rĂ©solu de regagner par la vitesse de sa course le temps qu’il avait perdu ; mais il Ă©tait trop tard. On connaĂźt Ă  peine le crĂ©puscule dans les climats mĂ©ridionaux ; la nuit commença immĂ©diatement aprĂšs le coucher du soleil. Avant qu’il eĂ»t fait beaucoup de chemin, l’orage Ă©clata dans toute sa furie ; les tonnerres rĂ©pĂ©tĂ©s avec fracas par les Ă©chos d’alentour faisaient entendre un roulement continuel, la pluie qui tombait par torrents eut bientĂŽt percĂ© le feuillage sous lequel il avait cherchĂ© un asile ; les Ă©clairs semblaient Ă©clater Ă  ses pieds. Tout d’un coup son cheval Ă©pouvantĂ© l’emporta rapidement au travers de la forĂȘt, et ne s’arrĂȘta que lorsqu’il fut harassĂ© de fatigue. Aubrey dĂ©couvrit Ă  la lueur des Ă©clairs une chaumiĂšre qui s’élevait au-dessus des broussailles qui l’environnaient. Il descendit de cheval et s’y dirigea, espĂ©rant y trouver un guide qui le ramenĂąt Ă  la ville, ou un asile contre les fureurs de la tempĂȘte. Comme il s’en approchait, le tonnerre, en cessant un moment de gronder, lui permit d’entendre les cris d’une femme mĂȘlĂ©s aux Ă©clats Ă©touffĂ©s d’un rire insultant ; mais rappelĂ© Ă  lui par le fracas de la foudre qui Ă©clatait sur sa tĂȘte, il force la porte de la chaumiĂšre. Il se trouve dans une obscuritĂ© profonde ; cependant le son des mĂȘmes voix guide encore ses pas. On paraĂźt ne pas s’apercevoir de son entrĂ©e, quoiqu’il appelle Ă  grande cris ; en s’avançant, il heurte un homme qui le saisit, et une voix s’écrie se rira-t-on encore de moi ? Un Ă©clat de rire succĂšde Ă  ses paroles, il se sent alors fortement serrĂ© par une force plus qu’humaine ; rĂ©solu de vendre chĂšrement sa vie, il oppose de la rĂ©sistance ; mais c’est en vain, il est bientĂŽt violemment renversĂ©. Sou ennemi se prĂ©cipitant sur lui, et appuyant son genou sur sa poitrine, portait dĂ©jĂ  ses mains Ă  sa gorge, lorsque la clartĂ© de plusieurs torches, pĂ©nĂ©trant par l’ouverture qui donnait passage Ă  la lumiĂšre du jour, le force d’abandonner sa victime, il se lĂšve aussitĂŽt, et s’élance dans la forĂȘt. On entendit le froissement des branches qu’il heurtait dans sa fuite, et il disparut. La tempĂȘte Ă©tant apaisĂ©e, Aubrey, incapable de mouvement, parvint Ă  se faire entendre ; les gens qui Ă©taient au dehors entrĂšrent ; la lueur de leurs torches Ă©claira les murailles nues et le chaume du toit noirci par des flocons de suie. À la priĂšre d’Aubrey, ils cherchĂšrent la femme dont les cris l’avaient attirĂ©. Il demeura de nouveau dans les tĂ©nĂšbres ; mais quelle fut son horreur, lorsqu’il reconnut dans un cadavre qu’on apporta auprĂšs de lui la belle compagne de ses courses ! Il ferma les yeux, espĂ©rant que ce n’était qu’un fantĂŽme créé par son imagination troublĂ©e ; mais, lorsqu’il les rouvrit, il aperçut le mĂȘme corps Ă©tendu Ă  son cĂŽtĂ© ; ses lĂšvres et ses joues Ă©taient Ă©galement dĂ©colorĂ©es ; mais le calme de son visage la rendait aussi intĂ©ressante que lorsqu’elle jouissait de la vie. Sou cou et son sein Ă©taient couverts de sang et sa gorge portait les marques des dents qui avaient ouvert sa veine. À cette vue, les Grecs, saisis d’horreur, s’écriĂšrent Ă  la fois Elle est victime d’un vampire ! On fit Ă  la hĂąte un brancard. Aubrey y fut dĂ©posĂ© Ă  cĂŽtĂ© de celle lui avait Ă©tĂ© tant de fois l’objet de ses rĂȘves. Visions brillantes et fugitives Ă©vanouies avec la fleur d’Ianthe ! Il ne pouvait dĂ©mĂȘler ses pensĂ©es, son esprit Ă©tait engourdi et semblait craindre de former une rĂ©flexion ; il tenait Ă  la main, presque sans le savoir, un poignard d’une forme extraordinaire qu’on avait trouvĂ© dans la cabane. Ils rencontrĂšrent bientĂŽt diffĂ©rentes troupes que la mĂšre d’Ianthe avait envoyĂ©es Ă  la recherche de sa fille, dĂšs qu’elle s’était aperçue de son absence. Leurs cris lamentables Ă  l’approche de la ville, apprirent aux parents qu’il Ă©tait arrivĂ© une catastrophe terrible. Il serait impossible de peindre leur dĂ©sespoir ; mais lorsqu’ils reconnurent la cause de la mort de leur fille, ils regardĂšrent tour Ă  tour son corps inanimĂ© et Aubrey. Ils furent inconsolables et moururent tous les deux de fut mis au lit ; une fiĂšvre violente le saisit. Il fut souvent dans le dĂ©lire ; dans ces intervalles, il prononçait le nom de Ruthven et d’Ianthe ; par une Ă©trange combinaison d’idĂ©es, il semblait supplier son ancien ami d’épargner l’objet de son amour. D’autres fois, il l’accablait d’imprĂ©cations, et le maudissait comme l’assassin de la jeune fille. Lord Ruthven arriva Ă  AthĂšnes Ă  cette Ă©poque, et, on ne sait par quel motif, dĂšs qu’il apprit l’état d’Aubrey, il vint habiter la mĂȘme maison que lui, et le soigna constamment. Lorsqu’Aubrey sortit du dĂ©lire, l’aspect d’un homme dont les traits lui prĂ©sentaient l’image d’un vampire, le frappa de terreur, mais Ruthven, par ses douces paroles, par son repentir de la faute qui avait causĂ© leur sĂ©paration, et encore plus par ses attentions, son inquiĂ©tude et ses soins assidus, lui rendit bientĂŽt sa prĂ©sence agrĂ©able. Il paraissait tout Ă  fait changĂ© ce n’était plus cet ĂȘtre apathique qui avait tant Ă©tonnĂ© Aubrey. Mais Ă  mesure que celui-ci recouvra la santĂ©, le lord revint peu Ă  peu Ă  son ancien caractĂšre et Aubrey n’aperçut dans ses traits d’autre diffĂ©rence que le sourire d’une joie maligne qui venait quelquefois se jouer sur ses lĂšvres, tandis que son regard Ă©tait fixĂ© sur lui ; Aubrey n’en connaissait pas le motif, mais ce sourire Ă©tait frĂ©quent. Sur la fin de la convalescence du malade, lord Ruthven parut uniquement occupĂ©, tantĂŽt Ă  considĂ©rer les vagues de cette mer qu’aucune marĂ©e n’agite, amoncelĂ©es par la bise, tantĂŽt Ă  observer la course de ces globes qui roulent, comme notre monde, autour du soleil immobile ; il semblait vouloir Ă©viter tous les coup terrible avait beaucoup affaibli les forces morales d’Aubrey ; et cette vivacitĂ© d’imagination qui le distinguait autrefois semblait l’avoir abandonnĂ© pour jamais. Le silence et la solitude avaient autant de charmes pour lui que pour lord Ruthven. Mais cette solitude qu’il aimait tant, il ne pouvait pas la trouver aux environs d’AthĂšnes ; s’il la cherchait au milieu des ruines qu’il frĂ©quentait autrefois, l’image d’Ianthe se tenait auprĂšs de lui ; s’il la cherchait dans la foret, il la voyait encore errant au milieu des taillis, courant d’un pied lĂ©ger, ou occupĂ©e Ă  cueillir la modeste violette, puis tout d’un coup elle lui montrait, en se retournant, son visage couvert d’une pĂąleur mortelle et sa gorge ensanglantĂ©e, tandis qu’un sourire mĂ©lancolique errait sur ses lĂšvres dĂ©colorĂ©es. Il rĂ©solut de fuir une contrĂ©e oĂč tout lui rappelait des souvenirs amers. Il proposa Ă  lord Ruthven, Ă  qui il se sentait uni par les liens de la reconnaissance, de parcourir ces contrĂ©es de la GrĂšce que personne n’avait encore visitĂ©es. Ils voyagĂšrent dans toutes les directions, n’oubliant aucun lieu cĂ©lĂšbre et s’arrĂȘtant devant tous les dĂ©bris qui rappelaient un illustre souvenir. Cependant ils paraissaient occupĂ©s de tout autre chose que des objets qu’ils avaient sous les yeux. Ils entendaient beaucoup parler de brigands, mais ils commençaient Ă  faire peu de cas de ces bruits, en attribuant l’invention aux habitants qui avaient intĂ©rĂȘt Ă  exciter ainsi la gĂ©nĂ©rositĂ© de ceux qu’ils protĂ©geraient contre ces prĂ©tendus dangers. NĂ©gligeant les avis des gens du pays, ils voyagĂšrent une fois avec un petit nombre de gardes qu’ils avaient pris plutĂŽt pour leur servir de guides que pour les dĂ©fendre. Au moment oĂč ils entraient dans un dĂ©filĂ© Ă©troit, dans le fond duquel roulait un torrent, dont le lit Ă©tait encombrĂ© d’énormes masses de rocs qui s’étaient dĂ©tachĂ©es des prĂ©cipices voisins, ils recommencĂšrent Ă  se repentir de leur confiance ; car Ă  peine toute leur troupe fut engagĂ©e dans cet Ă©troit passage, qu’ils entendirent le sifflement des balles au-dessus de leurs tĂȘtes, et un instant aprĂšs les Ă©chos rĂ©pĂ©tĂšrent le bruit de plusieurs coups de feu. AussitĂŽt leurs gardes les abandonnĂšrent, et coururent se placer derriĂšre des rochers, prĂȘts Ă  faire feu du cĂŽtĂ© d’oĂč les coups Ă©taient partis. Lord Ruthven et Aubrey, imitant leur exemple, se rĂ©fugiĂšrent un moment Ă  l’abri d’un roc avancĂ©, mais bientĂŽt, honteux de se cacher ainsi devant un ennemi dont les cris insultants les dĂ©fiaient d’avancer, se voyant d’abord exposĂ©s Ă  une mort presque certaine, si quelques brigands grimpaient sur les rochers au-dessus d’eux et les prenaient par derriĂšre, ils rĂ©solurent d’aller Ă  leur rencontre. À peine eurent-ils dĂ©passĂ© le roc qui les protĂ©geait, que lord Ruthven reçut une balle dans l’épaule qui le renversa. Aubrey courut pour le secourir, et ne songeant pas a son propre pĂ©ril, il fut surpris de se voir entourĂ© par les brigands. Les gardes avaient mis bas les armes, dĂšs que lord Ruthven avait Ă©tĂ© la promesse l’une grande rĂ©compense, Aubrey engagea les brigands Ă  transporter son ami blessĂ© dans une chaumiĂšre voisine. Il convint avec eux d’une rançon, et ne fut plus troublĂ© par leur prĂ©sence ; ils se contentĂšrent de garder l’entrĂ©e, jusqu’au retour de leur camarade, qui Ă©tait allĂ© toucher la somme promise avec un ordre d’Aubrey. Les forces de lord Ruthven s’affaissĂšrent rapidement ; deux jours aprĂšs, la gangrĂšne se mit Ă  sa blessure ; et la mort semblait s’avancer Ă  grands pas. Sa conduite et son extĂ©rieur Ă©taient toujours les mĂȘmes. Il paraissait aussi insensible Ă  sa douleur qu’aux objets qui l’environnaient. Cependant vers la fin du jour son esprit parut fort agitĂ© ; ses yeux se fixaient souvent sur Aubrey, qui lui prodiguait ses soins avec la plus grande sollicitude. – Secourez-moi ! vous le pouvez... Sauvez... je ne dis pas ma vie ; rien ne peut la sauver ; je ne la regrette pas plus que le jour qui vient de finir ; mais sauvez mon honneur, l’honneur de votre ami. » – Comment ? que voulez-vous dire ? Je ferai tout pour vous », rĂ©pondit Aubrey. – Je demande bien peu de chose... la vie m’abandonne... je ne puis tout vous expliquer... Mais si vous gardez le silence sur ce que vous savez de moi, mon honneur sera sans tache... et si pendant quelque temps on ignorait ma mort en Angleterre... et... ma vie. » – Tout le monde l’ignorera. » – Jurez », cria le mourant en se levant avec force, jurez par tout ce que votre Ăąme rĂ©vĂšre, par tout ce qu’elle craint, jurez que d’un an et un jour, vous ne ferez connaĂźtre Ă  aucun ĂȘtre vivant mes crimes et ma mort, quoi qu’il puisse arriver, quoi que vous puissiez voir ! » Ses yeux Ă©tincelants semblaient sortir de leur orbite. Je le jure », dit Aubrey. Lord Ruthven retomba sur son oreiller avec un rire affreux et il ne respirait se retira pour se reposer, mais il ne put dormir ; tous les Ă©vĂ©nements qui avaient marquĂ© ses relations avec cet homme se retraçaient Ă  son esprit ; il ne savait pourquoi, lorsqu’il se rappelait sou serment, un frisson glacĂ© courait dans ses veines, comme s’il eĂ»t Ă©tĂ© agitĂ© par un horrible pressentiment. Il se leva de grand matin, et au moment oĂč il entrait dans le lieu oĂč il avait laissĂ© le cadavre, il rencontra un des voleurs qui lui dit que, conformĂ©ment Ă  la promesse qu’ils avaient faite Ă  sa seigneurie, lui et ses camarades avaient transportĂ© son corps au sommet d’une montagne ; il ne trouva aucune trace du corps ni de ses vĂȘtements, quoique les voleurs lui jurassent qu’ils l’avaient dĂ©posĂ© sur le mĂȘme rocher qu’ils indiquaient. Mille conjectures se prĂ©sentĂšrent Ă  son esprit, mais il retourna enfin, convaincu qu’on avait enseveli le cadavre aprĂšs l’avoir dĂ©pouillĂ© de ce qui le d’un pays oĂč il avait Ă©prouvĂ© des malheurs si terribles, et oĂč tout conspirait Ă  rendre plus profonde la mĂ©lancolie que des idĂ©es superstitieuses avaient fait naĂźtre dans soit Ăąme, il rĂ©solut de fuir et arriva bientĂŽt Ă  Smyrne. Tandis qu’il attendait un vaisseau qui devait le transporter Ă  Otrante ou Ă  Naples, il s’occupa Ă  mettre en ordre quelques effets qui avaient appartenu Ă  lord Ruthven. Entre autres objets il trouva une cassette qui contenait plusieurs armes offensives plus ou moins propres Ă  assurer la mort de la victime qui en Ă©tait frappĂ©e ; il y avait plusieurs poignards et sabres orientaux. Pendant qu’il examinait leurs formes curieuses, quelle fut sa surprise de rencontrer un fourreau dont les ornements Ă©taient du mĂȘme goĂ»t que ceux du poignard trouvĂ© dans la fatale cabane ! Il frissonna pour mettre un terme Ă  son incertitude, il courut chercher cette arme et dĂ©couvrit avec horreur qu’elle s’adaptait parfaitement avec le fourreau qu’il tenait dans la main. Ses yeux n’avaient pas besoin d’autres preuves ; il ne pouvait se dĂ©tacher du poignard. Aubrey aurait voulu rĂ©cuser le tĂ©moignage de sa vue ; mais la forme particuliĂšre de l’arme, les ornements de la poignĂ©e pareils Ă  ceux du fourreau, dĂ©truisaient tous les doutes ; bien plus, l’un et l’autre Ă©taient tachĂ©s de quitta Smyrne et, en retournent dans sa patrie, il passa Ă  Rome, oĂč il s’informa de la jeune personne que lord Ruthven avait cherchĂ© Ă  sĂ©duire. Ses parents Ă©taient dans la dĂ©tresse ; ils avaient perdu toute leur fortune, et on n’avait plus entendu parler de leur fille depuis le dĂ©part du lord. L’esprit d’Aubrey Ă©tait accablĂ© de tant d’horreurs il craignait qu’elle n’eĂ»t Ă©tĂ© la victime du meurtrier d’Ianthe ! Toujours plongĂ© dans une sombre rĂȘverie, il ne semblait en sortir que pour presser les postillons, comme si la rapiditĂ© de sa course eĂ»t dĂ» sauver la vie Ă  quelqu’un qui lui Ă©tait cher. Enfin il arriva bientĂŽt Ă  Calais ; un vent qui paraissait seconder sa volontĂ© le conduisit en peu d’heures sur les rivages de l’Angleterre ! Il courut Ă  la maison de ses pĂšres, et oublia pour un moment, au milieu des embrassements de sa soeur, le souvenir du passĂ©. Ses caresses enfantines avaient autrefois gagnĂ© son affection, et aujourd’hui qu’elle Ă©tait embellie des charmes et des grĂąces de son sexe, sa sociĂ©tĂ© Ă©tait devenue encore plus prĂ©cieuse Ă  son Aubrey n’avait pas ces dehors qui sĂ©duisent et qui attirent les regards et les applaudissements dans les cercles et les assemblĂ©es. Elle ne possĂ©dait pas cette lĂ©gĂšretĂ© brillante qui n’existe que dans les salons. Son oeil bleu ne respirait pas la vivacitĂ© d’un esprit enjouĂ© ; mais on voyait s’y peindre cette douce mĂ©lancolie que le malheur n’a pas fait naĂźtre, mais qui rĂ©vĂšle une Ăąme soupirant aprĂšs un meilleur monde. Sa dĂ©marche n’était pas lĂ©gĂšre comme celle de la beautĂ© qui poursuit un papillon ou un objet qui l’éblouit par le vif Ă©clat de ses couleurs ; elle Ă©tait calme et rĂ©flĂ©chie. Lorsqu’elle Ă©tait seule, le sourire de la joie ne venait jamais luire sur son visage ; mais quand son frĂšre lui exprimait son affection, quand il oubliait auprĂšs d’elle les chagrins qui troublaient son repos, qui aurait prĂ©fĂ©rĂ© Ă  son sourire celui d’une beautĂ© voluptueuse ? Tous ses traits peignaient alors les sentiments qui Ă©taient naturels Ă  son Ăąme. Elle n’avait que dix-huit ans, et n’avait pas encore paru dans la sociĂ©tĂ©, ses tuteurs ayant pensĂ© qu’il convenait d’attendre le retour de son frĂšre, qui serait son protecteur. On avait dĂ©cidĂ© que la premiĂšre assemblĂ©e Ă  la cour serait l’époque de son entrĂ©e dans le monde. Aubrey aurait prĂ©fĂ©rĂ© demeurer dans la maison pour se livrer sans rĂ©serve Ă  sa mĂ©lancolie. Il ne pouvait pas prendre un grand intĂ©rĂȘt Ă  toutes les frivolitĂ©s de ces rĂ©unions, lui qui avait Ă©tĂ© tourmentĂ© par tous les Ă©vĂ©nements dont il avait Ă©tĂ© le tĂ©moin ; mais il rĂ©solut de sacrifier ses goĂ»ts Ă  l’intĂ©rĂȘt de sa soeur. Ils arrivĂšrent Ă  Londres et se prĂ©parĂšrent Ă  paraĂźtre le lendemain Ă  l’assemblĂ©e qui devait avoir lieu Ă  la rĂ©union Ă©tait nombreuse ; il n’y avait pas eu de rĂ©ception Ă  la cour depuis longtemps, et tous ceux qui Ă©taient jaloux de se rĂ©chauffer au sourire de la royautĂ© y Ă©taient accourus. Aubrey s’y rendit avec sa soeur. Il se tenait dans un coin, inattentif Ă  tout ce qui se passait autour de lui, et se rappelant avec une douleur amĂšre que c’était dans ce lieu mĂȘme qu’il avait vu lord Ruthven pour la premiĂšre fois, tout Ă  coup il se sent saisi par le bras, et une voix qu’il reconnut trop bien retentit Ă  son oreille Souviens-toi de ton serment ! Il osait Ă  peine se retourner, redoutant de voir un spectre qui l’aurait anĂ©anti, lorsqu’il aperçoit, Ă  quelques pas de lui, le mĂȘme personnage qui avait attirĂ© son attention dans ce lieu mĂȘme, lors de sa premiĂšre entrĂ©e dans le monde. Il ne peut en dĂ©tourner ses yeux ; mais bientĂŽt ses jambes flĂ©chissent sous le poids de son corps, il est forcĂ© de prendre le bras d’un ami pour se soutenir, se fait jour Ă  travers la foule, se jette dans sa voiture et rentre chez lui. Il se promĂšne dans sa chambre Ă  pas prĂ©cipitĂ©s ; il couvre sa tĂȘte de ses mains, comme s’il voulait empĂȘcher que d’autres pensĂ©es ne jaillissent de son cerveau troublĂ©. Lord Ruthven encore devant lui... le poignard... son serment... tout se rĂ©unit pour bouleverser ses idĂ©es. Il se croit en proie Ă  un songe affreux... un mort rappelĂ© Ă  la vie ! Il pense que son imagination seule a prĂ©sentĂ© Ă  ses regards le fantĂŽme de celui dont le souvenir le poursuit sans cesse. Toute autre supposition serait-elle possible ? Il retourne dans la sociĂ©tĂ© ; mais Ă  peine veut-il faire quelques questions sur lord Ruthven, que son nom expire sur ses lĂšvres, et il ne peut rien apprendre. Quelque temps aprĂšs il conduit sa soeur dans la sociĂ©tĂ© d’un de ses proches parents. Il la laisse auprĂšs d’une dame respectable, et se retire Ă  l’écart pour se livrer aux souvenirs qui le dĂ©vorent. S’apercevant enfin que plusieurs personnes se retiraient, il sort de sa rĂȘverie et entre dans la salle voisine ; il y trouve sa soeur entourĂ©e d’un groupe nombreux, engagĂ© dans une conversation animĂ©e ; il veut s’ouvrir un passage jusqu’à elle, lorsqu’une personne, qu’il priait de se retirer un peu, se retourne et lui montre ces traits qu’il abhorrait. AussitĂŽt Aubrey s’élance, saisit sa soeur par le bras, et l’entraĂźne d’un pas rapide ; Ă  la porte de la rue, il se voit arrĂȘtĂ© par la foule des domestiques qui attendaient leurs maĂźtres ; tandis qu’il passe au milieu d’eux, il entend encore cette voix trop connue lui rĂ©pĂ©ter tout bas Souviens-toi de ton serment ! Il n’ose pas retourner ; mais il entraĂźne plus vivement sa soeur et arrive enfin dans sa fut sur le point de perdre l’esprit. Si autrefois le seul souvenir du monstre occupait son imagination, combien plus terrible devait ĂȘtre cette pensĂ©e, aujourd’hui qu’il avait acquis la certitude de son retour Ă  la vie ! Il recevait les soins de sa soeur sans en apercevoir c’était en vain qu’elle lui demandait la cause de son brusque dĂ©part. Il ne lui rĂ©pondait que par quelques mots entrecoupĂ©s qui la glaçaient d’effroi. Plus il rĂ©flĂ©chissait, plus son esprit s’égarait. Son serment faisait son dĂ©sespoir ; devait-il laisser le monstre chercher librement une nouvelle victime ? devait-il le laisser dĂ©vorer ce qu’il avait de plus cher, sans prĂ©venir les effets d’une rage, qui pouvait ĂȘtre assouvie sur sa propre soeur ? Mais quand il violerait son serment ; quand il dĂ©voilerait ses soupçons, qui ajouterait foi Ă  son rĂ©cit ? Il pensa que sa main devait dĂ©livrer le monde d’un tel flĂ©au ; mais, hĂ©las ! il se souvint que le monstre se riait de la mort. Pendant quelques jours, il demeura dans cet Ă©tat enfermĂ© dans sa chambre ; ne voyant personne, et ne mangeant que ce que sa soeur lui apportait, en le conjurant, les armes aux yeux, de soutenir sa vie par pitiĂ© pour elle. Enfin, ne pouvant plus supporter le silence et a solitude, il quitta sa maison, et erra de rue en rue, pour fuir le fantĂŽme qui le poursuivait. Ses vĂȘtements Ă©taient nĂ©gligĂ©s, et il Ă©tait exposĂ© aussi souvent aux ardeurs du soleil qu’à la fraĂźcheur des nuits. D’abord il rentrait chez lui chaque soir mais bientĂŽt il se couchait lĂ  oĂč la fatigue le forçait Ă  s’arrĂȘter. Sa soeur, craignant pour sa sĂ»retĂ©, le faisait suivre par ses domestiques ; il se dĂ©robait Ă  eux aussi vite que la pensĂ©e. Cependant sa conduite changea tout d’un coup. FrappĂ© de l’idĂ©e que son absence laissait ses amis exposĂ©s Ă  la fureur d’un monstre qu’ils ne connaissaient pas, il rĂ©solut de rentrer dans la sociĂ©tĂ© pour surveiller de prĂšs lord Ruthven, et le dĂ©masquer malgrĂ© son serment, aux yeux de tous ceux qui vivraient dans son intimitĂ©. Mais lorsqu’il entrait dans un salon, ses yeux Ă©taient hagards, il regardait avec un air soupçonneux ; son agitation intĂ©rieure perçait tellement au dehors que sa soeur fut enfin obligĂ©e de le prier d’éviter une sociĂ©tĂ© qui l’affectait si pĂ©niblement. Ses conseils furent inutiles ; alors ses tuteurs, craignant que sa raison ne s’altĂ©rĂąt, crurent qu’il Ă©tait temps d’employer l’autoritĂ© que les parents d’Aubrey leur avaient lui Ă©pargner les accidents et les souffrances auxquels il Ă©tait chaque jour exposĂ© dans ses courses vagabondes, et dĂ©rober aux yeux du public les marques de ce qu’ils prenaient pour de la folie, ils engagĂšrent un mĂ©decin Ă  demeurer dans sa maison et Ă  lui donner des soins assidus. Il parut Ă  peine s’apercevoir de sa prĂ©sence, tant Ă©tait profonde la prĂ©occupation de son esprit Le dĂ©sordre de ses idĂ©es s’accrut Ă  un tel point, qu’on fut obligĂ© de le renfermer dans sa chambre. Il demeurait plusieurs jours de suite dans un Ă©tat de stupeur, d’oĂč rien ne pouvait le faire sortir ; sa maigreur Ă©tait excessive ses yeux avaient un Ă©clat vitreux. La prĂ©sence de sa soeur avait seule le pouvoir d’exciter en lui quelques signes de souvenir et d’affection. Alors il s’avançait brusquement vers elle, lui prenait les mains, jetait sur elle des regards qui la faisaient trembler, et s’écriait Ah ! ne le touche pas ! au nom de l’amitiĂ© qui nous unit, ne t’approche pas de lui ! » En vain elle lui demandait de qui il voulait parler, il ne rĂ©pondait que ces mots C’est vrai ! ce n’est que trop vrai ! » et il retombait dans le mĂȘme Ă©tat d’insensibilitĂ©. Plusieurs mois se passĂšrent ainsi ; cependant, Ă  mesure que l’annĂ©e s’écoulait, ses moments d’aliĂ©nation devinrent moins frĂ©quents ; sa sombre mĂ©lancolie parut s’éclaircir par degrĂ©s. Ses tuteurs observĂšrent qu’il comptait sur ses doigts un nombre dĂ©terminĂ©, et qu’alors il temps avait fui, et l’on Ă©tait arrivĂ© au dernier jour de l’annĂ©e lorsqu’un des tuteurs d’Aubrey entra dans sa chambre, et s’entretint avec le mĂ©decin du malheur qui retenait son pupille dans une situation si dĂ©plorable, au moment oĂč sa soeur Ă©tait Ă  la veille de se marier. AussitĂŽt l’attention d’Aubrey s’éveilla, il demanda avec inquiĂ©tude quel homme elle devait Ă©pouser. Ravis de celle marque d’un retour Ă  la raison qu’ils n’osaient espĂ©rer, ils lui nommĂšrent le comte de Marsden. Aubrey parut charmĂ© d’entendre le nom de ce jeune homme, qu’il croyait avoir connu dans la sociĂ©tĂ©, et il les Ă©tonna en leur exprimant le dĂ©sir d’assister aux noces et en demandant Ă  voir sa soeur. Ils ne rĂ©pondirent rien, mais quelques moments aprĂšs, sa soeur fut auprĂšs de lui. Il Ă©tait encore sensible Ă  son aimable sourire ; il la pressait sur son sein, l’embrassait avec transport. Miss Aubrey versait des larmes de joie en voyant son frĂšre renaĂźtre Ă  la santĂ© et aux sentiments de l’amitiĂ© fraternelle. Il se mit Ă  lui parler avec son ancienne chaleur et Ă  la fĂ©liciter de son mariage avec un homme si distinguĂ© par son rang et ses bonnes qualitĂ©s ; tout Ă  coup il aperçoit un mĂ©daillon suspendu sur sa poitrine, il l’ouvre, et quelle est sa surprise en reconnaissant les traits du monstre qui avait en tant d’influence sur sa destinĂ©e. Il saisit le portrait avec fureur et le foule aux pieds. Sa soeur lui demande pour quel sujet il traite ainsi l’image de son futur Ă©poux ; il la regarde et ne l’entend pas... il lui prend les mains ; son regard est frĂ©nĂ©tique. Jure-moi, s’écrie-t-il, jure-moi de ne jamais t’unir Ă  ce monstre ; c’est lui... » Il ne peut achever... il croit entendre cette voix connue qui lui rappelle son serment ; il se retourne soudain, croyant que lord Ruthven Ă©tait derriĂšre lui ; mais il ne voit personne ; ses tuteurs et le mĂ©decin qui avaient tout entendu accourent, et pensant que c’était un nouvel accĂšs de folie, ils le sĂ©parent de miss Aubrey qu’ils engagent Ă  se retirer. Il tombe Ă  genoux, il les supplie de diffĂ©rer d’un jour le mariage. Ils prennent ses priĂšres pour une nouvelle preuve de dĂ©mence, tachent de le calmer et se Ruthven s’était prĂ©sentĂ© chez Aubrey le lendemain de l’assemblĂ©e qui avait eu lieu Ă  la cour ; mais on refusa de le voir comme toutes les autres personnes. Lorsqu’il apprit la maladie d’Aubrey, il comprit facilement qu’il en Ă©tait la cause ; mais lorsqu’il sut que son esprit Ă©tait aliĂ©nĂ©, sa joie fut si excessive qu’il put Ă  peine la cacher aux personnes qui lui avaient donnĂ© cette nouvelle. Il s’empressa de se faire introduire dans la maison de son ancien ami, et par des soins assidus, et l’affection qu’il feignait de porter Ă  son frĂšre, il parvint Ă  se faire aimer de miss Aubrey. Qui pouvait rĂ©sister au pouvoir de cet homme ? Il racontait avec Ă©loquence les dangers qu’il avait courus. Il se peignait comme un ĂȘtre qui n’avait de sympathie sur la terre qu’avec celle Ă  qui il s’adressait. Il lui disait qu’il n’avait connu le prix de la vie, que depuis qu’il avait eu le bonheur d’entendre les sons touchants de sa voix ; en un mot, il sut si bien mettre en usage cet art funeste dont le serpent se servit le premier, qu’il rĂ©ussit Ă  gagner son affection. Le titre de la branche aĂźnĂ©e lui Ă©tant Ă©chu, il avait obtenu une ambassade importante, qui lui servit d’excuse pour hĂąter son mariage. MalgrĂ© l’état dĂ©plorable du frĂšre de sa future, il devait partir le lendemain pour le laissĂ© seul par le mĂ©decin et son tuteur, tĂącha de gagner les domestiques, mais ce fut en vain. Il demanda des plumes et du papier, on lui en apporta ; il Ă©crivit une lettre Ă  sa soeur, oĂč il la conjurait, si elle avait Ă  coeur sa fĂ©licitĂ©, son propre honneur, celui des auteurs de ses jours, qui voyaient en elle l’espĂ©rance de leur maison, de retarder de quelques heures un mariage qui devait ĂȘtre la source des malheurs les plus terribles. Les domestiques promirent de la lui remettre ; mais ils la donnĂšrent au mĂ©decin qui ne voulut pas troubler l’esprit de miss Aubrey par ce qu’il regardait comme les rĂȘves d’un insensĂ©. La nuit se passa sans que les habitants de la maison se livrassent au repos. On concevra plus facilement qu’on ne pourrait le dĂ©crire l’horreur que ces prĂ©paratifs inspiraient au malheureux Aubrey. Le matin arriva, et le fracas des carrosses vint frapper ses oreilles. Aubrey fut dans un accĂšs de frĂ©nĂ©sie. La curiositĂ© des domestiques l’emporta sur leur vigilance ; ils s’éloignĂšrent les uns aprĂšs les autres, le laissant sous la garde d’une vieille femme. Il saisit cette occasion, s’élance d’un saut vers la porte et se trouve en un instant au milieu de l’appartement oĂč tout le monde Ă©tait rassemblĂ©. Lord Ruthven l’aperçoit le premier ; il s’en approche aussitĂŽt, le saisit par le bras avec force, et l’entraĂźne hors du selon, muet de rage. Lorsqu’ils sont sur l’escalier, lord Ruthven lui dit tout bas Souviens-toi de ton serment, et sache que ta soeur est dĂ©shonorĂ©e, si elle n’est pas aujourd’hui mon Ă©pouse. Les femmes sont fragiles ! » Il dit et le pousse dans les mains des domestiques qui, rappelĂ©s par la vieille femme, Ă©taient Ă  sa recherche. Aubrey ne pouvait plus se soutenir ; sa rage, forcĂ©e de se concentrer, causa la rupture d’un vaisseau sanguin on le porta dans son lit. Sa soeur ne sut point ce qui venait de se passer ; elle n’était pas dans le salon lorsqu’il y entra et le mĂ©decin ne voulut pas l’affliger par ce spectacle. Le mariage fut cĂ©lĂ©brĂ© et les nouveaux Ă©poux quittĂšrent faiblesse d’Aubrey augmenta ; l’effusion abondante du sang produisit les symptĂŽmes d’une mort prochaine. Il fit appeler ses tuteurs et lorsque minuit eut sonnĂ©, il leur raconta avec calme ce que le lecteur vient de lire, et aussitĂŽt il vola au secours de miss Aubrey, mais lorsqu’on arriva, il Ă©mit trop tard Lord Ruthven avait disparu et le sang de la soeur d’Aubrey avait Ă©teint la soif d’un Vampire." Javais une douzaine d’annĂ©es dans mes souvenirs.Avec ma mĂšre, on allait parfois voir ma grand-mĂšre. Ma grand-mĂšre a eu sa derniĂšre fille tard. De ce fait, ma mĂšre et ma tante ont une diffĂ©rence d’ñge importante.À cette Ă©poque ma tante avait aux alentours de 17 ans. Pendant que ma mĂšre et ma grand mĂšre discutaient, on allait Ă  l’étage dans sa chambre que j’admirais. 12h00 , le 17 fĂ©vrier 2021 Huit nominations aux CĂ©sars, dont celles de meilleure actrice pour Laure Calamy, meilleur scĂ©nario original et meilleur film. De jolies rĂ©compenses pour une belle aventure de cinĂ©ma sorti le 16 septembre, Antoinette dans les CĂ©vennes, les mĂ©saventures tragi-comiques d'une cĂ©libattante partie en randonnĂ©e sur les traces de son amant, crĂ©ait la surprise en attirant plus de spectateurs jusqu'au second confinement. "Nous n'Ă©tions pas rassurĂ©s avec toutes les consignes sanitaires, les gens auraient-ils le courage de retourner en salles? confie la rĂ©alisatrice, Caroline Vignal. Mais on a eu raison. Le public a eu sept semaines pour dĂ©couvrir le film, une chance que n'ont pas eue la plupart des productions de 2020. Au sortir des vacances d'Ă©tĂ©, il a eu l'occasion de mettre encore du soleil dans un quotidien sous contrainte."Alors qu'elle avance dans l'Ă©criture d'un nouveau long mĂ©trage, pas forcĂ©ment une comĂ©die mĂȘme si elle a "du mal Ă  [s]'en empĂȘcher", elle se souvient d'un tournage au grand air aussi joyeux que caillouteux, reconnaĂźt ses erreurs et ses angoisses de presque dĂ©butante et loue le talent infini de Laure Calamy, dont la drĂŽlerie et la puissance Ă©motionnelle l'ont souvent mise en scĂšne casse-tĂȘteLa premiĂšre du tournage, quand ­Antoinette arrive avec sa valise rose Ă  la premiĂšre Ă©tape. J'avais peur d'ĂȘtre rouillĂ©e car je n'avais pas tournĂ© depuis vingt ans et Les Autres Filles [2000], oĂč j'avais ­travaillĂ© avec des non-­professionnels. LĂ , j'Ă©tais trĂšs intimidĂ©e Ă  l'idĂ©e d'orchestrer la discussion animĂ©e entre une ­dizaine de vrais comĂ©diens. J'avais la pression de rĂ©ussir la scĂšne que j'avais en tĂȘte, mais j'ai compris que la direction d'acteurs n'est pas une obligation. Si le scĂ©nario est clair pour eux et qu'ils ont Ă©tĂ© bien choisis, il ne reste pas tant que ça Ă  faire au rĂ©alisateur. Durant les trente-cinq jours de crapahutage dans les CĂ©vennes, j'ai eu l'impression d'ĂȘtre la premiĂšre spectatrice de mon film c'est jubilatoire d'assister Ă  l'incarnation de ce qu'on a Ă©crit! D'autant que ce qui se jouait sous mes yeux Ă©tait parfois mieux que ce que j'avais imaginé Lire aussi - "La mission" Paul Greengrass signe un western classique aux résonances très contemporainesLa sĂ©quence Ă©motionLa scĂšne oĂč Antoinette se met Ă  pleurer quand on lui raconte que c'est une peine de cƓur qui a poussĂ© le romancier Ă©cossais Robert Louis Stevenson sur les chemins escarpĂ©s de la LozĂšre. À l'Ă©cran, le moment apparaĂźt plutĂŽt comique, mais devant la camĂ©ra, Laure Calamy Ă©tait trĂšs, trĂšs Ă©mue. Ce qui est beau avec elle, c'est qu'elle joue les choses de maniĂšre totalement sincĂšre et intuitive elle n'est jamais en train de faire du second degrĂ© ou de chercher Ă  prendre de la hauteur. Si elle peut ĂȘtre prodigieusement drĂŽle, elle m'a surtout estomaquĂ©e dans des sĂ©quences oĂč son personnage est en pleine dĂ©tresse. Comme celle oĂč elle se met Ă  frapper son Ăąne Ă  coups de cravache en hurlant la scĂšne devait ĂȘtre amusante, mais Laure s'est laissĂ©e aller Ă  une violence aussi rĂ©elle qu'inattendue, tout en veillant Ă  taper sur les ­sacoches pour ne pas blesser sa monture. La pauvre bĂȘte Ă©tait complĂštement dĂ©boussolĂ©e comme nous, elle ne comprenait plus si c'Ă©tait du jeu ou si sa partenaire Ă©tait devenue enragĂ©e!La coupe obligĂ©eAlors qu'Antoinette se balade dans un village avec la bande de motards qu'elle vient de rencontrer, j'avais prĂ©vu qu'elle Ă©coute une chorale de femmes interprĂ©tant Ain't Got No, I Got Life de Nina Simone. Les paroles Ă©numĂšrent tout ce que la chanteuse n'a pas avant de rappeler qu'il lui reste son sexe, sa libertĂ© et sa vie. Elles devaient provoquer une prise de conscience chez Antoinette larguĂ©e par son amant. J'avais dĂ©cidĂ© de faire confiance Ă  un groupe local, que j'avais laissĂ© rĂ©pĂ©ter de son cĂŽtĂ©. Quand je l'ai entendu, je n'ai pas ressenti l'Ă©motion censĂ©e provoquer un effet dĂ©clencheur sur mon hĂ©roĂŻne. Et je n'ai pas eu l'idĂ©e de demander Ă  Laure de mettre, pour une fois, un bĂ©mol dans son jeu pour attĂ©nuer le contraste! La scĂšne sonnait faux, j'ai dĂ» la couper au montage. Du coup, c'est vrai que les choses s'accĂ©lĂšrent dans la derniĂšre partie du film, ce que certains spectateurs m'ont dit moment magiqueLa sĂ©quence oĂč la rebouteuse arrive Ă  cheval pour soigner la cheville d'Antoinette. C'Ă©tait une scĂšne un peu fĂ©erique, on ne sait pas trop si on est dans la rĂ©alitĂ© ou le fantasme, et soudain il y a eu cette lumiĂšre trĂšs jaune, celle du soleil en plein orage, alors qu'il pleuvait des cordes aux alentours
 Et comme la comĂ©dienne de théùtre s'Ă©tait parfaitement souvenue des indications donnĂ©es plusieurs semaines plus tĂŽt, la prise a Ă©tĂ© bonne tout de suite. Le plus stressant durant le tournage Ă©tait d'ĂȘtre tout le temps dehors, Ă  la merci d'une mĂ©tĂ©o qui peut ĂȘtre capricieuse mais s'est montrĂ©e ­plutĂŽt clĂ©mente. MĂȘme les deux Ăąnes ont rarement Ă©tĂ© tĂȘtus! Autant de petits miracles qui permettent de garder la dans les CĂ©vennes****De Caroline Vignal, avec Laure Calamy, Benjamin Lavernhe, Olivia CĂŽte. 1 h 35. Disponible en DVD Diaphana Édition VidĂ©o et en VOD. jlK0cAT. 345 221 49 381 262 232 328 395 64

une femme arrive chez son amant durant un orage